36000 COMMUNES – SEPTEMBRE 2023

Image mise en avant - 36000 Communes - n°408

LE JOURNAL DES MAIRES RURAUX

Mensuel de 24 pages, 36 000 Communes entend aider les maires ruraux à se tenir informés de l’actualité nationale en leur apportant une information précise et ciblée. Fidèle aux valeurs d’indépendance de l’AMRF, ce journal porte un regard critique sur l’actualité. Il a vocation à donner aux maires ruraux les outils pour influer sur les décisions qui concernent la ruralité.

Le journal est aussi un lieu d’échanges, rendant compte des actions menées par les maires ruraux dans leur commune ou dans leurs associations départementales. Tiré à plus de 15 000 exemplaires, il est adressé aux adhérents de l’AMRF ainsi qu’à tous les parlementaires, les Conseils généraux et les Conseils régionaux.

N°408 – Pré-congrès : en avant l’AMRF !


ÉDITO

Michel Fournier,

président de l’AMRF

Fin septembre notre congrès annuel se déroulera en Isère.

Ce sera l’occasion de nous rassembler pour faire le point sur l’activité de notre association au cours de cette année et notamment sur la transition écologique avec les travaux du Grand Atelier.

Mais pas que ! L’actualité récente nous oblige à rester attentif sur toutes les initiatives gouvernementales qui semblent en gestation.

Après les annonces de revalorisation des indemnités de tous les élus locaux, 

Après les annonces de réflexion de réforme institutionnelle par le Président de la République, 

Après les décisions prises dans France Ruralités et le volet Villages d’Avenir,

Après la continuité du travail de sensibilisation dans le cadre de l’appel à projet ERRE (Élu Rural, Relais de l’Égalité) et du nouvel accord de soutien en 2024,

Après tout ce qui n’est pas annoncé, ce qui n’est pas arrivé, et ce que nous ne pouvons pas soupçonner…, 

Il est certain que pour le bien fondé de notre démocratie et à l’horizon 2026, personne ne peut plus reculer sur une véritable réforme du statut de l’élu dans toute sa dimension et pas seulement indemnitaire.

Forte de ses propositions depuis plus de 10 ans, l’AMRF est certainement le partenaire le plus qualifié pour faire vivre la fonction d’élu rural local !

Sans oublier la nécessité d’une loi qui affirme ce qu’est la ruralité et pérennise les Zones de revitalisation rurale en les ramenant à la maille communale

À bon entendeur et pour prendre de la hauteur : au plaisir de se retrouver les 29, 30 septembre et 1er octobre à l’Alpe d’Huez !

VILLAGES D’AVENIR : LA RURALITÉ SERA AU RENDEZ-VOUS

Image mise en avant - Communiqué de presse

L’Association des maires ruraux de France salue le démarrage du programme Villages d’avenir de l’Agence nationale de la cohésion des territoires par l’envoi d’une instruction aux préfets, première concrétisation du plan France Ruralités annoncé cet été à la suite de l’Agenda rural.

C’est le démarrage d’un programme qui manquait pour aider les communes qui, seules ou à plusieurs, ont des projets porteurs d’avenir.

[…]

Saisir l’opportunité de montrer l’envie de faire des élus

Dans ce nouveau contexte, positif, l’AMRF appelle les communes à réfléchir et à penser leur candidature à partir d’un réel projet porté par une détermination collective pour saisir cette nouvelle opportunité d’appui. C’est l’occasion pour le monde rural et ses élus d’adresser à nouveau un message fort soulignant l’urgence de changer la donne et d’amener l’État à mettre les moyens financiers (comme il l’a fait pour les deux autres programmes).

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LE COMBAT DE BÉGAAR (40) POUR ACCUEILLIR DEUX MÉDECINS

Image mise en avant - BÉGAAR (40) - Le combat pour accueillir deux médecins

Commune : Bégaar
Département : Landes
Code commune : 40 031
Population : 1 200 habitants

DESCRIPTION DU PROJET

Thème : Santé

Résumé du projet : Création d’un pôle santé avec 15 professionnels et 3 cabinets médicaux pour accueillir des médecins généralistes.

Contexte : La mairie voulait créer une offre de soins proche et accessible aux résidents des établissements pour personnes âgées de sa commune.

Objectifs :

Proposer une offre de soins avec un pôle santé et des cabinets médicaux accessibles aux habitants de toute la communauté de communes du Pays Tarusate.

LE PROJET EN DÉTAIL

Déroulement : Des résidences pour personnes âgées étant installées à Bégaar depuis une dizaine d’années, la commune a souhaité créer une offre de soins la plus accessible possible à l’ensemble de ces personnes mais aussi pour le reste des habitants. Elle a d’abord créé un pôle santé et l’équipe municipale a ensuite voulu implanter trois cabinets médicaux pour attirer des médecins généralistes. Le maire a réussi à avoir le contact de deux médecins espagnols qui débutent leurs soins à Bégaar en juillet 2023.

Année de réalisation : 2023

Durée de réalisation du projet : 1 an

Coût financier :
Pôle santé – 120 000 euros
Cabinets médicaux – 50 000 euros

Ingénierie : Mairie de Bégaar

Cofinancements : DETR – 30 000 euros (Pôle santé)

Partenaires mobilisés : État

POUR ALLER PLUS LOIN

Résultats obtenus : Deux médecins se sont installés dans les trois cabinets médicaux réalisés par la commune et 15 praticiens sont installés dans le pôle santé.

Difficultés rencontrées : La commune n’a obtenu que très peu d’aides publiques car elle n’est pas en zone prioritaire. L’État ne prend pas en compte le départ à la retraite de 4 médecins sur les 7 que compte la communauté de communes du Pays Tarusate.

CONTACT

Nom du maire : Jean-Pierre Poussard

Téléphone mairie : 05 58 73 42 35

Adresse e-mail mairie : secretariatmairie@begaar.fr

Site internet de la commune : https://www.begaar.fr/

Le conseil de l’élu :

” Même si c’est un grand projet pour lequel la commune n’a pas de subvention, on peut y arriver ! “

Avec très peu d’aides publiques, le maire de la commune de Bégaar dans Les Landes a réussi à mener un véritable combat contre la désertification médicale.

Une victoire qui montre qu’avec « peu de soutien de l’État, c’est possible d’y arriver même si c’est un travail énorme » déclare Jean-Pierre Poussard.

Tout débute il y a dix ans, le maire raconte que « l’idée première de ce projet était de créer une offre de soins car la commune accueille des résidences pour personnes âgées et je voulais qu’ils puissent avoir accès à des professionnels tout près de chez eux, c’est quand même plus sécurisant. » Aucun médecin généraliste ne souhaitant s’implanter à Bégaar, le maire a choisi de faire appel à un chasseur de tête. La mairie a reçu des offres de partout mais surtout de l’étranger, et des profils de médecins qui approchaient la retraite.

La commune n’a malheureusement pas trouvé de médecins remplissant ses attentes. Mais le maire n’a pas désespéré pour autant, « tout ceci m’a permis de créer des réseaux relationnels et notamment de rencontrer les futurs médecins de la commune qui entreront officiellement en fonction le 24 juillet 2023. »

La création d’un pôle santé

Passionné et expert sur ce sujet, Jean-Pierre Poussard explique que « la situation géographique de Bégaar fait qu’il y a un besoin de soins car la commune voisine de Tartas dispose de 7 médecins mais 4 d’entre eux partent à la retraite bientôt. » Vice-Président de sa communauté de communes, le maire de la petite commune avait à cœur de développer une vraie offre de soins pour tous les habitants.

Un faible montant d’aides de l’État (DETR) et les fonds propres de la commune lui ont permis de créer un pôle de santé dans son ancienne salle des associations. L’établissement accueille 15 praticiens dont une sage-femme, un orthophonique, une réflexologue et deux professionnels du paramédical.

L’arrivée de médecins espagnols à Bégaar

Il y a six mois, le maire rencontrait par hasard le futur médecin de sa commune. « C’est un médecin espagnol nouvellement diplômé que nous avons accueilli dans la commune. Quand il m’a dit qu’il souhaitait s’implanter à Bégaar, j’ai créé un groupe WhatsApp dans lequel j’ai échangé avec d’autres structures et d’autres médecins. » C’est ainsi que le maire rencontra un deuxième médecin, également espagnol, qui va débuter sa carrière dans les Landes.

La municipalité a préparé trois cabinets médicaux mais aucune aide publique n’a été obtenue. « Tous les travaux engagés pour créer les cabinets ont été supportés par Bégaar car c’est un projet porté par une commune et non une intercommunalité, une région ou un département. Nous n’avons jamais eu de réponse de nos demandes de subventions. La commune n’est pas en zone prioritaire, on ne rentre dans une aucune case » se désole le maire.

Une somme de 50 000 euros a été dépensée par la petite commune pour mettre en place les trois cabinets médicaux. « Nous allons louer les deux logements situés au-dessus des cabinets et nous espérons qu’avec ça, le projet sera rentabilisé dans dix ans » prévoit Jean-Pierre Poussard.

Malgré cette situation, le maire reste motivé et convaincu de la nécessité de son projet. Il retient de cette expérience que la création d’une offre de soin par une petite commune « c’est dur mais on peut y arriver ! »

TRAMAYES (71) ACCUEILLE UN CENTRE DE FORMATION EN ESS

Image mise en avant - TRAMAYES (71) - Accueille un centre de formation en ESS

Commune : Tramayes
Département : Saône-et-Loire
Code commune : 71 545
Population : 1 075 habitants

TRAMAYES (71) ACCUEILLE UN CENTRE DE FORMATION EN ESS

DESCRIPTION DU PROJET

Thème : Éducation

Résumé du projet : Création de l’Institut de Tramayes, dédié à la formation des métiers en économie sociale et solidaire.

Contexte : L’association “arcencielfrance” forme des jeunes à la gestion de projet et à l’économie sociale et solidaire depuis 12 ans dans plusieurs établissements d’études supérieures. L’association souhaitait créer son propre établissement pour former des étudiants bacheliers, en réorientation ou en reconversion aux métiers manuels. L’organisme avait la volonté de s’implanter dans un village qui œuvre en faveur de la transition énergétique et dont la production d’électricité relève presque uniquement d’énergies renouvelables.

Objectifs : Créer un centre de formations dédié aux métiers manuels au sein d’un village pour tout type de profil.

LE PROJET EN DÉTAIL

L’ancienne école élémentaire date du XIXème siècle et ses locaux ne sont pratiquement plus utilisés depuis, seule la maison des associations occupait l’un des quatre grands bâtiments rachetés par l’association. Depuis quelques mois, de grands travaux sont réalisés pour réhabiliter les bâtiments de l’ancienne école et accueillir les premiers étudiants en automne 2023.

Année de réalisation : 2023

Durée de réalisation du projet : 1 an

Coût financier : Aucun pour la commune, “arcencielfrance” se charge de payer les coûts de la rénovation des bâtiments.

POUR ALLER PLUS LOIN

Résultats obtenus : Grâce à l’arrivée d’étudiants, il y a aura davantage de création de richesses pour le village. Les étudiants pourront s’investir dans les associations sportives, culturelles et solidaires locales.

Difficultés rencontrées : Beaucoup de travaux à réaliser. La pose de panneaux solaires sur tous les bâtiments de l’établissement n’a pas été possible en raison du mécontentement de certains.

CONTACT

Nom du maire : Michel MAYA

Téléphone mairie : 03 85 50 51 18

Adresse e-mail mairie : contactmairie@tramayes.fr

Site internet de la commune : https://www.tramayes.fr/accueil

Le conseil du Maire :

L’activité générée autour de l’implantation d’un établissement d’études supérieures est une vraie opportunité pour un village. Cette activité éducative contribuera grandement au développement économique et social local. “

TRAMAYES (71) ACCUEILLE UN CENTRE DE FORMATION EN ESS

Quelques mètres après avoir quitté le centre-bourg et la mairie, deux grands bâtiments en pierres s’élèvent près des habitations. L’un manque encore de toit et de fenêtres tandis que l’autre est en plein travaux. Impossible de rentrer dans les deux édifices, toutes les entrées sont fermées. « Début août, les artisans sont en vacances. Il y a encore du boulot mais ils feront tout pour être prêts en octobre », affirme Michel Maya, maire de Tramayes.

Ancien enseignant à l’école d’ingénieur de Cluny, le maire tenait à l’idée d’offrir la possibilité à un établissement d’études supérieures de s’installer dans sa commune. « Les deux bâtiments que vous voyez vont accueillir deux ateliers. À gauche un atelier de menuiserie et à gauche un atelier de métallerie. Un peu plus bas dans le village, ils auront également à disposition un terrain de maraîchage de 2 hectares pour labourer et apprendre le métier », explique Michel Maya.

La philosophie de cet Institut est d’affirmer que c’est en pratiquant que les étudiants apprennent. L’Institut propose trois formules de formation courte : le parcours “Boussole” pour les 18-25 ans d’une durée de 9 mois, le parcours “Azimut” pour les 25-35 ans d’une durée de 10 semaines et la “Formation Découverte” pour découvrir un métier manuel pendant 3 à 5 jours.

Après être remonté vers la micro-crèche de la commune puis avoir traversé un petit chemin, on trouve deux autres bâtiments rectangulaires et perpendiculaires également en travaux pour accueillir les étudiants. « C’est ici qu’il y avait l’ancienne école du village au XIXème siècle. Il y avait près de 5 classes à l’époque car Tramayes avoisinait largement les 2 000 habitants » indique le maire. Ces deux édifices abriteront les salles de cours et de conférence, une bibliothèque, une salle informatique, un espace de détente, une salle de restauration et de petits ateliers.

TRAMAYES (71) ACCUEILLE UN CENTRE DE FORMATION EN ESS

SAINT-PIERREVILLE (07) A INSTALLÉ UNE CENTRALE SOLAIRE SUR LA TOITURE D’UN EPHAD

Image mise en avant - SAINT-PIERREVILLE (07) - A installé une centrale solaire sur la toiture d'un Ephad

Commune : Saint-Pierreville
Département : Ardèche
Code commune : 07 286
Population : 520 habitants

DESCRIPTION DU PROJET

Thème : Transition écologique

Résumé du projet : Installation d’une centrale photovoltaïque en autoconsommation sur la toiture d’un EHPAD.

Contexte : Guillaume Barras, conseiller municipal de Saint-Pierreville connaissait l’existence du dispositif Territoires à énergie positive (TEPOS). Il a partagé son idée de mettre des panneaux solaires sur le toit de l’EPHAD, et a expliqué au maire que l’opération pourrait être financée par l’État via la Communauté de communes Val’eyrieux dans le cadre du dispositif TEPOS.

Objectifs : Pour atteindre un objectif d’autoconsommation, les panneaux solaires ont été conçus pour couvrir 20% des besoins en électricité de l’établissement.

LE PROJET EN DÉTAIL

Déroulement : La commune s’est associée à la Communauté de communes pour déposer un dossier de candidature au dispositif TEPOS. Plusieurs devis et études ont été menés. Le dossier a été retenu et la commune a obtenu 64 000 euros de subventions de l’État pour réaliser le projet. Un projet d’autoconsommation de cette taille n’existait pas encore. Le syndicat départemental d’énergie de l’Ardèche s’est chargé de l’appel d’offres et du suivi du chantier. Après un an de démarches et environ un an de travaux, 170 panneaux solaires ont été installés sur la toiture de l’EPHAD.

Année de réalisation : 2018

Durée de réalisation du projet : 2 ans

Coût financier : 85 000 euros HT

Ingénierie : Mairie de Saint-Pierreville et Communauté de communes Val’eyrieux

Cofinancements (prévu) : 64 000 euros – Dispositif TEPOS

Partenaires mobilisés (prévus ) : État, Syndicat départemental d’énergie de l’Ardèche

POUR ALLER PLUS LOIN

Résultats obtenus :L’établissement a déjà fait 5 000 euros d’économies chaque année sur le budget électricité. À partir de 2023, la mairie estime que les économies réalisées seront de 10 à 15 000 euros par an au vu du contexte de tensions des prix de l’énergie.

Difficultés rencontrées : Le site est classé « établissement recevant du public » de 3ème catégorie, avec des locaux de sommeil. Il y avait donc d’importantes exigences à respecter pour garantir un accès optimal des pompiers à l’établissement. Des études ont également été menées pour analyser le surpoids des panneaux sur les charpentes.

CONTACT

Nom du maire : Florent DUMAS

Téléphone mairie : 04 75 66 60 14

Adresse e-mail mairie : secretariat@saint-pierreville.fr

Site internet de la commune : https://saint-pierreville.fr

Personne en charge du projet : Guillaume BARRAS

Fonction : Conseiller municipal

Le conseil de l’élu :

” Il faut aller vers des dispositifs innovants car ils permettent d’obtenir davantage d’aides qu’un projet plus traditionnel qui doit s’auto-financer “

170 panneaux solaires installés sur le toit de l’EPHAD de la commune.
C’est le projet dans lequel Guillaume Barras, conseiller municipal de Saint-Pierreville, a réussi à lancer sa commune en 2017.

Six ans plus tard, la production d’électricité s’élève à 22% des besoins de l’établissement et permet de réaliser des économies non négligeables. « Ce projet novateur a permis à l’EPHAD de réaliser 5 000 euros d’économies chaque année et avec le contexte de tensions des prix de l’énergie on estime qu’il réalisera entre 10 et 15 000 euros d’économies en 2023 et dans les années qui suivent » indique Guillaume Barras.

Les Territoires à énergie positive

Dans le cadre du dispositif Territoires à énergie positive (TEPOS) à l’échelle de la Communauté de communes Val’eyrieux, Saint-Pierreville a décidé de présenter son projet emblématique au ministère de l’environnement. « Après plusieurs devis et études réalisés, notre dossier a été retenu et nous avons obtenu pas mal de financements publics » raconte le conseiller municipal. En effet, l’État a financé à 80% les 80 000 euros de travaux à effectuer. Après un an de démarches, les travaux ont démarré.

« Ça n’a pas été simple car un projet d’autoconsommation de cette taille n’existait pas encore et il a fallu défricher nos demandes de raccordement au niveau d’ENEDIS. De plus, le site étant classé ”établissement recevant du public” nous avons dû aménager des espaces libres en périphérie pour les pompiers » explique Guillaume Barras.

Avant le début des travaux, la mairie a réalisé des études sur la structure du bâtiment afin de savoir si les charpentes étaient en mesure de soutenir le surpoids des panneaux solaires. Le conseiller municipal indique que le coût de ces études s’est élevé à 5 000 euros, et qu’il n’est pas compris dans l’estimation du prix des travaux (80 000 euros).

56 mégawattheures par an

Avec 285 m² de surface de panneaux solaires, l’établissement dispose de 56 mégawattheures par an entièrement utilisés par l’EPHAD. Le projet a été dimensionné pour que toute l’énergie produite soit consommée sur place.

Pour obtenir le bon nombre de panneaux solaires à poser et la puissance nécessaire, une phase d’études avec des mesures sur site a eu lieu pour caractériser le besoin journalier de l’établissement. « Plusieurs mouchards ont été positionnés et on a enregistré 3 ou 4 mois de consommation pour dimensionner la partie solaire par rapport au besoin » se rappelle Guillaume Barras.

Aujourd’hui, la commune réfléchit à plusieurs projets d’autoconsommation collective. D’ici la fin du mandat municipal, Saint-Pierreville souhaite positionner un panneau solaire sur la toiture de son église et implanter une ombrière sur le parking de l’EPHAD.

LA CHAPELLE-SAINT-ANDRÉ (58), LAURÉAT DU PROGRAMME DE RECONQUÊTE DU COMMERCE RURAL

Image mise en avant - LA CHAPELLE-SAINT-ANDRÉ (58) - Lauréat du programme de reconquête du commerce rural

Commune : La Chapelle-Saint-André
Département : Nièvre
Code commune : 58 058
Population : 305 habitants

DESCRIPTION DU PROJET

Thème : Cadre de vie et services

Résumé du projet : Création d’un lieu multi-services

Contexte : La Chapelle-Saint-André fait partie des 75 premiers lauréats sélectionnés. La subvention d’un montant de 50 000 euros de l’État est accordée aux communes qui n’ont plus aucun commerce. Au début des années 2010, le dernier café-restaurant de La Chapelle-Saint-André a fermé. Cinq années plus tard, la commune a décidé de racheter le bâtiment pour développer un lieu d’accueil proposant une multitude de services pour les habitants. En 2019, le maire s’est associé au dispositif 1000 cafés pour obtenir de l’aide mais les travaux n’ont pas débuté. En 2023, le futur épicerie-café-restaurant a obtenu un coup de pouce de 50 000 euros de l’État dans le cadre du plan de reconquête du commerce rural de France Ruralités.

Objectifs : Ramener un lieu de proximité pour la population, créer un lieu de convivialité et de services.

LE PROJET EN DÉTAIL

Déroulement : Après le rachat du bâtiment, la mairie a bénéficié de l’aide du dispositif 1000 cafés. Elle a obtenu de nombreuses subventions. Les travaux débuteront en octobre 2023.

Année de réalisation : 2024

Durée de réalisation du projet : 7-8 mois

Coût financier : 700 000 euros

Ingénierie : Mairie La Chapelle-Saint-André

Cofinancements (prévu) :
DETR – 280 000 euros
DSIL – 70 000 euros
Programme Effilogis (Région) – 140 000 euros
Département – 70 000 euros
Reconquête du commerce rural (État) – 50 000 euros

Emprunt Banque des Territoires – 140 000 euros

Partenaires mobilisés (prévus ) : 1000 cafés, Région, Département, État, Banque des Territoires

POUR ALLER PLUS LOIN

Résultats obtenus : Satisfaire les attentes des habitants pour leur proposer un maximum de services.

Difficultés rencontrées : Trouver des entreprises pour réaliser les travaux, gérer l’évolution et le suivi, faire face aux imprévus et dédier un budget d’investissement très lourd pour la commune.

CONTACT

Nom du maire : Jany SIMEON

Téléphone mairie : 03 86 29 15 30

Adresse e-mail mairie : mairie.lachappestandre@orange.fr

Site internet de la commune : https://mairie-lachapellesaintandre.fr/

Le conseil du Maire :

” Il faut prendre contact avec des gens qui ont déjà fait cette démarche, j’aide actuellement le maire d’une commune voisine en lui donnant des renseignements. “

La commune n’a plus de commerce depuis une dizaine d’années. Entre les investissements financiers considérables à fournir pour une commune rurale et la crise du Covid-19, les habitants étaient résignés à devoir attendre pour profiter d’un nouveau lieu multi-services.

Jany Simeon, maire de La Chapelle-Saint-André, explique que la commune a racheté le bâtiment de l’ex-café-restaurant du village cinq ans après sa fermeture. « Aucun repreneur ne s’est manifesté, et nous avons dû attendre que le prix d’achat baisse avant de pouvoir racheter le bâtiment. » Ainsi, ce dernier a été vendu 50 000 euros et la mairie a obtenu des subventions à hauteur de 30 000 euros de la part de l’État avec la DETR et du département.

Fournir un lieu convivial et de services aux habitants

Pour le maire, il était nécessaire de fournir aux habitants un lieu multi-services dans ce bâtiment désormais communal. « Faute de commerce dans le village, les habitants doivent faire 7 kilomètres pour faire les courses », précise Jany Simeon.

En 2019, la commune s’inscrivait parfaitement dans le dispositif 1000 cafés mais aussi dans le programme de reconquête du commerce rural lancé par le plan France Ruralités. L’opération 1000 cafés leur permet d’avoir un accompagnement dans la création d’une épicerie, d’un café et d’un restaurant dans ce futur lieu, tandis que la subvention de 50 000 euros de l’État leur permettra d’acheter du mobilier.

Le maire explique que ce lieu devrait proposer plusieurs services très variés : la livraison de colis, une bibliothèque… « Mais pour le moment rien n’est sûr, affirme le maire, tout dépendra des futurs gérants. » Aucun futur gérant n’a été trouvé à l’heure actuelle, mais la mairie déclare qu’elle fera un choix une fois que les travaux auront débuté. Depuis son lancement en 2019, 1000 cafés a réussi à « avoir un vrai carnet d’adresses donc ils peuvent aider sur ce point », souligne Jany Simeon.

De lourds travaux sur le bâtiment

Le coût des travaux a été estimé à 550 000 euros. La commune a réussi à obtenir d’importantes subventions de plusieurs partenaires : l’État, la Région et le Département. « Nous avons réussi à avoir des aides publiques en partie car nous allons remettre le bâtiment aux normes en vigueur, ce qui permettra de faire des économies d’énergie » souligne Jany Simeon. La Chapelle-Saint-André devra tout de même effectuer un emprunt représentant 20% de la somme à la Banque des territoires.

Les appels d’offres vont être lancées dans les mois à venir. Les travaux devraient tout juste débuter en octobre 2023, pour une ouverture prévue entre avril et mai 2024.

MAIRES RURAUX – POUR UN STATUT DE L’ÉLU ET DES INDEMNITÉS REVUES À LA HAUSSE

Image mise en avant - Communiqué de presse

L’Association des maires ruraux de France a pris connaissance de la volonté de l’État d’ouvrir enfin le sujet du statut de l’élu à travers la question des indemnités et au-delà. Comme elle le fait depuis des années, l’AMRF présentera des propositions concrètes pour consolider notre modèle démocratique communal tout en dénonçant les contradictions dans le comportement de l’État. […] Les propos rapportés par la presse de la Ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité n’intègrent pas le fait que l’Etat réfléchit aussi aux indemnités des élus ruraux. Interpellée par l’AMRF en réaction à ses propos publics, Dominique Faure me l’a confirmé par écrit. « La réflexion concerne tous les élus locaux et donc tous les maires ». L’AMRF y sera vigilante en qualité de garante du modèle communal français et attend de l’Etat des propositions fortes pour le renforcer.

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BELLEGARDE-EN-MARCHE (23) A OUVERT UN CENTRE DE SANTÉ AVEC L’AIDE DE MÉDECINS SOLIDAIRES

Image mise en avant - BELLEGARDE-EN-MARCHE (23) - À ouvert un centre de santé avec l'aide de médecins solidaires

Commune : Bellegarde-en-Marche
Département : Creuse
Code commune : 23 020
Population : 392 habitants

DESCRIPTION DU PROJET

Thème : Santé

Résumé du projet : Création d’un centre de santé avec des médecins généralistes venus de toute la France à tour de rôle pour soigner les habitants en partenariat avec Médecins Solidaires.

Contexte : La commune n’a plus de médecin généraliste depuis juin 2022. En anticipation, les deux communes jumelles de Bellegarde-en-Marche et Saint-Silvain-Bellegarde avaient construit en 2021-2022 un bâtiment intercommunal destiné à accueillir un centre de santé associatif. Mais fin 2022, aucun généraliste ne l’avait encore rejoint. Un contact a alors été pris avec le collectif Médecins Solidaires qui a permis d’ouvrir dans le bâtiment intercommunal son deuxième centre de santé, avec l’appui de l’association Bouge-ton-coQ.

Objectifs : Faire face à la désertification médicale qui touche la région, attirer et convaincre des médecins de s’installer sur le territoire.

LE PROJET EN DÉTAIL

Déroulement : En février 2023, les maires des deux communes de Bellegarde et Saint-Silvain-Bellegarde ont été mis en relation avec les associations Médecins Solidaires et Bouge-Ton-CoQ. Celles-ci ont accepté d’installer un centre de santé associatif dans le bâtiment intercommunal construit à Bellegarde par un syndicat réunissant les deux communes. Le bâtiment avait été livré en mars 2022, mais il n’avait pas pu ouvrir faute de médecins. En mars 2023, l’ARS et la préfecture ont donné leurs autorisations à l’ouverture du centre de santé de Médecins Solidaires, qui a ouvert le 19 juin. Les deux postes de généralistes ont depuis été tenus par des médecins venus de toute la France se relayant chaque semaine.

Maîtrise d’ouvrage : Syndicat de communes Bellegarde et Saint-Silvain Ensemble

Année de réalisation : 2023

Durée de réalisation du projet : 7 mois (hors construction du bâtiment)

Coût financier : 550 000 euros HT pour la construction du bâtiment ; 33 000 euros HT pour l’acquisition des mobiliers et matériels ; 14 000 euros/an de prise en charge des coûts de fonctionnement du bâtiment.

Ingénierie : Mairie de Bellegarde-en-Marche

Cofinancements (prévu) : Oui

Partenaires mobilisés (prévus ) : Région, État, Département

POUR ALLER PLUS LOIN

Résultats obtenus : Chaque semaine, deux médecins venus de toute la France viennent soigner les habitants, soit 104 médecins qui vont se relayer sur une année. Bouge-ton-coQ se charge de la logistique pour accueillir les médecins et les loger.

Difficultés rencontrées : Les deux communes souhaitaient accueillir des médecins salariés au sein d’un centre de santé associatif mais celui-ci n’a pu ouvrir faute de les avoir trouvés. Aucune difficulté n’a été rencontré avec Médecins Solidaires.

CONTACT

Nom du maire : Jean-Pierre BONNAUD

Téléphone mairie : 05 55 67 65 27

Adresse e-mail mairie : mairie.bellegarde23@orange.fr

Site internet de la commune : https://www.bellegarde-en-marche.fr/

Le conseil du Maire :

“Il faut faire de la prospection, être tenace et déterminé. On est passés par beaucoup d’étapes pour réaliser ce projet, par des périodes euphoriques puis plus compliquées… Mais quand le contact a été pris avec Médecins Solidaires on a retrouvé le sourire et depuis c’est que du bonheur ! “

Il y a quelques mois, la commune de Bellegarde-en-Marche vivait avec l’inquiétude du départ de son seul médecin et aucun remplaçant ne se profilait à l’horizon.

Mais depuis le 19 juin, ce sont 104 médecins qui vont arriver au cours de l’année à tour de rôle pour soigner les 392 habitants du village.

C’est le deuxième centre de santé de ce type qui a ouvert dans la Creuse après celui d’Ajain. L’objectif de Médecins Solidaires est d’aider les communes rurales à lutter contre la désertification médicale. Pour ce faire, « le collectif ne demande pas “beaucoup à peu” de médecins mais demande “peu à beaucoup de médecins” » comme aime l’expliquer le maire de la commune, Jean-Pierre Bonnaud. Ce sont ainsi deux médecins venus de la France entière qui arriveront chaque semaine pour soigner les habitants.

Une équipe municipale prévoyante et déterminée

La commune avait pourtant tout fait pour ne pas se retrouver sans médecin. Dès 2018, l’idée de l’implantation d’un centre de santé avait émergé au sein des équipes municipales de Bellegarde-Marche et Saint-Silvain-Bellegarde. Via un syndicat intercommunal constitué à cet effet, elles ont alors investi 550 000 euros pour construire un bâtiment équipé tout neuf. Jean-Pierre Bonnaud, maire de la commune, précise que le lieu dispose de toutes les commodités nécessaires « il y a six cabinets, un grand parking, un accueil adapté, du matériel médical… » Mais malgré tous les efforts de la mairie, aucun médecin n’a souhaité s’installer dans la commune.

Les deux communes ont alors choisi de faire appel au collectif Médecins Solidaires. Les professionnels sont venus visiter l’emplacement et « ils ont tout de suite accepté d’ouvrir un centre de santé » explique le maire. Le plus compliqué a été d’obtenir les autorisations de l’ARS et de la préfecture, mais « on a eu de la chance, tout s’est plutôt bien enchaîné. C’est allé vite pour une fois » sourit le maire. En effet, en 7 mois le centre de santé était opérationnel.

Un centre de santé rapidement opérationnel

Les communes de Bellegarde-en-Marche et de Saint-Sylvain-Bellegarde se sont associées pour créer un syndicat intercommunal, « grâce à l’aide de la préfecture » tient à souligner Jean-Pierre Bonnaud. Le projet permettant aux habitants des deux communes d’accéder à une offre de soins, une alliance était naturelle. Cette structure leur a permis d’obtenir plus facilement des aides de la part de la région et de l’État. Le maire indique que « le département n’est intervenu que lors de la dernière ligne droite, pour l’acquisition du mobilier et le fonctionnement du lieu. »

Lorsque Médecins Solidaires a assuré aux communes de sa venue à Bellegarde-en-Marche, les deux villages ont dû ajouter un budget de 40 000 euros TTC pour acheter du mobilier de consultation spécifique et des outils informatiques. Les médecins seront accompagnés par une équipe salariée fixe : une coordinatrice, une assistance médicale et une infirmière de l’association « Asalée ».

Tenter de convaincre et attirer

« On ne désespère pas de trouver un médecin un jour ». Le maire reste positif, l’objectif sera de revenir à l’idée de départ et d’avoir un centre de santé avec un médecin salarié. « 100 médecins vont passer dans l’année, ce serait bien qu’un ou deux d’entre eux se disent que ce sont les conditions de travail et de vie qu’ils recherchent, et si on arrive à les convaincre on pourra faire fonctionner un centre de santé comme on avait prévu au départ. »

En attendant, le maire est persuadé que les répercussions de ce centre de santé seront bénéfiques pour l’économie locale. « Notre pharmacie va augmenter son chiffre-d’affaires, les commerces vont être dynamisés et peut-être même que d’autres commerces vont venir s’installer. » Le maire n’est pas contre l’idée de nouveaux spécialistes dans sa commune, « il reste deux cabinets donc il pourrait y avoir un dentiste et un kinésithérapeute par exemple. » Depuis que le centre de santé est opérationnel, le maire est souriant et confiant, « si on ne l’avait pas fait on n’aurait pas de médecins. Il faut savoir prendre des risques. »

SAINT-VICTOR-SUR-RHINS (42) CRÉE DES JARDINS PARTAGÉS

Image mise en avant - SAINT-VICTOR-SUR-RHINS (42) - Crée des jardins partagés

Commune : Saint-Victor-sur-Rhins
Département : Loire
Code commune : 42 293
Population : 1 200 habitants

DESCRIPTION DU PROJET

Thème : Environnement

Résumé du projet : Réalisation de jardins partagés et d’un verger pour les habitants.

Contexte : À l’image de l’école de la commune qui dispose d’un jardin sans produits chimiques, la mairie a souhaité développer ce type de jardin pour les habitants afin que les personnes intéressées puissent avoir une parcelle et faire pousser leurs légumes. Les élus ont également implanté un verger d’une quinzaine d’arbres fruitiers avec les jeunes du village.

Objectifs : Permettre aux habitants d’avoir leurs propres légumes de qualité sachant qu’il est de plus en plus difficile de se nourrir avec l’augmentation des prix, inclure les jeunes du village et leur proposer une activité intergénérationnelle.

LE PROJET EN DÉTAIL

Déroulement : La mairie a accordé un terrain à la MJC, partagé avec les personnes qui désirent une parcelle pour faire un jardin. Les habitants intéressés doivent payer une cotisation de 11 euros par an à la MJC. Les jardins partagés ont reçu une subvention européenne via ”LEADER” et les habitants ont pu acheter une serre. Un premier verger a été installé récemment, le maire souhaite en implanter un par hameau dans les prochains mois. 

Année de réalisation : 2022-2023

Durée de réalisation du projet : Quelques mois

Coût financier : 13 390 euros (verger)

Ingénierie : Mairie de Saint-Victor-sur-Rhins

Cofinancements :
LEADER (serre) – 6 585 euros
Plan France Relance – 6 505 euros

Partenaires mobilisés : Europe, État

POUR ALLER PLUS LOIN

Résultats obtenus : Les habitants sont ravis. Ils peuvent avoir accès à une parcelle de terrain pour faire leur jardin et cueillir des fruits librement dans le verger de leur hameau.

Difficultés rencontrées : Aucun entretien n’est effectué pour le verger, une association va venir dans la commune pour organiser une formation gratuite pour les habitants et agents de mairies intéressés.

CONTACT

Nom du maire : Timothée CRIONAY

Téléphone mairie : 04 74 64 06 18

Adresse e-mail mairie : mairie.stvictor.sur.rhins@copler.fr

Site internet de la commune : http://www.stvictorsurrhins.fr

Le conseil du Maire :

“C’est un projet qui ne coûte pratiquement rien à la commune et qui permet aux habitants d’avoir leur propre jardin, leurs légumes et de créer du lien. Il ne faut pas hésiter, les habitants sont ravis de ce type de projet.”

Le bonheur des enfants de l’école de Saint-Victor-sur-Rhins témoigne de toute la réussite d’un premier projet : un jardin de légumes de qualité et sans produits chimiques pour alimenter leur cantine. Depuis plus d’un an, entre six et huit bénévoles s’y rendent tous les matins pour l’entretenir.

Un premier succès qui a encouragé Timothée Crionay, maire de la commune, à aller plus loin.

Le Conseil municipal a accordé un terrain à la Maison des jeunes et de la culture (MJC) du village. La friche a ensuite été partagée avec les habitants intéressés pour en faire un jardin potager. Ainsi, 8 parcelles ont été créées pour 8 personnes à la main verte. Devant l’enthousiasme des habitants, la MJC a même mis en place un atelier de permaculture chaque premier samedi du mois.

L’année dernière, la commune a perçu une subvention LEADER de l’Europe qui a permis aux administrés impliqués d’acheter une serre, « ils pourront faire du meilleur travail encore » s’exclame le maire.

Timothée Crionay explique que l’obtention d’une parcelle de terrain coûte aux habitants le prix d’une adhésion à la MJC, soit 11 euros par an.

Ravis de leurs jardins potagers, les habitants ont adoré le nouveau projet de la mairie. « On développe des vergers par hameaux, nous avons planté une quinzaine d’arbres fruitiers au premier verger avec des jeunes du village. Ça n’a coûté que 300 euros à la mairie » indique le maire.

Pour le moment, ce sont les habitants bénévoles qui effectuent l’entretien avec leurs connaissances. Mais Timothée Crionay explique que « l’association Les Croqueurs de Pommes va venir dans la commune dans les jours qui viennent pour faire une formation gratuite pour tous ceux qui veulent y participer ».

SAINT-LOUP-SUR-AUJON (52) A MIS EN PLACE UNE AIRE TERRESTRE ÉDUCATIVE

Image mise en avant - SAINT-LOUP-SUR-AUJON (52) - A mis en place une aire terrestre éducative

Commune : Saint-Loup-sur-Aujon
Département : Haute-Marne
Code commune : 52 450
Population : 133 habitants

DESCRIPTION DU PROJET

Thème : Environnement

Résumé du projet : Création d’une aire terrestre éducative (ATE) pour l’école de la commune en lien avec le Parc national de forêts.

Contexte : À la rentrée scolaire 2021, l’école a subi une forte baisse des effectifs, la menaçant de fermeture. Les habitants de la commune et l’équipe municipale se sont battus contre la disparition de leur école. Grâce à sa lutte, la commune a réussi à obtenir un troisième enseignant en charge de projets innovants en lien avec la nature et à convaincre l’intercommunalité, qui dispose de la compétence scolaire, de maintenir l’école.

Objectifs : Transmettre et faire découvrir aux enfants la forêt, les arbres, les animaux qui y vivent, les métiers liés à la nature ; mettre en pratique les connaissances apprises à l’école et comprendre leur intérêt concret ; permettre une meilleure concentration et susciter une envie d’apprendre de la part des élèves.

LE PROJET EN DÉTAIL

Déroulement : Lors de la mise en œuvre du projet, la maire de la commune faisait partie des instances du Parc national de forêts et connaissait l’existence des ATE portées par l’Office français de la biodiversité. Le Parc national a pris contact avec l’enseignant qui a préparé le dossier de candidature retenu pour l’école de Saint-Loup-sur-Aujon. Le Conseil municipal a accordé une décision favorable à l’unanimité pour accorder une parcelle à l’école, des enfants ont travaillé pendant un an avec leur enseignant pour obtenir la labellisation ATE.

Année de réalisation : 2022

Durée de réalisation du projet : 1 an

Coût financier : Aucun

Ingénierie : Mairie de Saint-Loup-sur-Aujon

Cofinancements : L’Office français de la biodiversité (OFB) – 2 000 euros

Partenaires mobilisés : L’OFB

POUR ALLER PLUS LOIN

Résultats obtenus : Les enfants ont investi une parcelle de la forêt et forme une assemblée dans laquelle ils déterminent leurs rôles et mènent leurs réunions. Ils discutent des projets qu’ils veulent mettre en œuvre. Ils ont découvert que des apprentissages de l’école ont un sens sur le terrain, et ont appris à travailler dans un espace forestier qu’ils se sont approprié.

Difficultés rencontrées : Il faut dédier un budget au projet car du matériel peut être nécessaire, beaucoup de temps a été consacré à ce projet. À noter que certaines communes ou communautés de communes n’ont pas obtenu de subventions de l’OFB. Les communes peuvent être amenées à utiliser leurs propres fonds.

CONTACT

Nom du maire (démission en mars 2023) : Claire COLLIAT

Téléphone mairie : 03 25 87 26 15

Adresse e-mail mairie : mairie.saintloup@hotmail.fr

Site internet de la commune : https://saintloupsuraujon.fr

Le conseil du Maire :

“Comme tout projet, ce qui compte c’est la volonté de le faire. Je conseille aux élus intéressés de voir d’autres écoles qui l’ont mis en place. Il y a plusieurs questions à se poser concernant le dépôt de la candidature : qui porte le projet ? Sur quel compte bancaire verser l’argent ? C’est un projet qui demande du temps mais qui est à la portée de tous.”

Crédit photo : Claire Colliat

Tout est parti d’une menace de fermeture de l’école et d’un cadre naturel forestier exceptionnel.

À la rentrée scolaire 2021, l’école maternelle et élémentaire de Saint-Loup-sur-Aujon est désemparée. Les effectifs ont fortement diminué, il ne reste qu’une classe de primaire et une classe de maternelle. L’école est menacée.

Mais l’équipe municipale et les habitants ne baissent pas les bras. Ils se battent pendant plusieurs semaines pour maintenir l’école de leur village. D’autant que depuis 2020, la commune est sur le territoire du Parc national de forêts et les élus sont convaincus que cet atout permettra d’accroître les effectifs de l’école.

La communauté de communes d’Auberive Vingeanne et Montsaugeonnais, dont l’école relève de sa compétence, décide alors de lui laisser une chance. Un enseignant formé dans la mise en œuvre de projets innovants en lien avec la nature est recruté et motivé pour permettre aux enfants de bénéficier du cadre forestier exceptionnel de leur commune. Claire Colliat, ancienne maire de la commune, raconte que « le chargé de mission au Parc national de forêts a pris contact avec l’enseignant et a exprimé son souhait de monter un projet avec les enfants. L’enseignant a monté un dossier de candidature auprès de l’Office français de la biodiversité et l’école de Saint-Loup-sur-Aujon a été sélectionnée. »

Les questions de partage de l’espace auraient pu rapidement poser difficultés, entre les randonneurs, les chasseurs, les cueilleurs… Mais l’ex-maire indique que « tout le monde a mis de côté ses querelles pour que les enfants profitent de la forêt. »

L’investissement essentiel des enfants dans le projet

« Ce sont les enfants qui pilotent le projet », insiste Claire Colliat. Plein d’ingéniosité, ils ont écrit une lettre à Madame la Maire pour demander à la mairie de leur accorder une parcelle de la forêt. À l’unanimité, le Conseil municipal a accepté la demande pour que l’école développe des projets concrets et obtienne le label « aire terrestre éducative ». La maire est fière de la réussite de ce dispositif : « il met en œuvre des apprentissages différents qui ont du sens. »

En une année scolaire, l’aire terrestre éducative a déjà permis aux enfants de réaliser de nombreux projets. Ils ont rencontré un agent de l’Office national des forêts (ONF) pour découvrir les particularités de cet environnement, découvert les missions des membres de l’ONF, assisté à une séance de martelage, compris les raisons d’une coupe d’un arbre et appris à décoder le langage des signes dessinés sur les arbres. « C’est drôle comme ces moments d’échange marquent les enfants, maintenant certains d’entre eux disent à leurs familles qu’ils souhaitent devenir agent de l’ONF plus tard. Les enfants ont découvert que les apprentissages de l’école ont un sens sur le terrain. »

Un dispositif qui fait appel à des compétences différentes et concrètes

Même les mathématiques sont de la partie dans la forêt. Lors d’une sortie des élèves de primaire, Claire Colliat se souvient qu’un enfant rencontrait quelques difficultés scolaires. « Quand les agents de l’ONF ont appris aux enfants à mesurer les troncs des arbres pour avoir le volume du bois, le petit garçon a tout de suite compris ce qu’était un diamètre. »

« Normalement le dispositif est prévu pour des enfants du troisième cycle, mais nos maternelles se rendaient déjà en forêt avant la labellisation de la parcelle. Ils y font des exercices de motricité, apprennent à se repérer et créent des choses en volume. » Pour l’ancienne maire, cette aire terrestre éducative est un espace adapté à toute forme d’apprentissage. Les enfants sont motivés pour s’y rendre et sont davantage concentrés dans leur travail. C’est un moteur qui donne du sens à leurs connaissances. »

Un financement de l’Office français de la biodiversité

Claire Colliat indique que l’école a bénéficié d’une aide de 2 000 euros de la part de l’OFB. Mais elle précise que certaines écoles sélectionnées n’ont pas obtenu de subventions, « la commune ou la communauté de communes, en fonction de l’attribution de la compétence, peut être amenée à mettre la main à la poche. » Et dans ce cas précis, le Parc national de forêts a pu aussi participer financièrement à la mise en place du projet.

Crédit photo : Claire Colliat

Un dispositif en plein développement

Actuellement, environ 1 000 aires terrestres éducatives sont dispersées sur le territoire national et le Gouvernement souhaite atteindre les 18 000 à l’horizon 2030. Pour les communes rurales qui ne disposeraient pas de forêt communale mais d’un cours d’eau accessible aux enfants, la première ministre a annoncé le développement d’« aires fluviales éducatives » dans les dix prochaines années.