VILLECERF (77) : DES TRAVAUX DE RENOVATION D’UN PONT QUI S’INSCRIVENT DANS LA CREATION D’UN ESPACE NATUREL SENSIBLE

La commune de Villecerf, en Seine-et-Marne, est traversée par le GR11.

Du fait d’une affluence importante, la commune a engagé des travaux de rénovation des ponts empruntés par les randonneurs, ainsi qu’une sécurisation du chemin à certains endroits spécifiques.

Afin d’harmoniser ces chantiers avec le respect de la faune et de la flore de la commune, ils s’inscrivent dans le cadre de la création d’un espace naturel sensible.

Deux ponts permettent aux randonneurs qui empruntent le GR11 de traverser la rivière de l’Orvanne. Situés sur la commune de Villecerf, ces deux structures étaient très abîmées. « Nous avons fait de la rénovation de ces ponts notre priorité pour des raisons de sécurité », explique François Deysson, le maire de Villecerf. Pour autant, il n’était pas question que les travaux visant à sécuriser le chemin se fassent au détriment du respect de la faune et de la flore locale. « Nous sommes dans une zone très marécageuse, cela présente des risques pour les randonneurs mais c’est aussi un espace qui regorge de biodiversité », détaille Mélanie Lamotte, maire adjointe déléguée au vivre ensemble.

Les travaux de sécurisation du sentier

Le pont noir, le plus long des deux ponts qui doivent être rénovés, a été terminé en juin 2022. « Nous avons été accompagnés par une entreprise privée qui s’est occupé principalement de la structure en métal qui soutient le pont », explique Claude Lazaro, conseiller municipal de Villecerf. La découpe du bois et l’installation des planches a ensuite été réalisée bénévolement par un menuisier de la commune et conseiller municipal, Jean-Paul Lenfant. Il a été aidé par les autres membres du conseil municipal. « Le projet a été initié en 2020, cela a pris beaucoup de temps car il y avait un réseau d’eau et la fibre qui passaient au niveau du pont », précise Claude Lazaro. Le second pont devrait lui aussi être rénové à terme par la mairie, en utilisant sensiblement le même mode opératoire.

Dans la continuité de cette logique de sécurisation du sentier, la mairie va faire installer un platelage en bois au niveau des zones les plus marécageuses. « Une des difficultés que nous avons rencontrées ici a été de convaincre certains propriétaires de revendre leurs terrains sur lesquels passe le sentier », précise François Deysson. Au total, pour l’ensemble des travaux la commune a dépensé 12 000€ et a bénéficié de 60% de subventions. Ces chantiers de sécurisation ont été réalisés avec le souci du respect de la biodiversité de la commune et avec le concours de l’EPAGE (Établissement public d’aménagement et de gestion des eaux), notamment dans le cadre de la création d’un espace naturel sensible.

La création d’un espace naturel sensible

« Autour de Villecerf il y a beaucoup de communes qui connaissent des inondations », explique Mélanie Lamotte.

« La présence d’une zone marécageuse est donc une véritable aubaine puisqu’elle agit comme un tampon qui permet de réguler le niveau de l’eau et d’éviter ces inondations », continue-t-elle. Selon François Deysson, il y a environ 8 mètres de tourbe à certains endroits. C’est ce constat qui a donné envie à l’équipe municipale de créer un espace naturel sensible autour de la commune.

À cela s’ajoute aussi une préoccupation écologique. De nombreuses espèces de plantes et d’animaux évoluent dans ces marais.

« En coopération avec le département de la Seine-et-Marne nous avons lancé un ABC (Atlas Biodiversité Communale) de la faune et de la flore sur la commune », détaille Mélanie Lamotte. Initié au début de l’année 2021 ce projet va s’étendre sur 3 ans et permettre de recenser précisément la biodiversité existante sur la commune. « Ce document est participatif, les habitants peuvent signaler les espèces qu’ils rencontrent », souligne la maire déléguée au ‘‘vivre ensemble’’.

À terme, ce sera un outil très précieux qui va permettre d’orienter tous les travaux d’aménagement au niveau de la commune.

« La prise en compte de la biodiversité est d’ailleurs déjà en cours puisque nous devons réfléchir à l’emplacement du platelage de tel sorte qu’il ne vienne pas bouleverser l’écosystème du marais », conclut Mélanie Lamotte.

POUR ALLER PLUS LOIN :

> Site de la commune



François Deysson

Maire de la commune de Villecerf et président de l’AMR 77

« Il faut savoir tirer avantage des potentialités écologiques de nos communes. La protection de ces zones permet d’améliorer le cadre de vie des habitants autant qu’elle permet de protéger la biodiversité. C’est notamment le cas avec la défense qu’offrent les espaces marécageux contre les inondations. »

DAUBEUF-LA-CAMPAGNE (27) – POTAGER PARTAGÉ

Commune de 239 habitants, Daubeuf-la-Campagne a fait installer en mai 2018 un potager partagé. Accessible à tous, l’entretien du potager et les récoltes de fruits et légumes sont assurés par les habitants. Près de ce potager partagé, la commune dispose également d’un poulailler et d’un hôtel à insectes. Le potager est alimenté en eau grâce à un réservoir placé sur le toit d’un habitant.

Le projet est une initiative du conseil municipal des enfants, appuyée par le maire, membre de la commission bio et diversité des maires ruraux.

Objectifs :

– Développer un projet bio à l’échelle communale

– Sensibiliser les enfants à l’entretien d’un potager

– Créer du lien social entre les générations

Résultats obtenus :

Très positifs. Les enfants sont motivés et impliqués dans l’entretien du potager. Ils incitent les adultes à les imiter.

Le potager est amené à se développer : la commune envisage de créer un verger avec des pommiers, et d’y apporter des nids pour les oiseaux.

POUR ALLER PLUS LOIN :

Conseils du maire : Se lancer, motiver tous les types de population à participer au projet afin de transmettre des savoir-faire et développer des liens de solidarité

> Site de la commune

CHÉDIGNY (37) – UN VILLAGE JARDIN

La commune de 500 habitants est la seule en France à avoir obtenu le label « Jardin remarquable », en 2013. Le label, délivré par le ministère de la Culture est généralement attribué à des jardins spécifiques. Mais pour Chédigny, c’est l’ensemble du village qui a été récompensé.

« L’idée de départ était de redonner le village aux Chédignois pour qu’ils puissent vivre dans la rue plutôt que collés à leur téléviseur », explique le maire, Pascal Dugué.

Dans les années 90, le maire de l’époque décide de planter des grimpants dans la rue en enlevant quelques pavés. En 2001, lors de travaux d’enfouissement des réseaux dans le cadre d’une opération « Cœur de village », des rosiers et des grimpants ont été plantés à la place des trottoirs.

La voiture a laissé la place à la végétalisation. Une déviation est créée dès l’entrée du village pour empêcher les véhicules de passer. Les habitants disposent d’un badge sur leur pare-brise pour circuler, au pas, dans le village. Mais le stationnement est proscrit. Des parkings ont été créés à plusieurs endroits.

Ce fleurissement a permis de repenser toute la vie du village : la circulation piétonne et motorisée, le stationnement, la rue comme lieu de rencontre, etc.

Aujourd’hui, le village reçoit entre 80 000 et 100 000 touristes par an. Il compte 1000 rosiers et 3000 vivaces.

Le village plante régulièrement de nouvelles plantes. « Ca nous coute très peu, confie le maire, nous produisons nous-mêmes beaucoup de plantes ». Pas plus de 3000 euros par an.

Mais l’entretien demande presque 4 personnes à temps plein, dont un apprenti.

L’afflux de touristes ne finance pas directement la commune mais les commerces, gites et chambres d’hôtes. Les associations du village, nombreuses, organisent des manifestations qui permettent de faire de belles recettes.

CONDAT-SUR-VÉZÈRE (24) : UNE MINI-FERME PERMACOLE

Une mini-ferme permacole a été créée sur un terrain communal, attenant à l’école du village, avec poules, mare, canards et moutons. Cet espace, à but pédagogique, profite aussi bien aux élèves qu’aux habitants du village.

L’école de Condat-sur-Vézère a installé une mini-ferme permacole sur un terrain attenant à l’école. Dans le cadre des Temps d’activité périscolaires, l’école et la commune avaient déjà créé huit jardinets et un carré pour la biodiversité sur une zone de 100 m2 à côté de l’école. « Cette fois-ci, nous avons voulu introduire du vivant », explique Laure Lajoinie, institutrice et adjointe à la mairie.

L’objectif de cette mini-ferme permacole est de créer un écosystème équilibré avec une interaction entre le jardin et des animaux d’élevages. Des poules, des canards et des moutons sont prévus.

« Deux éleveurs de la commune vont nous prêter trois moutons », explique Laure Lajoinie. La clôture sera installée par les habitants.

Des moutons, grâce à un partenariat avec les éleveurs du village entretiendront les espaces herbeux du jardin et le un grand parc de 2000m2. Le poulailler sécurisé permettra d’élever des poussins. La mare créée grâce à la récupération des eaux de pluie du toit du poulailler accueillera deux canards de races “coureurs indiens” qui débarrasseront les escargots et les limaces du jardin. Une haie bocagère et fruitière abritera oiseaux, hérissons, et autres prédateurs d’insectes. Le projet a été financé par le département, à hauteur de 4000 euros, dans le cadre d’un budget participatif.

VAL DE LOUYRE ET CAUDEAU (24) : NICHOIRS ET MANGEOIRES POUR OISEAUX

Le commune nouvelle Val de Louyre et Caudeau, dans le département de la Dordogne, est labellisée Notre village Terre d’avenir depuis 2017 et compte déjà deux hirondelles. Cette année, elle a obtenu les félicitations du jury pour toutes les initiatives de la commune au profit du développement durable.

Parmi ses nombreuses actions, la création de nichoirs et mangeoires pour oiseaux entre 2019 et 2020.

De novembre à mars, 6 nichoirs et mangeoires ont été installées sur la commune. Deux dans chaque bourg historique. Le traitement des espaces verts se fait sans pesticide depuis 2014. 

Les habitants de la commune s’apercevaient de la désertion des oiseaux dans les centres bourgs. En installant ces nichoirs, la commune espère voir revenir les espèces d’oiseaux.

Un nichoir a déjà dû être déplacé par qu’il était trop près des cyprès, alors que les oiseaux ne s’approchent pas des cyprès.

Les nichoirs et mangeoires ont été directement achetés à la Ligue de protection des oiseaux (LPO). Ils ont coûté 250 euros.

Les boules de graisse coûtent 120 euros par an et son aussi fournies par la LPO.

POUR ALLER PLUS LOIN :

> Site de la commune : https://www.valdelouyre-et-caudeau.fr/

Philippe Ducène

Maire de val de Louyre et Caudeau

“Val de Louyre et Caudeau est un lieu privilégié où chacun a sa juste place ; c’est une terre d’avenir dans un environnement apaisé et sécurisé.”

COURTONNE-LA-MEURDRAC (14) : UNE CANTINE 100% BIO

Lors de la crise de la vache folle, la commune a décidé d’introduire des aliments bio à la cantine scolaire. Le bio est monté progressivement jusqu’à arriver à 50% en 2017 et 100% en 2018.

Le passage de 50% à 100% a couté 40 centimes par repas. Avant le repas coutait 4.60 euros et 3.55 euros étaient facturés aux parents. 

Aujourd’hui, il coûte 5 euros, et la refacturation reste inchangée (toujours 3.55 euros).

Le plus difficile pour la commune était de trouver des fournisseurs locaux et bio capables de les approvisionner quotidiennement pour 80 repas.

Pour ce faire, ils ont sollicité un maraicher ainsi qu’un producteur de viande bovine situés à moins de 15 km, le reste est livré, soit par une plateforme normande de distribution de produits bio normands, soit par un grossiste traditionnel.

POUR ALLEZ PLUS LOIN : 

> Site de la commune

> Article France 3 Normandie

Eric Boisnard

Maire de la commune de Courtonne-la-Meurdrac (14)

“Les collectivités n’ont plus le droit aux pesticides sur la voie publique, alors pourquoi en mettrait-on dans les assiettes des enfants ?