Un nouveau concept est en train de révolutionner le commerce dans les communes rurales et fait parler de lui. La supérette nouvelle génération de la société Api permet aux habitants d’aller faire leurs courses n’importe quel jour à n’importe quelle heure de la journée.
Cette nouvelle façon de faire ses courses à la campagne a totalement séduit Bruno Lavidalie, maire de Lagorce, dont la supérette a ouvert le 4 août dernier. « J’ai reçu beaucoup de félicitations et de remerciements. Il y avait beaucoup de monde, même une dame de 90 ans qui habite à une centaine de mètres est venue pour avoir son badge et faire quelques courses », raconte l’élu.
Pour entrer dans la supérette, il suffit de télécharger une application sur votre smartphone qui génère un QR Code. C’est en le passant devant un scanner à droite de la porte d’entrée, que les habitants peuvent entrer. Pour les personnes plus âgées, une carte physique est disponible sur demande.
Redynamiser les villages avec un faible coût
« Même si les habitants s’étaient habitués à prendre la voiture pour faire leurs courses dans les grandes surfaces, on avait toujours une question qui remontait : est-ce qu’il y a la possibilité de remettre un commerce de bouche dans le centre-bourg ? », indique le maire. Alors lorsque la société Api a contacté Bruno Lavidalie pour discuter de l’implantation d’une supérette dans sa commune, ce dernier s’est empressé de convaincre le conseil municipal.
Pour recevoir la structure de 55m2 et deux places de parking, la mairie a procédé au terrassement d’un terrain communal constructible et à son raccordement ENEDIS, avec un budget de 3 000 euros. « La société ne demande pas grand-chose. Pour nous, tout est allé très vite car l’emplacement est proche d’une départementale », explique le maire. La commune a signé une convention d’occupation du domaine public avec Api d’une durée de 20 ans.
Avec pour objectif initial d’ouvrir environ six supérettes dans le département gérées par une personne, la société a finalement revu ses chiffres. « Ils ont décidé qu’entre deux et trois supérettes sur le même territoire ça suffirait pour créer un contrat à temps complet ». Chaque jour, à heure régulière, une personne d’Api s’occupe d’alimenter les rayons et d’aider les clients. Elle prend en compte leurs demandes et leurs attentes. Si un produit est manquant ou qu’un client souhaite qu’un nouvel article soit disponible, le salarié note la requête. « Il peut y avoir une évolution en fonctions des demandes, des variantes, et ça c’est vraiment intéressant pour nous. »
Un projet qui répond à toutes les attentes
Le concept a rapidement convaincu le maire car il répondait à toutes les problématiques rencontrées par les communes rurales. Grâce à un partenariat avec Carrefour, la structure propose plus de 700 références pour un prix moyen de 1,85 euros. « Il y a de l’alimentaire, de l’hygiènes, un petit rayon où on a le crayon, le rouleau de scotch, la chose qui manque pour finir d’écrire le courrier à la maison. C’est une diversité de choses qui permet de faire les courses du quotidien, et ça c’était le premier critère pour nous », décrit le maire.
La mairie n’a pas à gérer l’endroit. La supérette est complètement autonome. Des caméras de surveillance appartenant à la société sont disposées à l’intérieur et à l’extérieur de la structure.
Enfin, Api s’engage à rechercher des articles dans un rayon de 50 kilomètres de la supérette pour travailler avec des producteurs locaux. « À Lagorce, nous avons un agriculteur qui est passé au bio récemment et qui fait des glaces. Api est en train de négocier avec lui pour que ces produits soient intégrés à la supérette. Il n’y a pas que des produits préconditionnés, on y intègre du local », se réjouit Bruno Lavidalie.
Un pari gagnant
Pour le maire, cette supérette est une initiative à valoriser. « Si j’ai 80% de la population favorable à ce genre de structure, c’est qu’on a gagné le pari. De toute façon on ne pourra jamais donner satisfaction à 100%. Le seul petit défaut de ce concept est qu’on peut uniquement régler en carte bancaire mais aujourd’hui tout le monde en a une, seule une catégorie de population n’en dispose pas. Mais si le cas se présente à Lagorce, on travaillera avec Api pour trouver une solution. »
15 structures fonctionnent actuellement dans les départements des Deux-Sèvres, en Charente-Maritime et en Charentes. Lagorce accueille la première supérette de Gironde. La prochaine ouvrira ses portes en septembre à Gauriaguet, en Haute Gironde.
Si vous avez moins de 750 habitants et que vous disposez d’un terrain communal constructible bien situé, « qui permette de voir du passage » comme le décrit Bruno Lavidalie, peut-être que ce projet est fait pour votre commune !