LE MONESTIER (07) COMMANDE DES RÉCUPÉRATEURS D’EAU

Commune : Le Monestier
Département : Ardèche
Code commune : 07 160
Population : 62 habitants

DESCRIPTION DU PROJET

Thème : Environnement

Résumé du projet : Achat groupé de récupérateurs d’eau pour les administrés.

Contexte : La commune a connu une forte période de sécheresse lors de l’été 2022 et les maires des cinq communes de la Vocance ont rapidement souhaité équiper leurs habitants de cuves de récupération d’eau pluviale pour arroser leurs potagers.

Objectifs : Stocker l’eau pluviale pour arroser les potagers et/ou stocker de l’eau de source. Récupérer l’eau pluviale sur les toitures des administrés.

LE PROJET EN DÉTAIL

Déroulement : Les cinq communes ont lancé un sondage dans leurs bulletins municipaux afin de savoir combien d’administrés étaient intéressées. Six modèles de cuves de différentes proportions étaient proposés aux habitants. Le Monestier a contacté trois revendeurs et fabricants dans la vallée de la Vocance. La commune a réussi à négocier environ 20% de réduction sur le prix d’une cuve. Les élus ont alors recontacté les personnes intéressées pour les informer des prix des cuves et leur demander de remplir un bon de commande. Il y a eu 54 achetées par les habitants sur les 133 précommandées. La commande a atteint un montant de 35 000 euros pour le prix d’une cuve compris entre 1 000 et 3 000 euros.

Année de réalisation : 2022

Durée de réalisation du projet : 6 mois

Coût financier : Aucun

Ingénierie : Pas de besoin

Cofinancements : Non

Partenaires mobilisés : Entreprises locales pour les récupérateurs d’eau, le transport, la manutention et le stockage. L’alliance entre les cinq communes leur a permis de mutualiser les frais de commande et de transport des cuves.

POUR ALLER PLUS LOIN

Résultats obtenus : 50 logements ont bénéficié d’une cuve sur une vallée de 3 000 habitants et 3 communes ont équipé leurs bâtiments municipaux (Villevocance, Vocance et Le Monestier).

Difficultés rencontrées : Les habitants ne payent pas au moment de la commande donc certains se sont engagés et ont commandé mais ne sont finalement pas venus chercher leur cuve. Il faut aussi trouver un endroit spacieux pour stocker les cuves et trouver des entreprises de manutention pour les cuves bétons.

CONTACT

Nom du maire : Agnès LORY

Téléphone mairie : 04 75 34 68 03

Site internet de la commune : https://www.monestier07.fr/

Le conseil du Maire :

“Certains habitants se sont engagés pour commander une cuve mais ne l’ont finalement pas prise. Je pense qu’un chèque de caution serait une solution car quand il n’y a pas d’engagement financier, les gens ne mesurent pas toute l’implication qu’il y a derrière. Dans le cadre de ce projet, il y a des possibilités de financements car il y a un réel intérêt à ce que les gens stockent de l’eau. Pour gérer toute la mise en œuvre du projet, il faudrait une personne dédiée car cela représente une lourde partie administrative et logistique pour une petite commune.”

De nature téméraire et déterminée, Agnès Lory, maire de la petite commune du Monestier, s’est lancée dans un projet écologique entièrement dédié à ses 62 habitants.

En 2022, les cinq communes de la Vocance se sont réunies pour faire une commande groupée de récupérateurs d’eau pluviale pour leurs administrés. Plusieurs modèles de cuves aériennes et enterrées étaient proposés aux habitants : 1 000, 3 000, 5 000 ou 10 200 litres. Pour les élus cette expérience est une réussite : 50 logements ainsi que les bâtiments municipaux des communes de Villevocance, Vocance et Le Monestier ont été équipés.

Un projet essentiel pour faire face aux nouvelles conditions climatiques

Agnès Lory explique que « les conditions climatiques en Ardèche sont difficiles l’été, l’année dernière la vallée de la Vocance a subi une grande sécheresse sur tout son territoire ». La maire indique que dans la commune du Monestier, la plupart des habitants ont des potagers. Les restrictions d’eau ont été terribles pour eux. Les récupérateurs d’eau pluviale étaient donc une solution viable et efficace pour permettre à ces personnes de stocker de l’eau et arroser librement leur jardin.

La maire précise également que les récupérateurs d’eau ont servi aux habitants non raccordés au réseau public et dont les sources d’eau diminuent dangereusement. Mais à l’origine, elle indique que « l’objectif des récupérateurs était de stocker les eaux pluviales des toitures. »

Une mission prenante mais réussie pour les élus

Agnès Lory raconte que la première étape a été de lancer un sondage dans le bulletin municipal pour connaître combien d’habitants étaient intéressés par l’achat d’une cuve. Ensuite, la commune a contacté les revendeurs et fabricants locaux de récupérateurs d’eau pour échanger avec eux sur les modèles proposés et sur les prix. La maire explique que la commune a réussi à négocier avec les fabricants et que les acheteurs ont bénéficié « d’environ 20% d’économies grâce à la commande groupée. »

Le seul bémol de cette expérience a été le changement d’avis de certains habitants. Agnès Lory indique qu’ « il y a eu 50% de perte entre ceux qui ont commandé et ceux qui ont vraiment acheté. » Sur les 133 cuves précommandées par les habitants, seulement 54 ont été achetées. La mairie a contacté les personnes ayant répondu au sondage pour les informer des prix, certaines ont rempli des bons de commande mais aucun paiement n’a été effectué au moment de la précommande. Agnès Lory explique que sa commune « a fait avec les moyens dont elle disposait mais avec le recul peut-être qu’on aurait pu mettre en place une caution. » Les cinq communes ont choisi de signer le contrat avec les fabricants au nom des administrés et ces derniers ont réglé le montant dû lors du retrait de leur commande. « Lorsqu’il n’y a pas d’engagement financier, les gens ne mesurent pas toute l’implication derrière le projet », conclut la maire.

Aucune demande de financement au bénéfice de la rapidité

La mairie a envoyé les premiers sondages en automne 2022 et les commandes définitives ont été passées en avril 2023. Agrès Lory indique que la commune « a voulu agir vite pour que les gens puissent être équipés avant l’été, pendant qu’il pleut encore. »

Côté financement, la maire explique qu’une demande de subventions aurait pris trop de temps, « on a essayé d’intégrer le projet dans le plan sur la ressource en eau mais c’était trop long, on allait perdre un an. On était dans l’urgence. » La maire explique que le projet n’a rien couté à commune, « si ce n’est du temps et de l’énergie ainsi que quelques heures de secrétariat de mairie. »

Dans le cadre d’un projet similaire, Agnès Lory est persuadée qu’une commune ou une intercommunalité peut obtenir des subventions car « il y a un intérêt à ce que les gens stockent de l’eau. » L’agglomération Annonay Rhône a affirmé aux cinq communes qu’elle était intéressée pour reproduire ce projet pilote.

Se remémorant toutes les étapes de ce projet et son intense implication, la maire du Monestier déclare que les élus ont été « fiers d’avoir pu initier ce projet. Mais pour le futur, ils ont compris qu’il fallait vraiment désigner une personne dédiée qui puisse faire un suivi de l’avancée du projet et disponible pour répondre aux demandes des habitants. »

Définissant ce projet comme une vraie réussite, Agnès Lory conclut que « cette opération est modeste mais représente un grand impact pour les gens et la ressource en eau. »