BENEVENT-L’ABBAYE (23) FAIT CONSTRUIRE UNE MAISON DES PATRIMOINES DANS L’ANCIENNE ABBAYE

Labélisée petite cité de caractère, la commune de Bénévent-l’Abbaye veut faire de la protection et de la promotion du patrimoine son principal levier de développement.

Dans la lignée de cet objectif la commune a donc entrepris de réhabiliter une aile de l’ancienne abbaye pour en faire une maison des patrimoines qui accueille aujourd’hui 8 artistes.

En 2020 la commune de Bénévent-l’Abbaye, dans la Creuse, a lancé des travaux visant à rénover une partie de l’abbaye de la commune. « Cette ancienne abbaye qui appartient à la commune a été valorisée depuis longtemps. Une aile est consacrée à l’école primaire et celle dont les travaux viennent de s’achever sera consacrée à une maison des patrimoines », explique André Mavigner, maire de Bénévent-l’Abbaye. Avec ce projet il espère attirer des artistes qui vont installer leur atelier dans l’Abbaye pour pouvoir se développer. Ensuite ils pourront s’installer plus durablement sur la commune. « Pour l’instant, nous avons un coutelier, un artisan vitrailliste, un céramiste, une potière, une productrice de laine de mohair, une illustratrice et deux peintres », détaille le maire.

Une pépinière artistique

L’opportunité offerte par la commune de Bénévent-l’Abbaye est très intéressante pour les artistes. « Ils habitent tous dans un rayon de 15km. La possibilité de s’installer si près de chez eux leur permet de limiter grandement leurs déplacements et donc de réaliser des économies », explique André Mavigner.

Pour les motiver à venir s’installer le maire a compté sur le bouche-à-oreille et sur le réseau du CAC23, un collectif d’artisans de la Creuse. « Le prix du loyer est aussi très attractif puisqu’ils ne paient que 30€ par mois pour bénéficier d’un emplacement », détaille le maire.

Afin d’apporter de la visibilité aux artistes, des expositions seront organisées régulièrement dans les deux espaces prévus à cet effet. La première est d’ailleurs déjà en cours depuis le 8 juillet 2022. « J’aimerais aussi que nous installions une boutique dans les locaux pour aider les artistes à vendre leurs créations. Nous allons aussi recruter une animatrice qui s’occupera de l’accueil du public », explique André Mavigner.

Des travaux de grande ampleur

Pour réaliser le chantier de rénovation de l’abbaye la commune a dépensé 1 300 000€.

« Nous avons touché beaucoup de subventions pour nous aider dans le cadre de ce projet », précise André Mavigner. L’Europe a versé 440 000€, l’État 242 000€, la région Nouvelle-Aquitaine 120 000€, le département de la Creuse 78 000€ et la fondation Crédit Agricole Centre-France 10 000€.

Ce chantier s’inscrit pour la commune dans un projet de rénovation de l’abbaye qui est en cours depuis déjà plusieurs années.

« Nous avons déjà refait toute l’accessibilité de l’édifice, restauré la charpente et la lumière.

À terme nous allons aussi investir dans la géothermie pour chauffer l’édifice.

C’est important de valoriser ce patrimoine unique que nous avons sur notre commune », conclut le maire.

POUR ALLER PLUS LOIN :

> Site de la commune

> Site de l’office du tourisme



André Mavigner

Maire de la commune de Bénèvent-l’Abbaye


« Je pense qu’il est important quand on est maire de se fixer des objectifs politiques clairs et de s’y tenir coûte que coûte. C’est un investissement quotidien qui demande de ne pas avoir peur d’aller parfois contre ce que pensent les administrés, surtout en matière de culture. »

SAINT-PAUL-DE-TARTAS (43) PERMET LA CREATION D’UNE ŒUVRE DE LAND ART DANS LE VILLAGE

Sur la place Zacatin de la commune de Saint-Paul-de-Tartas, dans la Haute-Loire, trône désormais une œuvre monumentale de land art.

Réalisée exclusivement à partir de planches de bois par l’artiste plasticien Jérôme Leyre cette création est baptisée « le tournis de Tartas ».

Les habitants de la commune peuvent en profiter depuis son inauguration le 18 avril 2022.

Un constat sur l’organisation de l’espace dans les communes rurales a poussé Marie-Laure Mugnier, à accueillir sur sa commune une œuvre de land art. « Dans nos communes nous avons souvent de grandes places qui ne sont pas vraiment utilisées ou mises en valeur, j’avais donc envie de pouvoir occuper cet espace », explique-t-elle. Marie-Laure Mugnier a donc pris contact avec Jérôme Leyre puisque son travail lui semblait en mesure de répondre à cette aspiration. Cet artiste plasticien travaille uniquement le bois et ses sculptures imposantes entrent toujours en relation direct avec l’environnement alentour. La commune a laissé une liberté très importante à l’artiste dans la réalisation de son œuvre et c’est elle qui s’est occupée de la financer intégralement. C’est donc 3 500€ qui ont été investi pour acheter les 600 planches de bois qui composent le tournis de Tartas ainsi que pour rémunérer Jérôme Leyre.

Une œuvre qui interroge sur la nature de l’environnement 

« Pour moi il était primordial que l’œuvre soit porteuse de sens », témoigne Marie-Laure Mugnier. La sculpture de la place Zacatin cherche à amener les passants à se questionner sur notre rapport à l’environnement et à l’aménagement du territoire. « C’est d’ailleurs pour cela que nous avons fait le choix d’une réalisation totalement en bois », détaille la maire de Saint-Paul-de-Tartas.

Le tournis de Tartas est une œuvre de land art interactive. En fonction de la position à travers laquelle on la regarde on ne voit pas la même partie de l’environnement autour. Ainsi, on peut aussi bien observer des bâtis anciens et plus récents, des friches et des espaces naturels. Le public est incité à se questionner sur la nature de l’espace qui l’entoure. « En plus de cela, les enfants peuvent jouer dans l’œuvre puisqu’ils peuvent grimper à l’intérieur », explique Marie-Laure Mugnier.

Les habitants de la commune et l’œuvre

Une des spécificités de la réalisation du tournis de Tartas se trouve dans la place qu’ont occupé les habitants de la commune.

Ce n’est pas Jérôme Leyre qui s’est occupé d’assembler les 600 planches. Le choix qui a été fait a été de faire participer tout le monde à sa construction.

« Le matin, beaucoup de jeunes du village se sont déplacés pour assembler l’œuvre et ensuite nous avons organisé un grand repas en extérieur », détaille la maire de Saint-Paul de Tartas.

Aujourd’hui, cette œuvre imposante connait un véritable succès parmi les habitants de la commune, à tel point que la place Zacatin est désormais désignée de façon officieuse « place de la statue ».

Il y a même des personnes des communes alentours qui viennent pour découvrir le tournis de Tartas.

« On voit bien que la forme atypique de l’œuvre attire tout de suite l’œil des passants », explique Marie-Laure Mugnier qui se satisfait aujourd’hui de la réussite de ce projet.

POUR ALLER PLUS LOIN :

> Site de la commune : http://www.saint-paul-de-tartas.fr/public/

> Article



Marie-Laure Mugnier

Maire de la commune de Saint-Paul de Tartas

« Je pense que des œuvres aussi imposantes doivent avoir un sens, elles doivent pouvoir permettre de réfléchir à une thématique précise et de sensibiliser grâce à l’art. »

A ANGLARDS-DE-SALERS (15), UN CHÂTEAU AU CŒUR DES ACTIVITÉS CULTURELLES DE LA COMMUNE

Une forte volonté politique a permis de faire de la commune un lieu de culture immergé dans la ruralité.

François Descœur, maire d’Anglards-de-Salers, organise depuis plus de 20 ans des rendez-vous culturels.

Ce village de 754 habitants est propriétaire du château de la Trémolière dans lequel se tiennent des manifestations, connues nationalement.

À l’intérieur du château de la Trémolière, classé Monument Historique, sont exposées des tapisseries d’Aubusson, caractéristiques des verdures du 16e siècle. Ce joyau unique au monde, nommé « le bestiaire fantastique », est aussi classé Monument Historique.

Autour, un jardin médiéval d’inspiration contemporaine a été créé par EricOssart et Arnaud Maurière, « Le verger de Déduit ». Ce jardin a été labélisé « Jardin Remarquable » par le Ministère de la Culture, dès sa création. Son entretien a été confiée à une jardinière, employée communale, sur la base des conseils des paysagistes.

Ce lieu, au milieu des vaches rouges du pays vert (les Salers du Cantal), est devenu un lieu culturel vivant. Il a été rejoint par de nombreuses associations qui contribuent à le faire rayonner. « Approprié par les habitants il montre que le droit à la Culture, le droit au village n’est pas un rêve », explique François Descœur.

Confronter le 16éme et le 21éme siècle »

L’idée a été de créer un évènementiel autour de ce site. Aussi, grâce à un partenariat avec la galerie d’art Claire Gastaud de Clermont-Ferrand, chaque année, un artiste contemporain est exposé à côté du Bestiaire Fantastique et du Verger de Déduit. « L’objectif est de confronter le 16e siècle et le 21e siècle. L’artiste peut être photographe, sculpteur, peintre, plasticien…. Il doit trouver sa place dans le système « Textile – Jardin » ; là est l’unique cahier des charges », précise le maire, et de continuer : « Le site du château de la Trémolière avec le bestiaire fantastique reste la base fondamentale de notre développement culturel »

La renommée de ce lieu dépasse largement la géographie locale avec une couverture médiatique importante. « Télévision, radio, presse écrite et la proximité de deux « Plus beaux villages de France », dont Salers, nous permet d’être un point d’accroche culturel important », explique François Descœur.

Les relais dans le territoire se font grâce à la communauté de commune du Pays de Salers qui porte la compétence « Culture ». Le Ministère de la Culture (DRAC Auvergne), le Conseil Régional AURA, le Conseil Départemental du cantal, la communauté de communes, ainsi que plusieurs partenaires privés sont des partenaires précieux pour cet évènement culturel dans le monde rural.

Une véritable fourmilière culturelle s’organise autour du château

Le château de la Trémolière est devenu avec le temps un haut lieu de médiation culturelle pour les enfants, avec des activités d’EAC organisées par la communauté de communes.

A l’automne les médiateurs et l’artiste contemporain présent, rencontrent les enfants de toutes les écoles de la communauté de commune en expliquant et démystifiant l’art exposé.

Les associations sont aussi très actives en complément du site : l’association « Les peintres du dimanche » réunit des peintres amateurs, dont les œuvres sont exposées sans limitation ou censure dans l’enceinte du château.

L’association les amis du « Verger de Déduit » promeut quant à elle le jardin labélisé. Et cela ne s’arrête pas là puisque l’association « Découvertes chemin et patrimoine » travaille sur l’environnement et l’architecture vernaculaire, tandis que l’association « La musique des mots d’Anglards-de-Salers » a pour objectif de promouvoir la lecture et les livres.

Elle intervient aussi dans les jardins et le château. Enfin, un danseur, avec son association « Angl’Arts » originaire de la commune, organise des galas dans le verger.

POUR ALLER PLUS LOIN :

> Facebook de la commune

> Article de La Montagne

> Site de l’office du tourisme



François Descœur

Maire de la commune d’ Anglards-de-Salers

« La culture dans le monde rural est universelle, mais l’échelon national doit être équitable entre tous. Facteur d’attractivité du territoire, les actions culturelles qui sont proposées dans les villages sont avant tout de formidables outils pour favoriser le lien social, le vivre-ensemble et l’émancipation de tous. A l’heure des droits culturels favorisant la participation des habitants, il est temps de voir la culture avec un esprit d’ouverture. Il est urgent de ne pas attendre et que les élus et associations se mobilisent dans nos 30 000 communes rurales qui représentent un tiers de la population Française.
Il faut bannir le vieux préjugé : « Ce n’est pas pour nous » et promouvoir un éloge du partage et de la diversité, avec toute la bienveillance

LASSERAN (32) : CREATION D’UNE BOÎTE À LIRE

Installation d’une boîte à lire sur un chemin de randonnée, conçue à l’aide d’un réfrigérateur.

L’installation de cette boîte à lire survient dans un contexte d’aménagement d’un chemin de randonnée près de la commune, éloignée de toute habitation.

Appréciée de la grande majorité des randonneurs, la boîte à lire est constamment pleine. Depuis l’installation, aucune dégradation de la boîte à lire n’a été relevée et des objets autres que des livres y ont été placés tels que des jeux pour enfants. Afin de permettre aux randonneurs de lire plus confortablement, une table munie de bancs a été installée, conçue à partir de matériaux de récupération.

LES ÉTAPES DU PROJET 

1/ Décision en conseil municipal 

2/ Récupération d’un réfrigérateur 

3/ Réaménagement du réfrigérateur : peinture, placement de branches sur le toit 

4/ Récupération de quelques vieux livres

5/ Installation de la boîte à lire près du chemin de randonnée 

POUR ALLEZ PLUS LOIN : 

> Découvrir “Lectures Communes”

> Comment développer la lecture publique en milieu rural

Michel Soriano

Maire de la commune de Lasséran (32)

“Un petit conseil, pour concevoir la boîte à lire et l’éventuelle table munie de bancs, il faut se munir de matériaux de récupération et non pas de meubles de grande valeur.”

VICQ-SUR-BREUILH (87) : CREATION D’UN MUSEE ART NAÏF, ART BRUT ET PRATIQUES SINGULIERES POUR SAUVER LE PRESBYTÈRE DU CENTRE

Le presbytère “rendait l’âme” et la commune n’avait absolument pas les moyens, non seulement de le sauver mais également d’y installer toutes les exigences en termes de sécurité et d’accessibilité faute de quoi il eut été impossible de l’utiliser.

Concomitant Christine de Neuville, maire de la commune, a appris qu’une collection d’Art Naïf d’origine limousine allait être déposée au musée international Jakovsky de Nice, faute d’avoir un lieu de présentation et dépôt en Limousin. Elle a alors imaginé qu’un projet culturel d’envergure lui permettrait de trouver des financements pour restaurer le presbytère.

Aujourd’hui, on dénombre 9000 à 10 000 visiteurs annuels ce qui a entraîné l’ouverture d’un bar/épicerie/librairie en face du Presbytère/Musée.

LES ÉTAPES DU PROJET

1/ 2008 Diagnostic de la nécessité de trouver un projet pour le presbytère pour le sauver. 

2/ Acceptation par le conseil municipal de s’orienter vers un projet culturel. 

3/ Accord de la famille du collectionneur 

4/ Recherche d’un cabinet d’étude en développement de projet culturel pour affiner le projet et faire une étude de faisabilité 

5/ Présentation du projet affiné au DRAC puis, avec son soutien au préfet de Région. 6°Interpellation financière de la Cté de Cnes, du département, de la région, de l’Europe. 

7/ Multiples réunions de présentation du projet dans différents cercles amicaux ou professionnels pour trouver bénévoles et financements privés. 

8/ Sollicitation de Fonds d’entreprises (Eiffage/Vinci, Crédit Agricole, ENGIE….) et recherche de divers mécénat en nature…. 

9/ Rencontre avec les Musées d’Art Naïf et Brut/Partenariats/Mise en place du Club des Amis. 

10/ Début des travaux 10 Inauguration 20 juin 2014

POUR ALLEZ PLUS LOIN : 

> Site de la commune

> Article de Localtis (Banque des Territoires)

Christine de Neuville

Maire de la commune de Vicq-sur-Breuilh (87

“Je ne suis pas encore “revenue” d’y être arrivée. L’acceptation du projet par la population c’est faite autour du sauvetage du presbytère, pas du projet culturel. La conquête de la population de fait peu à peu…”