BELLEGARDE-EN-MARCHE (23) A OUVERT UN CENTRE DE SANTÉ AVEC L’AIDE DE MÉDECINS SOLIDAIRES

Commune : Bellegarde-en-Marche
Département : Creuse
Code commune : 23 020
Population : 392 habitants

DESCRIPTION DU PROJET

Thème : Santé

Résumé du projet : Création d’un centre de santé avec des médecins généralistes venus de toute la France à tour de rôle pour soigner les habitants en partenariat avec Médecins Solidaires.

Contexte : La commune n’a plus de médecin généraliste depuis juin 2022. En anticipation, les deux communes jumelles de Bellegarde-en-Marche et Saint-Silvain-Bellegarde avaient construit en 2021-2022 un bâtiment intercommunal destiné à accueillir un centre de santé associatif. Mais fin 2022, aucun généraliste ne l’avait encore rejoint. Un contact a alors été pris avec le collectif Médecins Solidaires qui a permis d’ouvrir dans le bâtiment intercommunal son deuxième centre de santé, avec l’appui de l’association Bouge-ton-coQ.

Objectifs : Faire face à la désertification médicale qui touche la région, attirer et convaincre des médecins de s’installer sur le territoire.

LE PROJET EN DÉTAIL

Déroulement : En février 2023, les maires des deux communes de Bellegarde et Saint-Silvain-Bellegarde ont été mis en relation avec les associations Médecins Solidaires et Bouge-Ton-CoQ. Celles-ci ont accepté d’installer un centre de santé associatif dans le bâtiment intercommunal construit à Bellegarde par un syndicat réunissant les deux communes. Le bâtiment avait été livré en mars 2022, mais il n’avait pas pu ouvrir faute de médecins. En mars 2023, l’ARS et la préfecture ont donné leurs autorisations à l’ouverture du centre de santé de Médecins Solidaires, qui a ouvert le 19 juin. Les deux postes de généralistes ont depuis été tenus par des médecins venus de toute la France se relayant chaque semaine.

Maîtrise d’ouvrage : Syndicat de communes Bellegarde et Saint-Silvain Ensemble

Année de réalisation : 2023

Durée de réalisation du projet : 7 mois (hors construction du bâtiment)

Coût financier : 550 000 euros HT pour la construction du bâtiment ; 33 000 euros HT pour l’acquisition des mobiliers et matériels ; 14 000 euros/an de prise en charge des coûts de fonctionnement du bâtiment.

Ingénierie : Mairie de Bellegarde-en-Marche

Cofinancements (prévu) : Oui

Partenaires mobilisés (prévus ) : Région, État, Département

POUR ALLER PLUS LOIN

Résultats obtenus : Chaque semaine, deux médecins venus de toute la France viennent soigner les habitants, soit 104 médecins qui vont se relayer sur une année. Bouge-ton-coQ se charge de la logistique pour accueillir les médecins et les loger.

Difficultés rencontrées : Les deux communes souhaitaient accueillir des médecins salariés au sein d’un centre de santé associatif mais celui-ci n’a pu ouvrir faute de les avoir trouvés. Aucune difficulté n’a été rencontré avec Médecins Solidaires.

CONTACT

Nom du maire : Jean-Pierre BONNAUD

Téléphone mairie : 05 55 67 65 27

Adresse e-mail mairie : mairie.bellegarde23@orange.fr

Site internet de la commune : https://www.bellegarde-en-marche.fr/

Le conseil du Maire :

“Il faut faire de la prospection, être tenace et déterminé. On est passés par beaucoup d’étapes pour réaliser ce projet, par des périodes euphoriques puis plus compliquées… Mais quand le contact a été pris avec Médecins Solidaires on a retrouvé le sourire et depuis c’est que du bonheur ! “

Il y a quelques mois, la commune de Bellegarde-en-Marche vivait avec l’inquiétude du départ de son seul médecin et aucun remplaçant ne se profilait à l’horizon.

Mais depuis le 19 juin, ce sont 104 médecins qui vont arriver au cours de l’année à tour de rôle pour soigner les 392 habitants du village.

C’est le deuxième centre de santé de ce type qui a ouvert dans la Creuse après celui d’Ajain. L’objectif de Médecins Solidaires est d’aider les communes rurales à lutter contre la désertification médicale. Pour ce faire, « le collectif ne demande pas “beaucoup à peu” de médecins mais demande “peu à beaucoup de médecins” » comme aime l’expliquer le maire de la commune, Jean-Pierre Bonnaud. Ce sont ainsi deux médecins venus de la France entière qui arriveront chaque semaine pour soigner les habitants.

Une équipe municipale prévoyante et déterminée

La commune avait pourtant tout fait pour ne pas se retrouver sans médecin. Dès 2018, l’idée de l’implantation d’un centre de santé avait émergé au sein des équipes municipales de Bellegarde-Marche et Saint-Silvain-Bellegarde. Via un syndicat intercommunal constitué à cet effet, elles ont alors investi 550 000 euros pour construire un bâtiment équipé tout neuf. Jean-Pierre Bonnaud, maire de la commune, précise que le lieu dispose de toutes les commodités nécessaires « il y a six cabinets, un grand parking, un accueil adapté, du matériel médical… » Mais malgré tous les efforts de la mairie, aucun médecin n’a souhaité s’installer dans la commune.

Les deux communes ont alors choisi de faire appel au collectif Médecins Solidaires. Les professionnels sont venus visiter l’emplacement et « ils ont tout de suite accepté d’ouvrir un centre de santé » explique le maire. Le plus compliqué a été d’obtenir les autorisations de l’ARS et de la préfecture, mais « on a eu de la chance, tout s’est plutôt bien enchaîné. C’est allé vite pour une fois » sourit le maire. En effet, en 7 mois le centre de santé était opérationnel.

Un centre de santé rapidement opérationnel

Les communes de Bellegarde-en-Marche et de Saint-Sylvain-Bellegarde se sont associées pour créer un syndicat intercommunal, « grâce à l’aide de la préfecture » tient à souligner Jean-Pierre Bonnaud. Le projet permettant aux habitants des deux communes d’accéder à une offre de soins, une alliance était naturelle. Cette structure leur a permis d’obtenir plus facilement des aides de la part de la région et de l’État. Le maire indique que « le département n’est intervenu que lors de la dernière ligne droite, pour l’acquisition du mobilier et le fonctionnement du lieu. »

Lorsque Médecins Solidaires a assuré aux communes de sa venue à Bellegarde-en-Marche, les deux villages ont dû ajouter un budget de 40 000 euros TTC pour acheter du mobilier de consultation spécifique et des outils informatiques. Les médecins seront accompagnés par une équipe salariée fixe : une coordinatrice, une assistance médicale et une infirmière de l’association « Asalée ».

Tenter de convaincre et attirer

« On ne désespère pas de trouver un médecin un jour ». Le maire reste positif, l’objectif sera de revenir à l’idée de départ et d’avoir un centre de santé avec un médecin salarié. « 100 médecins vont passer dans l’année, ce serait bien qu’un ou deux d’entre eux se disent que ce sont les conditions de travail et de vie qu’ils recherchent, et si on arrive à les convaincre on pourra faire fonctionner un centre de santé comme on avait prévu au départ. »

En attendant, le maire est persuadé que les répercussions de ce centre de santé seront bénéfiques pour l’économie locale. « Notre pharmacie va augmenter son chiffre-d’affaires, les commerces vont être dynamisés et peut-être même que d’autres commerces vont venir s’installer. » Le maire n’est pas contre l’idée de nouveaux spécialistes dans sa commune, « il reste deux cabinets donc il pourrait y avoir un dentiste et un kinésithérapeute par exemple. » Depuis que le centre de santé est opérationnel, le maire est souriant et confiant, « si on ne l’avait pas fait on n’aurait pas de médecins. Il faut savoir prendre des risques. »