NOMINATION DE GABRIEL ATTAL COMME PREMIER MINISTRE : MICHEL FOURNIER LUI ADRESSE SES FÉLICITATIONS

Image mise en avant - Communiqué de presse

L’Association des maires ruraux de France adresse ses félicitations à Gabriel ATTAL pour sa nomination comme Premier ministre. 

Je solliciterai un entretien rapidement pour porter l’exigence des ruraux, afin de libérer l’énergie des territoires ruraux.

Pour cela, je demande le maintien d’un Ministère en charge de la ruralité, affecté spécifiquement à cette seule tâche en particulier pour accélérer la mise en œuvre du Plan France Ruralités. Il s’agira de relever avec tous les ministères concernés les défis considérables en termes de transition écologique, d’accès aux soins, de logement, de mobilité et d’emploi sans oublier l’avenir des  villages (statut de l’élu, prise en compte des aménités rurales, et réforme de la DGF).

Je compte beaucoup sur un travail constructif au bénéfice des  88% du territoire national où vit 33% de la population.

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LE MUSÉE CÉCILE SABOURDY À VICQ-SUR-BREUILH (87) OBTIENT L’APPELLATION MUSÉE DE FRANCE

Image mise en avant - VICQ-SUR-BREUILH (87) - Le musée Cécile Sabourdy obtient l'appellation musée de France

Commune : Vicq-sur-Breuilh
Département : Haute-Vienne
Code commune : 87 203
Population : 1 350 habitants

DESCRIPTION DU PROJET

Thème : Culture

Résumé du projet : Le Musée et Jardins Cécile Sabourdy à Vicq-sur-Breuilh a obtenu l’appellation musée de France.

Contexte : Créé en 2014 par les communes de Vicq-sur-Breuilh et Saint-Priest-Ligoure, le Musée et Jardin Cécile Sabourdy a obtenu l’appellation musée de France le 5 janvier 2023. Cet Établissement Public de Coopération Culturelle propose une collection permanente d’art naïf, d’art brut et de pratiques singulières mais aussi des expositions temporaires d’artistes autodidactes et de professionnels. La DRAC Nouvelle-Aquitaine a proposé la candidature du musée qui a été inspecté par un conservateur en chef du patrimoine et un membre du Haut Conseil des musées de France. Leurs avis sur la collection, la qualité des expositions et les activités de médiation ont permis au musée de candidater. Dans un dossier de 200 pages, la direction du musée a convaincu l’État que l’établissement disposait d’un niveau de qualité qui justifie l’obtention du label.

Objectifs : Donner de la visibilité au musée, avoir la possibilité de faire des partenariats avec d’autres musées de France, compléter l’exposition avec des apports extérieurs, partager les œuvres avec les autres musées de France et recevoir des fonds complémentaires pour faire des acquisitions et de la restauration.

LE PROJET EN DÉTAIL

Déroulement : Le Haut Conseil des musées de France a apprécié la qualité des collections de l’établissement et l’intérêt des expositions les mettant en valeur. Pour obtenir l’appellation et la conserver, le musée doit remplir de nombreuses exigences, notamment garantir la qualité des expositions, de l’étude et de la préservation des œuvres qui lui sont confiées, réunir et transmettre les connaissances, penser une offre attractive pour le Jeune Public et faire du musée un lieu de plaisir, d’apprentissage et de recherche s’adressant à tous. Des travaux d’agrandissement sont également prévus pour conserver l’appellation.

Année de réalisation : 2023

Durée de réalisation du projet : 4 ans

Coût financier : Aucun pour l’obtention de l’appellation mais des coûts sont prévus pour l’acquisition de bâtiments et la réalisation de travaux pour l’agrandissement du musée.

Partenaires mobilisés : La DRAC, Région, Département, État

POUR ALLER PLUS LOIN

Résultats : Les visites ont augmenté, le musée a été intégré dans le réseau des Musées de France. 

Difficultés rencontrées : La condition pour obtenir l’appellation : effectuer des travaux d’agrandissement avec la création d’équipements spécifiques, d’une salle d’exposition permanente supplémentaire, d’un atelier technique, d’une seconde salle de médiation consacrée à l’art brut, de bureaux administratifs et d’une extension des espaces de réserves.

CONTACT

Nom du maire : Christine DE NEUVILLE

Téléphone mairie : 05 55 00 61 03

Adresse e-mail mairie : mairie-accueil@vicqsurbreuilh.com

Site internet de la commune : https://vicqsurbreuilh.fr

Le conseil du Maire :

« La commune qui veut se lancer dans la création d’un musée doit s’assurer que ça réponde bien aux besoins de son territoire. Il faut vérifier l’authenticité et l’originalité de ce qui va être mis en place. Il faut du sens. À l’époque dans le Limousin, il n’y avait pas d’espace pour l’art naïf, l’art brut ou les pratiques singulières. La DRAC avait jugé en 2014 que ce musée serait un vrai plus pour la région. »

Site internet du Musée et Jardins Cécile Sabourdy : https://www.museejardins-sabourdy.fr/

Crédit photo : Musée et Jardins Cécile Sabourdy

Situés dans l’ancien presbytère du XVIIème siècle du village de Vicq-sur-Breuilh, le Musée et Jardins Cécile Sabourdy a vu le jour en 2014 grâce à collaboration de la commune avec celle de Saint-Priest-Ligoure.

Le 5 janvier 2023, le Musée a obtenu l’appellation « musée de France » après plusieurs années de travail sur l’amélioration constante des collections et des activités proposées.

Cet établissement public de coopération culturelle abrite des arts naïf, brut et des pratiques singulières. C’est l’un des seuls “Musée de France” à proposer ce type d’œuvres. « Il y a près de dix ans, la DRAC avait déjà vu le potentiel d’un tel musée pour la région. C’est d’ailleurs cette dernière qui a proposé notre candidature pour l’appellation musée de France », explique Christine de Neuville, maire de la commune. En effet, le niveau de qualité auquel l’établissement est parvenu justifie cette reconnaissance.

Des exigences comme gages de qualité de l’établissement

Ce « musée de la différence », comme le nomme l’élue, dispose d’une équipe dynamique et motivée depuis 2014. « Il y a un service de médiation de grande qualité, deux personnes à plein temps complétées par des stagiaires durant l’été », indique Christine de Neuville.

L’appellation musée de France comporte des critères de qualité précis de toutes les pièces muséales, protégées par l’État. Les expositions doivent être d’intérêt régional et national. Les services techniques doivent correspondre aux exigences de conservation fixées par le ministère de la Culture.

L’obtention de l’appellation ne s’est pas faite sans condition. Le Haut Conseil des musées de France a accordé le graal en échange de l’engagement de la commune d’effectuer des travaux d’agrandissement. Vicq-sur-Breuilh a alors acquis une vieille grange dans le centre-bourg. « C’est un vrai engagement financier pour la commune même si nous avons le soutien de l’État, de la Région et du Département », affirme Christine de Neuville.

Crédit photo : Musée et Jardins Cécile Sabourdy

Prévus pour 2024, les travaux devraient durer environ 6 mois. Le projet d’extension permettra au musée de se doter d’équipements compatibles avec les exigences de l’appellation pour l’étude et la conservation des œuvres. Le volume des nouvelles réserves sera plus important grâce à l’identification de l’établissement comme un lieu de référence pour la valorisation des pratiques artistiques atypiques « hors Beaux-Arts ».

L’agrandissement prévoit également la création d’une nouvelle salle d’exposition permanente dédiée à l’art brut et aux pratiques singulières.

Les apports de l’appellation

« L’appellation permet de donner une visibilité évidente car le musée sera désormais signalé dans tous les guides », explique Christine de Neuville.

Cette reconnaissance permet à tous les musées de France d‘avoir des partenariats entre eux afin de monter des expositions et ainsi se compléter les uns les autres. Les établissements peuvent se prêter librement des œuvres en toute confiance et sécurité. L’appellation permet de garantir un parfait traitement des œuvres prêtées.

Pour Vicq-sur-Breuilh, cette distinction représente aussi la possibilité de recevoir des fonds complémentaires de la part de l’État pour faire des acquisitions et des restaurations.

PLF2024 : POUR UNE VÉRITABLE DOTATION AMÉNITÉS RURALES

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L’AMRF salue le vote au PLF2024 d’une augmentation de 60 M€ du montant de la dotation Biodiversité mais souligne l’importance d’élargir le périmètre des communes bénéficiaires en appelant à la création d’une véritable Dotations Aménités Rurales (DAR) permettant de reconnaitre et de valoriser les charges de ruralité. […]

Cette création est urgente aussi pour compenser les écarts non justifiés de la fraction de base de la DGF qui depuis des décennies crée et amplifie chaque année des fractures territoriales en plus d’opposer urbains et ruraux au risque d’une fragilisation de la cohésion des territoires.

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RURALITÉ : AU SECOURS LA RÉSERVE PARLEMENTAIRE ET LE CLIENTÉLISME REVIENNENT

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Le Conseil d’administration de l’Association des maires ruraux de France s’étonne de l’adoption par les sénateurs d’un texte prévoyant le rétablissement de la réserve parlementaire, avec l’adoption de la proposition de loi organique. Alors que l’AMRF nourrit le Parlement depuis de nombreuses années d’importantes propositions visant à interrompre les inégalités en matière de dotations aux collectivités et aux soutiens au monde rural, ce vote marque un profond malentendu avec une mesure qui n’est, ni à la hauteur en matière de financement, ni adaptée aux enjeux du monde rural avec la disparition du fond de soutien à la vie associative en filigrane.

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SECRÉTAIRES DE MAIRIE : DES AVANCÉES SIGNIFICATIVES

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L’Association des maires ruraux de France salue l’adoption par le Parlement de la proposition de loi visant à revaloriser le métier de secrétaire de mairie. Il en va du fonctionnement des communes, autour des maires ruraux qui sont des employeurs de proximité, et les secrétaires de mairies, leur binôme.

La spécificité de ce poste nécessitait une reconnaissance particulière, liée à la polyvalence demandée et à la lourdeur grandissante de l’administration communale. C’est en partie fait grâce à ce texte qui facilite l’accès et l’évolution de carrière des personnels, avec la revalorisation des rémunérations.

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LUCINGES (74) A MENÉ LE PREMIER PROJET CITOYEN DE RÉSEAU DE CHALEUR BOIS

Image mise en avant - LUCINGES (74) - A mené le premier projet citoyen de réseau de chaleur bois

Commune : Lucinges
Département : Haute-Savoie
Code commune : 74 153
Population : 1 630 habitants

DESCRIPTION DU PROJET

Thème : Transition

Résumé du projet : Création d’un projet citoyen de réseau chaleur bois

Contexte : L’adjoint Yves Dieulesaint est arrivé au conseil municipal en 2015 et était déjà sensibilisé au problème du dérèglement climatique. La commune avait pour projet de faire venir du gaz afin d’alimenter les bâtiments en construction mais l’adjoint était persuadé que ce n’était pas une solution durable. Ainsi, après des heures de documentation et une formation sur les réseaux chaleur bois énergie, l’adjoint a convaincu les conseillers municipaux.

Objectifs : Quitter les énergies fossiles, être acteur de la transition énergétique et apporter de la chaleur pour les anciens et futurs bâtiments en construction de la commune.

LE PROJET EN DÉTAIL

Déroulement : La commune a fait des études de faisabilité qui ont démontré qu’un réseau de chaleur bois serait rentable mais uniquement s’il alimente les bâtiments communaux et des bâtiments privés. Pour vendre de l’énergie à des personnes privées, la commune a décidé de lancer un appel d’offres pour délégation de service public. L’opérateur ForestEner a été choisi et s’est chargé de l’investissement, de la conception, de la réalisation, et aujourd’hui de l’exploitation et de la maintenance du réseau de chaleur bois. Le contrat est d’une durée de 20 ans au bout de laquelle la commune récupérera l’installation en parfait état de marche. La commune reste maître d’ouvrage et co-actionnaire de ForestEner. Pour le financement, ForestEner a fait appel à Énergie Partagée pour la levée de fonds citoyens, ces derniers pouvaient investir dans le projet en achetant des parts à cet organisme.

Année de réalisation : 2018

Durée de réalisation du projet : 2 ans 1/2

Coût financier : Réseau de chaleur (ForestEner) – 1 000 000 euros
Coût pour la commune :
Études de faisabilité – 2 000 euros
Cabinet juridique – 10-15 000 euros
Actions ForestEner – 1 500 euros

Ingénierie : ForestEner

Cofinancement :
Région (réseau de chaleur) – 450 000 euros
Syndicat d’énergie de Haute-Savoie (études de faisabilité) – 2 000 euros

Partenaires mobilisés : ForestEner, Énergie Partagée, Syndicat d’énergie de Haute-Savoie, Cabinet juridique Kairos

POUR ALLER PLUS LOIN

Résultats : La commune n’a plus à s’occuper de l’achat d’énergie, tous les bâtiments communaux sont alimentés par le réseau de chaleur bois. 

Difficultés rencontrées : Convaincre les élus, aucun exemple existant – c’est le premier projet citoyen de ce type en France.

CONTACT

Nom du maire : Jean-Luc SOULAT

Téléphone mairie : 04 50 43 30 93

Adresse e-mail mairie : accueil@lucinges.fr

Site internet de la commune : http://www.lucinges.fr/

Personne en charge : Yves Dieulesaint

Fonction : Adjoint

Le conseil du Maire :

« Il ne faut pas hésiter à nous appeler ! Vous allez voir sur place que ce n’est pas si compliqué que ça. Il faut juste trouver des entreprises qui soient prêtes à s’impliquer sur des petits projets. Plusieurs acteurs se sont regroupés dans le “Collectif Chaleur Bois et Territoires”  »

Le 29 septembre 2018, la commune de Lucinges a officiellement entamé sa propre transition énergétique. Le premier projet citoyen de réseau de chaleur bois de France a remplacé 50 chaudières fioul et alimente désormais l’ensemble des bâtiments communaux, quatre immeubles, une brasserie, une entreprise et cinq maisons individuelles.

La chaufferie, située dans une partie de l’ancienne salle communale, est constituée de 2 chaudières bois de 330 et 150 kW et d’une chaudière fioul de 600 kW de secours. 300 tonnes d’émissions de CO2 sont ainsi évitées chaque année.

La persuasion et la détermination d’un adjoint

Arrivé au conseil municipal en tant qu’adjoint en 2015, Yves Dieulesaint était déjà un convaincu de la transition énergétique. À l’époque, Lucinges avait pour projet de faire venir du gaz pour alimenter les bâtiments disposant de chaudières vieillissantes ainsi que pour les nouveaux édifices du centre-bourg. Mais pour l’adjoint, « le gaz n’est pas la solution même s’il est vendu comme une énergie de transition. »

Ingénieur de formation, Yves Dieulesaint s’est informé sur la consommation d’énergie de la commune et en a conclu qu’il fallait trouver une source d’énergie capable d’alimenter la future salle communale et les futures constructions dans le centre du village.

En faisant des analyses, l’élu s’est rendu compte « que la commune avait des systèmes au fuel obsolètes, plus aux normes. Il fallait faire quelque chose. » Il s’est alors documenté, « j’en suis arrivé à la conclusion que si on voulait s’éloigner des énergies fossiles et avoir quelque chose d’économiquement accessible, il fallait aller vers le réseau chaleur bois. »

Convaincre les élus

Après avoir assisté à une formation sur les réseaux de chaleur bois énergie et rencontré plusieurs spécialistes, Yves Dieulesaint a fait sa proposition au conseil municipal. « Les études de faisabilité faites par un organisme extérieur ont convaincu les élus que le projet était rentable. Le seul souci était qu’il ne fallait pas alimenter uniquement les bâtiments communaux mais aussi des privés. On s’est retrouvé à devoir faire un choix : créer une régie nous-même ou passer par une délégation de service public. »

Réticente à l’idée de devoir vendre l’énergie produite à des privés avec le peu de moyens humains disponibles en interne, la commune a lancé un appel d’offres pour délégation de service public. « Aujourd’hui, 3 grands acteurs font des réseaux de chaleur : EDF, ENGIE et IDEX. Et elles ne s’intéressent pas aux petits réseaux de chaleur. Il faut se rapprocher d’autres acteurs. » À Lucinges, deux opérateurs ont répondu à l’offre et ForestEner a été choisi. « Nous faisons à peine deux conventions de délégation de service public par an, nous avons donc dû faire appel à un cabinet juridique pour nous aider », précise l’adjoint.

Une dimension citoyenne

« Pour nous, la dimension citoyenne était importante. Je connaissais Énergie Partagée et je trouvais ça bien de donner la possibilité aux citoyens de pouvoir investir dans des projets qui ont du sens pour eux », explique Yves Dieulesaint.

En effet, les administrés pouvaient participer au projet en investissant dans des parts Énergie Partagée. Ils sont ainsi impliqués dans la gouvernance via Énergie Partagée et peuvent envoyer un représentant lors des assemblées générales de ForestEner.

Une centaine de citoyens ont permis de récolter 180 000 euros pour réaliser le projet.

Un projet écologique et pédagogique

« Dès le début du projet, on a pris contact avec l’école pour que ce soit un projet pédagogique, les élèves ont suivi le chantier », affirme Yves Dieulesaint. Une grande fête lors de l’inauguration a permis aux enfants de présenter les panneaux pédagogiques qu’ils ont fabriqués et installés sur la façade de la chaufferie.

Une visite de la chaufferie est organisée chaque année. ForestEner et la mairie organisent également différentes animations, telles que la réalisation d’une fresque du climat ou une présentation des énergies photovoltaïques.

Cinq ans plus tard, les élus sont très satisfaits du réseau de chaleur bois. « On a été actif dans la transition énergétique, on a décarboné le chauffage de nos bâtiments », se réjouit l’adjoint. Depuis l’inauguration, plusieurs communes sont venues visiter l’installation et Lucinges les a accompagnées pour leur présenter la chaufferie et les démarches à suivre.

36000 COMMUNES – DÉCEMBRE 2023 / JANVIER 2024

Image mise en avnt - 36000 Communes - n°411

LE JOURNAL DES MAIRES RURAUX

Mensuel de 24 pages, 36 000 Communes entend aider les maires ruraux à se tenir informés de l’actualité nationale en leur apportant une information précise et ciblée. Fidèle aux valeurs d’indépendance de l’AMRF, ce journal porte un regard critique sur l’actualité. Il a vocation à donner aux maires ruraux les outils pour influer sur les décisions qui concernent la ruralité.

Le journal est aussi un lieu d’échanges, rendant compte des actions menées par les maires ruraux dans leur commune ou dans leurs associations départementales. Tiré à plus de 15 000 exemplaires, il est adressé aux adhérents de l’AMRF ainsi qu’à tous les parlementaires, les Conseils généraux et les Conseils régionaux.

N°411 – Ne plus avoir peur du noir !


ÉDITO

Michel Fournier,

président de l’AMRF

À l’heure de la transition écologique, de la non-artificialisation, de l’agriculture raisonnée, de l’économie circulaire, et de la COP28, avec la question récurrente des énergies fossiles, du retour en grâce du nucléaire, de la production d’hydrogène, du tout électrique, et j’en passe…, sans oublier l’accélération des énergies renouvelables, je viens de me prendre en pleine face un direct du droit, suivit d’un crochet gauche, appuyé par un uppercut en pleine poitrine !

En effet, de retour d’Arménie en pleine nuit, et survolant la région parisienne pour atterrissage au Bourget, un feu d’artifice de lumières et d’éclairages publics envahissait mon champ de vision sur des kilomètres et des kilomètres carrés !

Cette luminosité artificielle et énergivore, bousculait tous les propos et discours répétés à foison, tout en culpabilisant les territoires ruraux pour les quelques bougies aperçues çà et là !

Depuis la nuit des temps, et de l’Humanité, l’Homme a eu peur du noir, de la nuit, de cette obscurité source de tous les fantasmes les plus sombres et de son insécurité supposée.

Depuis ces premiers millénaires, rien n’a changé, la peur du noir est toujours là.

Apprendre à aimer le noir avec son ciel étoilé, source d’émerveillement, pourrait peut-être mettre fin à cette débauche ridicule, souvent injustifiée, qui nous asservit sans vraiment nous sécuriser.

Je n’ai pas peur du Noir, j’aime le Noir, comme le Jour, car les deux, alternativement, sont l’expression de la vie ! 

En ces fêtes de Noël, les bougies doivent être les lumières de notre Humanité, et je souhaite à toutes et à tous que cette lumière soit en Vous… peut-être pas essentiellement dans la rue !

Bonnes Fêtes de fin d’année à chacune et chacun d’entre vous !

PAROLE À ÉRIC CHARMES / ZAN : la règle du chiffre prend le pas sur le reste des enjeux

Image mise en avant - Parole à Eric Charmes

Comment analysez-vous la manière dont le sujet de l’artificialisation s’est imposé dans le débat public ? 

On peut identifier trois sources pour comprendre l’émergence de l’objectif ZAN. La première c’est l’exigence écologique, qui apparait pour la première fois dans un texte officiel en 2018, à propos de la préservation de la biodiversité. Mais deux autres sources apparaissent bien plus essentielles : l’une est liée à la préservation des terres agricoles – le ministère de l’Agriculture (dont les perspectives diffèrent de celles des militants écologistes…) alertait depuis longtemps sur la perte des terres agricoles, face à la concurrence de l’habitat individuel qui représente actuellement les 2/3 de l’artificialisation ; tandis que la troisième source, liée au monde de l’urbanisme, milite contre l’étalement– ce qui n’est pas nouveau, car dès les années 1970 ce qu’on appelle le mitage est dans le viseur des urbanistes en raison de la dégradation des paysages ou des surcoûts que cela occasionne en matière de réseaux. 

Ces trois sujets, biodiversité/agriculture/urbanisme, convergent pour aboutir au ZAN. Mais la loi, telle qu’elle a été votée et est mise en oeuvre, met les questions écologiques au second plan. On présente souvent le ZAN comme un outil écologique, mais c’est avant tout un texte pour la préservation des terres agricoles. Schématiquement, la loi met du bon côté l’agriculture et du mauvais côté les surfaces urbanisées, sans poser la question de la valeur pédologique des sols. Pourtant, certaines terres agricoles ont une très faible valeur pédologique, alors qu’à l’inverse des espaces jardinés ou des espaces verts urbains peuvent être des refuges de biodiversité.

« On présente le ZAN comme un outil écologique, mais c’est avant tout un texte pour la préservation des terres agricoles »

Le Zéro artificialisation nette est donc plus une mesure coercitive en matière d’aménagement du territoire, qu’une loi écologique ? 

Sur la lutte contre l’artificialisation, le Gouvernement est allé plus loin que la Convention citoyenne pour le Climat, dont on sait que de nombreuses propositions n’ont pas été retenues. Sur ce sujet, la Convention prévoyait de « Lutter contre l’artificialisation des sols et l’étalement urbain en rendant attractive la vie dans les villes et les villages ». L’option retenue par le Gouvernement est donc plus rigide en se centrant exclusivement sur l’empêchement de l’urbanisation, sans prêter attention à l’attractivité du rural. 

La valeur écologique des sols urbanisés est peu considérée. La logique de l’urbanisme prédomine, l’objectif étant de maintenir la possibilité d’ouvrir des droits à construire dans les jardins pavillonnaires. En effet, si on ne peut plus étendre les espaces urbanisés, il faut pouvoir les densifier. Le ZAN est un aboutissement qui reste discutable en matière d’écologie.

Si la raison écologique est secondaire, quels sont les objectifs poursuivis par l’État dans la mise en oeuvre du ZAN ? 

Le ZAN s’inscrit dans une logique de reprise en main par l’État. Il essaie depuis longtemps de lutter contre l’étalement urbain, mais avec des règlements d’urbanisme mis entre les mains des communes par François Mitterrand, il a eu bien du mal à contrôler la situation, notamment face aux intérêts fonciers en jeu. Certes, avec la loi SRU de 2000 notamment, les choses ont évolué, il y a eu une décrue importante de la construction de maisons individuelles, mais cela n’allait pas assez vite. Avec le ZAN, il s’agit d’enlever la carte « extension de l’urbanisation » aux communes.

Le ZAN s’inscrit également dans une logique de gouvernement à distance. Une alternative aurait été de renforcer l’ingénierie dans les communes, mais comme sur d’autres sujets, pour des raisons budgétaires, l’État gouverne à distance. Le ZAN va justement permettre d’avoir des tableaux de bord, pour piloter l’urbanisme à l’échelle des Scot sous le contrôle des DDT. On va avoir des tableaux Excel et on va faire des bilans sur des indicateurs.

Et au passage de donner le sentiment qu’il s’agit de mettre les espaces ruraux sous cloche ? 

Le ZAN n’avantage pas de la même manière toutes les communes. Les grandes villes ont des marchés fonciers et des prix de l’immobilier qui justifient économiquement la densité. Les gens estiment normal d’y vivre en appartement. Le dispositif ZAN est plus problématique dans les villages : il y a certes une demande pour des appartements à louer mais elle est faible. Le moteur de l’installation à la campagne c’est l’achat d’une maison. Le ZAN remet en cause le modèle de développement des communes rurales fondé sur l’habitat individuel et le foncier pas cher. 

Mais pourquoi le gouvernement prend-il le risque de s’aliéner les élus ? Au-delà de la volonté de préserver les terres agricoles et de maitriser l’urbanisation, un élément déterminant a été la déprise des villes petites et moyennes. L’une des motivations du ZAN est de rééquilibrer les règles du jeu en faveur des villes, pour limiter les possibilités des petites communes de leur faire concurrence. 

Si l’objectif de préservation du foncier fait consensus, cette loi, qui arrive deux ans à peine après une première loi sur le sujet, vous parait-elle applicable ? 

Même si on ne reviendra pas en arrière, je pense que les choses vont encore beaucoup bouger d’ici 2030 et son objectif de réduction de moitié de l’artificialisation, et bien sûr d’ici 2050… Les débats sur le ZAN marquent un moment de prise de conscience. Simplement, si la question des sols va rester centrale, les règles du jeu, elles, connaitront des adaptations. La garantie rurale en est une illustration. Cette disposition est très discutable, mais c’est un retour de bâton en réaction à la logique quantitative qu’impose le ZAN. Malheureusement, la règle du chiffre prend le pas sur le reste des enjeux. 

On doit d’autant plus déplorer cette logique que le problème aujourd’hui est avant tout qualitatif. En France, un pays très peu dense, nous avons gaspillé la ressource foncière, et les enjeux financiers de la conversion de terres agricoles en terres à urbaniser ont pesé lourd. Par facilité, on a fait de l’urbanisme de mauvaise qualité, sans donner aux élus et aux aménageurs les moyens de faire du qualitatif. La question ne devrait en effet pas être de savoir si on peut urbaniser, mais comment le faire de la bonne manière ! La réponse devrait venir avec des aménagements qualitatifs. Les architectes et les urbanistes savent faire des extensions pavillonnaires en continuité d’un bourg. Un enjeu c’est de faire de l’aménagement sur du parcellaire fragmenté, en coeur de bourg ou sur ces pourtours, alors qu’on a privilégié le foncier facile à aménager mais sans souci de cohérence paysagère et urbanistique. De ce point de vue, on peut penser que le ZAN n’est que le début d’une histoire. Il n’est pas la solution probablement, mais il oblige la société à se saisir du sujet et on peut espérer qu’avec ce débat, on va enfin arriver à faire de l’urbanisme et de l’habitat individuel de qualité, comme le font d’autres pays comme l’Allemagne.

« L’une des motivations du ZAN est de rééquilibrer les règles du jeu en faveur des villes, pour limiter les possibilités des petites communes de leur faire concurrence »

La réussite d’un aménagement foncier responsable et frugal semble passer par le local. La méthode de gouvernance par emboitement (Sraddet/Scot/Plu) est-elle la bonne ? 

Les outils techniques (Sraddet/Scot/Plu) sont importants, mais ils restent des outils techniques. Un projet mobilisateur pour les citoyens à l’échelle locale ne peut pas être celui de la compatibilité du Scot avec le Sradett ! Par ailleurs, la gouvernance ne doit pas effacer les enjeux de gouvernement. Le Scot ce n’est pas un espace de gouvernement. Comment les habitants du territoire sont-ils représentés à cette échelle ? Et qui agit ? On peut discuter pendant des heures des questions techniques, mais le problème fondamental c’est celui de la capacité d’action politique et de l’ingénierie. Et par incidence celui de la bonne échelle d’action… 

Cette question du gouvernement à une échelle supra-communale est essentielle dans les territoires ruraux. J’ai le sentiment que le département a un rôle à jouer dans ce jeu d’échelles entre le communal et une vision d’ensemble, car c’est un territoire qui a une identité politique forte. Il ne s’agit certes pas de revenir aux départements ancienne manière avec leur fonctionnement trop souvent clientéliste, mais les départements pourraient jouer le rôle que l’on a voulu donner aux intercommunalités XXL.

Le ZAN s’inscrit dans une logique de reprise en main par l’État et de gouvernement à distance sur la base de tableau Excel

« Un projet mobilisateur pour les citoyens à l’échelle locale ne peut pas être celui de la compatibilité du Scot avec le Sradett ! »

Quelle place aux élus ruraux et aux citoyens dans ces enjeux ? 

Mon propos n’est pas de critiquer les métropoles, mais plutôt de voir comment les territoires ruraux existent face à elles. Comment peuvent-ils peser sur les sujets qui appellent à travailler les liens territoriaux (alimentation, énergies, etc.) ? Et quand je dis peser je pense au pouvoir politique. Il est intéressant à ce propos de revenir sur le mouvement des Gilets jaunes, dont on sait le rôle mobilisateur de la taxe sur l’essence. Mais les travaux des chercheurs montrent que les gens demandaient avant tout à être entendus ! Aujourd’hui encore les élus nationaux que l’on entend sont principalement ceux des grandes métropoles. Le rural reste très bien représenté politiquement, avec le Sénat notamment, mais les élites du pays ont moins de liens qu’avant avec les territoires ruraux. 

La question de la ruralité se joue bien sûr à plusieurs échelles et la commune conserve un rôle central (comme le montre Fanny Lacroix dans un texte publié récemment). Ce rôle est en train de se renouveler d’ailleurs. Ces évolu­tions sont un champ passionnant pour la science poli­tique actuelle. Du municipalisme radical aux initiatives plus diffuses, il y a plein d’exemples de communes où des collectifs se mobilisent, pour la transition écologique no­tamment. Et les petites communes sont très souvent en pointe dans cette évolution. 

Le nombre de communes en France a longtemps été vu comme un problème. C’est en train de redevenir une ressource pour l’agir en commun. On peut rappeler les propos prêtés par Pierre Joxe à François Mitterrand lorsqu’il lui était proposé de promouvoir l’intercommunalité : « Il y a 36 000 communes ? C’est très utile. Cela fait 500 000 conseillers municipaux, sans compter, ne l’oubliez pas, les 500 000 autres qui auraient voulu l’être. Soit un million de citoyens qui s’intéressent aux affaires locales. Et vous voulez réduire cela à un quarteron de professionnels ? Vous êtes fou. »

« L’échelle de la commune rurale me semble retrouver aujourd’hui une pertinence! »

Vous portez la question du « droit au village » qui fait écho à beaucoup de maires engagés. Quelles dispositions manquent pour concilier sobriété foncière et développement des bourgs ? 

Les villages sont un atout pour répondre aux crises écologiques. L’échelle de la commune rurale me semble retrouver aujourd’hui une pertinence que l’on pensait disparue avec l’avènement des mobilités et les logiques de villages dortoirs : on voit revenir un mouvement de recherche de liens collectifs, de maitrise des attaches au monde. D’où vient mon énergie, mon alimentation, etc. ? Il y a une vraie volonté de relocaliser ce qui a été délocalisé. La commune rurale peut constituer le socle de ces logiques portées par les nouvelles générations qui sont très critiques par rapport à certains attributs de la grande ville. Il faut certes éviter de s’enfermer et se replier sur des collectifs locaux. Le risque est réel : certains pensent que l’on va tout régler en revenant à des communautés paysannes plus ou moins autarciques. Face à ces idées, il faut continuer à penser les autres territoires avec lesquels les communes interagissent. 

C’est dans cet esprit que je parle, avec d’autres, de droit au village, pour mettre en valeur toutes les nouvelles potentialités émancipatrices de la ruralité, tout en évitant son rétrécissement localiste. Cette question est d’autant plus vive qu’on observe un regain de l’attrait pour les campagnes. Dès lors, le droit au village c’est aussi une question d’accès au foncier. Le ZAN, qui vient réduire l’offre de terrains, pose de nouvelles questions. 

Après, est-ce qu’on a besoin de textes pour promouvoir un tel droit ? Qu’attendre du législateur sur ce sujet face à la très grande diversité des situations locales ? Mettre en oeuvre la démocratie du faire à l’échelle des villages me semble difficilement pouvoir venir d’en haut… C’est une question de volonté politique locale, des élus bien sûr, mais aussi des citoyens. Bien entendu, plus la commune aura des possibilités d’agir et de faire, plus ça permettra de mobiliser les gens. Mais les communes qui sont en pointe sur ces sujets montrent l’étendue de ce qu’il est d’ores et déjà possible de faire.

STATUT DE L’ÉLU : UN SOCLE EST POSÉ

Image mise en avant - Statut de l'élu : un socle est posé

Un socle est posé

À force d’être lourdement salués pour leur dévouement par les plus hautes autorités, les maires pourraient penser que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Heureusement, la réalité les rappelle à un dur constat : sans statut pas de salut démocratique. Deux rapports récents du Sénat y portent une attention renouvelée, en attendant leur concrétisation par deux propositions de lois. Une du Sénat et une de l’Assemblée nationale. Saluons ce zèle soudain, à défaut d’être spontané, qui marque une prise de conscience de l’État sur la situation critique des élus. 

On y retrouve nombre de propositions faites par l’AMRF lors de ses auditions, dont la reprise littérale « d’assi­miler tous les temps d’absence légale de tous les élus locaux à du “temps de travail effectif” pour tous les avantages sociaux qui sont ouverts » ; ou encore le fait « d’étendre le Congé de formation économique, sociale, environnementale et syndicale (CFESES) aux élus ». On y retrouve également « l’extension du champ de l’allocation différentielle de fin de mandat aux maires des communes de moins de 1 000 habitants » dont on s’étonne qu’ils en soient privés. À cela s’ajoute une sug­gestion pour « l’aménagement des conditions de sortie de mandat », ainsi qu’une meilleure entrée dans le man­dat (cérémonie officielle, information des élus sur leurs droits…). Plus substantielles, la proposition de « l’octroi d’une bonification de trimestres » ou la « création d’un certificat de compétences professionnelles pour les élus locaux » qui répond à la demande de VAE. 

Mais en arithmétique politique, la somme de deux rapports ne fait pas encore un statut

Mais avant de quitter son mandat, encore faut-il amé­liorer l’exercice en cours. Les sénateurs font preuve de pragmatisme et se sont montrés à l’écoute des nom­breux maires auditionnés pour proposer de « faciliter l’utilisation des autorisations d’absence » aujourd’hui appliquée de manière restrictive par de nombreux employeurs. Ces derniers seraient invités à créer un label « employeur partenaire de la démocratie locale » ou « entreprise citoyenne » ; mesure clé parmi les 35 propositions de l’AMRF qui inspirent la Chambre Haute.

D’autres idées simples mais positives 

– modifier la dénomination des heures d’absence d’un élu sur son bulletin de salaire en passant d’ « absence non rémunérée » à « absence fonction d’élu local de la République » ; 

– permettre la poursuite de l’exercice du mandat pen­dant le congé maternité/paternité des élus, et recon­naitre donc la légalité du cumul des indemnités de fonction avec les indemnités journalières versées aux femmes enceintes élues ; 

– élargir la possibilité de prise en charge des frais de garde d’enfants à l’ensemble des activités de l’élu ; 

– autoriser, sous certaines conditions à définir, la visioconférence pour les réunions et les commissions au niveau des communes et des intercommunalités. 

Mais en arithmétique politique, la somme de deux rap­ports ne fait pas encore un statut, et la prudence des maires ruraux les incitera à veiller à ce que la montagne n’accouche pas d’une souris !