À deux ans des municipales 2026, 69,3% des maires affichent une satisfaction en tant qu’élu
L’AMRF partenaire de l’Observatoire Amarok présente les résultats d’une étude exclusive sur la santé des maires. Cette Recherche a été conçue et financée par l’Observatoire AMAROK, association à but non lucratif et le LABEX Entreprendre de l’Université de Montpellier en collaboration avec l’AMRF (Association des Maires Ruraux de France).
En voici les chiffres clés et faits saillants
> Cette étude traite d’un sujet jusqu’alors ignoré : la santé mentale des maires français.
> 300 600 données collectées
> 1120 maires participants lors de la première collecte du 22 février 2024 jusqu’au 13 mars 2024, puis de 900 maires lors de la seconde collecte du 7 juin au 11 juillet 2024.
> 69,3% des maires affichent une satisfaction en tant qu’élu, ce qui contraste avec la perception générale
> 31,40% des maires font face à un début d’épuisement
> 3,5 % sont en risque sévère d’épuisement, soit environ 1200 maires, sur la base d’un échantillon représentatif, redressé en fonction de l’âge, du sexe, du cumul avec un emploi et de la répartition régionale,
> Les femmes maires présentent un risqué de burnout significativement plus élevé. De même, l’isolement du maire est un facteur aggravant.
> 34 évènements positifs, les “satisfacteurs”, ont été catégorisés et hiérarchisés pour construire un “satisfactomètre” des maires. Outre les aspects familiaux, les satisfacteurs les plus intenses sont la “fin/réussite d’un projet/dossier”, les “cérémonies/célébrations” et la “bonne entente avec le conseil municipal”.
> 34 évènements négatifs, les ‘stresseurs’, ont été catégorisés puis hiérarchisés pour construire un “stressomètre” des maires. Les stresseurs les plus intenses sont la “complexité/lourdeur administratives”, la “charge de travail de la fonction/manque de temps” et les “difficultés liées aux subventions”.
> Ces deux outils – stressomètre et satisfactomètre – sont valides et prédictifs du risque de burnout des maires et de leur état de bien-être.
Ils permettront de bâtir ‘AMAROK e-SANTE Maires’, un dispositif inédit de prévention contre le burnout des maires avec une cellule d’écoute intégrée.
“Changer les règles pour 2026”
La réaction de Michel Fournier
Président de l’AMRF
Pourquoi l’AMRF a noué un partenariat avec AMAROK ?
À l’AMRF, nous sommes attentifs au mal être des maires depuis plusieurs années, mais nous avons aussi la conviction qu’il faut parler du bien-être. Lorsque le Professeur Torrès nous a présenté son projet, j’ai trouvé que les solutions étaient innovantes et qu’elles allaient dans le bon sens. A la lecture de ces données scientifiques, nous pouvons affirmer qu’exercer le mandat de maire est une aventure exceptionnelle sur le plan humain. Mais pour caractériser cela, il est important d’en objectiver les évènements négatifs et positifs.
Notre perspective c’est de parler de 2026 et de changer les règles et les choses pour rendre cette fonction plus attractive et résoudre les points négatifs. Notre rôle est de peser sur les conditions d’exercice du mandat, et notamment sur le Statut de l’élu. Cette étude montre que nos combats sont pertinents mais que l’on peut sans doute insister davantage auprès de l’État, des Collectivités et de leurs partenaires, sur les contraintes administratives auxquelles sont confrontées les élus.
Quels sont les attentes de cette recherche inédite sur la santé des maires pour l’AMRF ?
Le nombre très important de retours à l’enquête est un premier révélateur des attentes des élus ruraux. Plus de 1700 maires ont répondu aux deux collectes de données, ce qui prouve que l’on répond à un réel besoin. Les outils d’analyse scientifique mobilisés permettent d’avoir une objectivation de sa propre situation. Le maire souffre aujourd’hui d’un sentiment d’impuissance et de manque de reconnaissance, qui est paradoxal car on a besoin des maires en permanence et nos élus disent leur satisfaction et leur volonté à agir.
Aujourd’hui, alors que nous avons un fort enjeu de renouvellement des générations, il est important de montrer les aspects positifs de notre mandat comme la passion et l’engagement. Si cette recherche nous aidera à développer une idée forte de notre réseau sur la qualité de l’engagement dans la fonction d’élu local, c’est aussi une alerte vis-à-vis de l’État quant aux solutions mises en place pour accompagner les élus dans leur quotidien.
Et après
Pour plus de renseignement sur le besoin de création d’un statut de l’élu,
> Retrouvez le dossier sur le site
Cette étude sera présentée le samedi 28 septembre lors du Congrès des maires ruraux de France, ainsi qu’un autre atelier sur le statut de l’élu
> Retrouvez le programme du Congrès