SAINT-POINT (71) INSTALLE DES PANNEAUX PHOTOVOLTAÏQUES SUR SON HANGAR

Commune : Saint-Point
Département : Saône-et-Loire
Code commune : 71 470
Population : 400 habitants

DESCRIPTION DU PROJET

Thème : Transition écologique

Résumé du projet : Installation de panneaux photovoltaïques sur le toit du hangar communal

Contexte : Les conseillers municipaux, notamment la première adjointe très engagée en faveur de l’environnement, ont soumis leur volonté au maire d’installer des panneaux photovoltaïques dans la commune pour couvrir les besoins d’électricité des bâtiments communaux. Conscient que le mix-énergétique de sa commune est un vrai enjeu d’avenir, le maire accepte le projet. Il est décidé que 500 m2 de panneaux seront installés sur le toit du hangar appartenant à la municipalité.

Objectifs : Répondre aux besoins d’électricité de la population, s’engager dans la transition écologique.

LE PROJET EN DÉTAIL

Déroulement : Toute l’équipe municipale est très engagée dans le projet. Après plusieurs études de faisabilité et de rentabilité, tous les feux étaient au vert. Mais le hangar se trouvant dans le périmètre des 500 mètres du château Lamartine classé au titre des Monuments Historiques, la commune s’est retrouvée dans une situation complexe. Après 1 an et demi de procédure, Saint-Point a convaincu l’État. Les panneaux seront installés pour septembre 2023 et opérationnels en janvier 2014.

Année de réalisation : 2023

Durée de réalisation du projet : 2 ans

Coût financier : 50 000 euros

Ingénierie : Mairie de Saint-Point

Cofinancement : DETR, Appel à projet du département

Partenaires mobilisés : État, Département

POUR ALLER PLUS LOIN

Résultats : Autoconsommation collective d’électricité dans un rayon de 1 kilomètre, production d’électricité pour les bâtiments communaux qui s’étendra sûrement à l’avenir au camping et au lac de Saint-Point.

Difficultés rencontrées : Les panneaux se situent dans un rayon de 500 mètres du château Lamartine classé au titre des Monuments Historiques.

CONTACT

Nom du maire : Pierre-Yves QUELIN

Téléphone mairie : 03 85 50 54 84

Adresse e-mail mairie : mairie@saintpoint.fr

Site internet de la commune : https://www.saintpoint.fr/

Le conseil du Maire :

« On a plus le choix de s’engager dans les énergies renouvelables, la demande d’énergie va augmenter. Je conseille l’installation de panneaux photovoltaïques car de toutes les manières de produire de l’électricité cela reste la mieux adaptée malgré ses défauts. Il faut s’accrocher au niveau administratif mais c’est faisable. »

L’équilibre fragile entre transition écologique et préservation du patrimoine n’est pas nouveau, mais les exemples sur le terrain se multiplient. À Saint-Point, la détermination du maire et de son équipe a permis de faire valoir l’avenir énergétique de la commune.

Village de 400 habitants, Saint-Point est concentré sur des bâtiments situés à quelques centaines de mètres les uns des autres : l’église, la mairie, la salle des fêtes, l’école, le camping municipal, le lac, le hangar et le château Lamartine classé au titre des Monuments Historiques. Dès lors, installer des panneaux solaires sur un hangar situé dans les 500 mètres du château de Lamartine, c’était loin d’être gagné.

Arrivé à la tête de la commune en 2021 à la suite de la démission de l’ancienne maire, Pierre-Yves Quelin a tout fait pour répondre au mieux aux attentes de son équipe. Très attachés à l’environnement, les conseillers municipaux ont souhaité que Saint-Point se lance dans l’installation de panneaux photovoltaïques. « Le conseil municipal a évolué, ce n’est plus la même chose que lorsque mon grand-père était maire, ce ne sont plus des agriculteurs ou des natifs. Les préoccupations ne sont plus les mêmes. Aujourd’hui beaucoup d’élus et d’habitants travaillent en ville mais viennent habiter à Saint-point pour avoir leur bouffée d’air frais donc ils font tout pour avoir un bon cadre de vie », explique le maire.

Tous les feux techniques au vert

En 2020, les premières bases étaient lancées. Les études de faisabilité et de rentabilités ont démontré que le projet était une vraie opportunité pour la commune : pas de travaux à réaliser au niveau du bâtiment grâce à l’existence d’une solide charpente en bois et en métal, et la présence d’un transformateur ENEDIS qui se situe juste à quelques mètres du hangar.

Le plan de financement est rodé depuis trois ans : l’État et le Département ont accordé leurs subventions et la commune doit apporter environ 13 000 euros de fonds propres sur un budget de 50 000 euros.

Le combat administratif de Saint-Point

Situé dans un périmètre de 500 mètres autour du château de Lamartine, la commune ne pouvait commencer les travaux sans l’avis de l’ABF. Mais le résultat est sans appel : refus catégorique car les panneaux solaires sembleraient être visibles du site historique, gênants alors la vue sur le paysage environnant.

Coup de frein incompréhensible pour le maire, « je vous assure qu’on ne peut pas voir les panneaux du château, ils sont situés en contre-bas par rapport au monument et de grands arbres les cachent. » Malgré un rendez-vous précipité avec le préfet du département, Pierre-Yves Quelin n’a pas pu obtenir gain de cause. « La décision des Monuments Historiques vient de Paris, ce n’est pas de la compétence du préfet. Il n’a rien pu faire », explique le maire. Une décision d’autant plus difficile à accepter pour la commune qui a reçu un courrier de la préfecture quelques mois plus tôt l’invitant à agir davantage en faveur de la transition énergétique.

Contradiction que Pierre-Yves Quelin n’a pas hésité à démontrer devant le juge de première instance lorsque la commune l’a saisi pour contester la décision de l’ABF. Grâce à des images de drones, un dossier de preuves bien ficelé et une conviction sans faille du maire sur les bienfaits de ce projet pour Saint-Point, la justice a fini par donner son feu vert. « Je suis conscient que nous avons un monument historique qu’il faut absolument préserver mais ce n’est pas une raison pour mettre le village sous cloche. C’est notre avenir qui est en jeu », affirme le maire.

Défi relevé : répondre aux besoins d’énergie avec du renouvelable

Ce sont ainsi 500 m2 de panneaux solaires qui seront installés sur le toit du hangar communal au cours du mois de septembre pour une production d’électricité effective à partir de janvier 2024. Cette électricité alimentera la mairie, l’école, la salle des fêtes, le hangar et peut-être même le camping municipal dans quelques années. « Étant donné que l’école n’a pas besoin d’électricité juillet-août alors que c’est le moment où le camping en a le plus besoin avec l’arrivée des touristes, on réfléchit à un basculement de la production lors de cette période », explique le maire.

20 Fév. Rencontres nationales du Retour à la Terre et de l’avenir des Territoires

À Angers, École supérieure des agricultures, en présence de Fanny Lacroix, Vice-Présidente de l’AMRF en charge de la Transition Écologique

Comment les femmes contribuent-elles au renouvellement des générations et des pratiques agricoles ? Comment entreprennent-elles dans et pour les territoires ? Comment contribuent-elles aux transitions ? Pourquoi et comment favoriser le retour à la terre au féminin ?

1 journée pour comprendre, s’inspirer et rencontrer chercheurs, territoires, porteurs de projets, monde agricole, associations, structures d’accompagnement. 

20 intervenants, 350 participants.
Colloque, networking, atelier d’intelligence collective, lancement de la Fresque du retour à la terre, remise du Prix Femmes.Agricultures.Territoires…

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LA COMMUNE RURALE, ESPACE POLITIQUE DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE

L’AMRF publie une contribution à la planification écologique avec des propositions concrètes et notamment la création d’une dotation aux aménités rurales.

Comprenons le trésor que constitue nos villages, pas seulement pour la ruralité, mais pour la Nation toute entière, pour faire société ensemble. Inspirons-nous de nos villages pour donner du sens à notre Nation, à son fonctionnement démocratique. Pour offrir de l’espérance à notre jeunesse. Pour garder ensemble un esprit de cohésion, de convivialité, mais aussi d’engagement et de combativité.

Pour cela l’AMRF propose :

– La création, en plus de la DGF, de la DAR (Dotation Aménités Rurales), qui sera accordée aux communes rurales. L’AMRF demande à être associée au travail de définition des critères qui guideront son attribution (espace, forêt, biodiversité, zones humides, citoyenneté active, etc.) 

– La redéfinition de la clé de répartition de l’IFER, qui doit répondre, de manière uniformisée, au principe de subsidiarité dans la gestion des impacts : 50% de l’IFER doit être attribuée à l’échelon communal.

L’ensemble des propositions dans la contribution 

MOUTIER-MALCARD (23) INSTALLE UN RÉSEAU DE CHALEUR PAR GÉOTHERMIE

Commune : Moutier-Malcard
Département : Creuse
Code commune : 23 139
Population : 548 habitants

DESCRIPTION DU PROJET

Thème : Transition écologique

Résumé du projet : Isolation d’un ensemble de 3 bâtiments communaux (mairie, salle polyvalente et immeuble locatif) et création d’un réseau de chaleur par géothermie.

Contexte : Lorsque les deux chaudières à gaz et à fuel des bâtiments communaux devaient être remplacées, la commune a réfléchi à l’installation d’un réseau de chaleur plus vertueux pour l’environnement. Moutier-Malcard a alors contacté le Syndicat des énergies de la Creuse (SDEC) pour trouver une énergie renouvelable en mesure de chauffer la mairie, la salle des fêtes et un petit immeuble avec un local commercial et trois appartements. Ainsi, la mairie a décidé de se lancer dans la géothermie.  

Objectifs : Chauffer les trois bâtiments communaux avec une énergie renouvelable et avoir une baisse de la facture d’électricité d’environ 60%.

LE PROJET EN DÉTAIL

Déroulement : Dans un premier temps, la mairie a souhaité mieux isoler ses trois bâtiments communaux avant de mettre en place un réseau de chaleur par géothermie afin que ce dernier soit le plus efficace possible. Le SDEC s’est occupé de l’ingénierie, des appels d’offres pour le bureau d’études et les entreprises. Il est co-maître d’œuvre avec la mairie. Tous les dossiers de vérifications, de l’avancement et de facturation des chantiers sont montés par le syndicat.

Année de réalisation : 2023

Durée de réalisation du projet : 1 an

Coût financier :
600 000 euros HT
Autofinancement de 123 000 euros

Ingénierie : SDEC

Cofinancements : Subvention de 80%
DETR – 300 000 euros
DSIL – 120 000 euros
ADEME – 22 000 euros
SDEC – 35 000 euros

Partenaires mobilisés : État, SDEC

POUR ALLER PLUS LOIN

Résultats obtenus : 65% de gains de facturation énergétique.

Difficultés rencontrées : L’obtention des subventions a été fastidieuse. La commune a eu la réponse de la préfecture 6 mois après le début des travaux.

CONTACT

Nom du maire : Pierre GUYOT

Téléphone mairie : 05 55 80 60 44

Adresse e-mail mairie : mairie-moutier-malcard@orange.fr

Site internet de la commune : https://www.moutiermalcard.com/

Le conseil de l’élu :

” La géothermie est un système performant mais c’est le plus coûteux à l’investissement. Il faut avoir une vision sur le très long terme et ne pas hésiter à l’élargir sur d’autres bâtiments communaux voire même aux particuliers aux abords des puits. “

Cette petite commune de 500 habitants au nord de la Creuse n’a pas froid aux yeux. L’équipe municipale de Moutier-Malcard, engagée en faveur de la transition écologique, n’a pas hésité à changer d’énergie pour chauffer ses bâtiments.

Lorsque les deux chaudières à gaz et à fuel chauffant les bâtiments communaux ont montré des signes de fatigue, le maire a cherché une alternative écologique.

Pierre Guyot, maire de Moutier-Malcard, s’est d’abord penché sur la biomasse avec une chaudière à bois mais « s’il n’y a pas de politique de reboisement efficace, cette énergie n’est pas vraiment verte à mon sens. J’ai donc choisi la géothermie, un système plus couteux mais plus efficace. »

Accompagnée du SDEC (société qui conçoit, fabrique et commercialise une large gamme d’équipements en faveur de l’environnement), la commune s’est donc lancée dans l’installation d’un réseau de chaleur qui permettra de chauffer la mairie, la salle des fêtes et un petit immeuble accueillant un local commercial et trois appartements.

Un projet écologique de grande ampleur en ruralité

Avant de débuter la création de son système de chauffage central géothermique, le maire a insisté pour isoler les trois bâtiments communaux. « Nous avons souhaité d’abord monter un programme d’isolation et donc de sobriété énergétique pour que le projet ait vraiment du sens », explique le maire.

Pour Moutier-Malcard, l’aide du SDEC a été très précieuse. « Ils ont géré l’ingénierie de départ, c’était un pré-bureau d’études pour que le Conseil municipal puisse commencer à travailler sur le projet », souligne Pierre Guyot. Le syndicat s’est également chargé des appels d’offres pour le bureau d’études et les entreprises. Le maire explique qu’une triple vérification de l’avancement du chantier et des facturations est effectuée par la mairie, le bureau d’études et le SDEC, ce qui lui permet d’être plus serein.

Deux années de réflexion sur le projet

La mairie travaille depuis plus de deux années sur l’accomplissement de tous ces travaux. « Nous avions réfléchi à la mise en place de ce projet avant l’augmentation des prix de l’énergie dû à la crise ukrainienne. Le gain sur la facturation énergétique va donc être d’autant plus intéressant pour la commune, nous l’estimons à 65% et je pense qu’on atteindra notre objectif » assure Pierre Guyot.

La principale difficulté rencontrée par la commune a été les demandes de subventions. « Même si nous avons un bon rapport avec la préfecture, cela reste compliqué. Nous avons dû attendre un long moment. C’est seulement en 2022 que la préfecture a donné son feu vert. On a pris des risques totalement inconfortables pour une petite commune », précise le maire. En effet, la commune a reçu les arrêtés préfectoraux il y a quinze jours alors que les travaux ont débuté six mois auparavant. « Il a eu des nuits où j’ai eu du mal à dormir », se rappelle Pierre Guyot.

Pour un chantier d’une telle ampleur, le maire s’entoure de personnes expertes sur le sujet. « Un élu du Conseil municipal est un ancien maçon et vient vérifier régulièrement les changements. De mon côté, je m’y rends tous les mercredis matin pour la réunion de chantier », souligne le maire. Les travaux ont débuté en janvier et devraient s’achever en septembre pour une mise en route en octobre 2023.

SAINT-PIERREVILLE (07) A INSTALLÉ UNE CENTRALE SOLAIRE SUR LA TOITURE D’UN EPHAD

Commune : Saint-Pierreville
Département : Ardèche
Code commune : 07 286
Population : 520 habitants

DESCRIPTION DU PROJET

Thème : Transition écologique

Résumé du projet : Installation d’une centrale photovoltaïque en autoconsommation sur la toiture d’un EHPAD.

Contexte : Guillaume Barras, conseiller municipal de Saint-Pierreville connaissait l’existence du dispositif Territoires à énergie positive (TEPOS). Il a partagé son idée de mettre des panneaux solaires sur le toit de l’EPHAD, et a expliqué au maire que l’opération pourrait être financée par l’État via la Communauté de communes Val’eyrieux dans le cadre du dispositif TEPOS.

Objectifs : Pour atteindre un objectif d’autoconsommation, les panneaux solaires ont été conçus pour couvrir 20% des besoins en électricité de l’établissement.

LE PROJET EN DÉTAIL

Déroulement : La commune s’est associée à la Communauté de communes pour déposer un dossier de candidature au dispositif TEPOS. Plusieurs devis et études ont été menés. Le dossier a été retenu et la commune a obtenu 64 000 euros de subventions de l’État pour réaliser le projet. Un projet d’autoconsommation de cette taille n’existait pas encore. Le syndicat départemental d’énergie de l’Ardèche s’est chargé de l’appel d’offres et du suivi du chantier. Après un an de démarches et environ un an de travaux, 170 panneaux solaires ont été installés sur la toiture de l’EPHAD.

Année de réalisation : 2018

Durée de réalisation du projet : 2 ans

Coût financier : 85 000 euros HT

Ingénierie : Mairie de Saint-Pierreville et Communauté de communes Val’eyrieux

Cofinancements (prévu) : 64 000 euros – Dispositif TEPOS

Partenaires mobilisés (prévus ) : État, Syndicat départemental d’énergie de l’Ardèche

POUR ALLER PLUS LOIN

Résultats obtenus :L’établissement a déjà fait 5 000 euros d’économies chaque année sur le budget électricité. À partir de 2023, la mairie estime que les économies réalisées seront de 10 à 15 000 euros par an au vu du contexte de tensions des prix de l’énergie.

Difficultés rencontrées : Le site est classé « établissement recevant du public » de 3ème catégorie, avec des locaux de sommeil. Il y avait donc d’importantes exigences à respecter pour garantir un accès optimal des pompiers à l’établissement. Des études ont également été menées pour analyser le surpoids des panneaux sur les charpentes.

CONTACT

Nom du maire : Florent DUMAS

Téléphone mairie : 04 75 66 60 14

Adresse e-mail mairie : secretariat@saint-pierreville.fr

Site internet de la commune : https://saint-pierreville.fr

Personne en charge du projet : Guillaume BARRAS

Fonction : Conseiller municipal

Le conseil de l’élu :

” Il faut aller vers des dispositifs innovants car ils permettent d’obtenir davantage d’aides qu’un projet plus traditionnel qui doit s’auto-financer “

170 panneaux solaires installés sur le toit de l’EPHAD de la commune.
C’est le projet dans lequel Guillaume Barras, conseiller municipal de Saint-Pierreville, a réussi à lancer sa commune en 2017.

Six ans plus tard, la production d’électricité s’élève à 22% des besoins de l’établissement et permet de réaliser des économies non négligeables. « Ce projet novateur a permis à l’EPHAD de réaliser 5 000 euros d’économies chaque année et avec le contexte de tensions des prix de l’énergie on estime qu’il réalisera entre 10 et 15 000 euros d’économies en 2023 et dans les années qui suivent » indique Guillaume Barras.

Les Territoires à énergie positive

Dans le cadre du dispositif Territoires à énergie positive (TEPOS) à l’échelle de la Communauté de communes Val’eyrieux, Saint-Pierreville a décidé de présenter son projet emblématique au ministère de l’environnement. « Après plusieurs devis et études réalisés, notre dossier a été retenu et nous avons obtenu pas mal de financements publics » raconte le conseiller municipal. En effet, l’État a financé à 80% les 80 000 euros de travaux à effectuer. Après un an de démarches, les travaux ont démarré.

« Ça n’a pas été simple car un projet d’autoconsommation de cette taille n’existait pas encore et il a fallu défricher nos demandes de raccordement au niveau d’ENEDIS. De plus, le site étant classé ”établissement recevant du public” nous avons dû aménager des espaces libres en périphérie pour les pompiers » explique Guillaume Barras.

Avant le début des travaux, la mairie a réalisé des études sur la structure du bâtiment afin de savoir si les charpentes étaient en mesure de soutenir le surpoids des panneaux solaires. Le conseiller municipal indique que le coût de ces études s’est élevé à 5 000 euros, et qu’il n’est pas compris dans l’estimation du prix des travaux (80 000 euros).

56 mégawattheures par an

Avec 285 m² de surface de panneaux solaires, l’établissement dispose de 56 mégawattheures par an entièrement utilisés par l’EPHAD. Le projet a été dimensionné pour que toute l’énergie produite soit consommée sur place.

Pour obtenir le bon nombre de panneaux solaires à poser et la puissance nécessaire, une phase d’études avec des mesures sur site a eu lieu pour caractériser le besoin journalier de l’établissement. « Plusieurs mouchards ont été positionnés et on a enregistré 3 ou 4 mois de consommation pour dimensionner la partie solaire par rapport au besoin » se rappelle Guillaume Barras.

Aujourd’hui, la commune réfléchit à plusieurs projets d’autoconsommation collective. D’ici la fin du mandat municipal, Saint-Pierreville souhaite positionner un panneau solaire sur la toiture de son église et implanter une ombrière sur le parking de l’EPHAD.

SAINT-MÉDARD-DE-GUZIÈRES (33) INSTALLE UNE OMBRIÈRE PHOTOVOLTAÏQUE QUI RÉCUPÈRE L’EAU DE PLUIE

Commune : Saint-Médard-de-Guzières
Département : Gironde
Code commune : 33 447
Population : 2 413 habitants

DESCRIPTION DU PROJET

Thème : Transition écologique

Résumé du projet : La commune a obtenu le Prix Territoria 2022 avec l’implantation de deux ombrières photovoltaïques sur le parking du stade municipal qui produisent de l’électricité mais aussi récupèrent l’eau de pluie pour arroser le terrain de football et fournir de l’eau aux pompiers sans pomper la nappe phréatique.

Contexte : La commune a été contacté par le Syndicat Départemental Énergies et Environnement de la Gironde (SDEEG) et a accepté d’implanter des ombrières sur deux surfaces de son territoire.

Objectifs : Avoir des grandes surfaces ombragées, produire de l’énergie verte, récupérer de l’eau pluviale pour arroser les terrains de football et de rugby, et fournir de l’eau aux pompiers.

LE PROJET EN DÉTAIL

Déroulement : Le SDEEG a démarché la commune pour savoir si elle était intéressée par l’implantation d’ombrières sur son territoire. Il fallait des surfaces de 500 m². Saint-Médard-de-Guzières a trouvé deux emplacements : le parking de son stade municipal et son terrain de pétanque. Pour le moment, deux ombrières photovoltaïques ont été implantés sur le parking du stade et le terrain de pétanque est toujours en cours d’études sachant qu’il se trouve dans une zone inondable.

Année de réalisation : 2022

Durée de réalisation du projet : 3 ans

Coût financier : Aucun

Ingénierie : SDEEG

Cofinancements : Non

Partenaires mobilisés : SDEEG – Investissement de 130 000 euros

POUR ALLER PLUS LOIN

Résultats obtenus : Parking couvert, production d’électricité donc pas d’importation, et récupération de l’eau pluviale.

Difficultés rencontrées : Aucune

CONTACT

Nom du maire : Mireille CONTE JAUBERT

Téléphone mairie : 05 57 56 45 45

Adresse e-mail mairie : s.mairie@saintmedarddeguizieres.fr

Site internet de la commune : https://www.saintmedarddeguizieres.fr/

Le conseil du Maire :

“Mettre des ombrières photovoltaïques sur sa commune va dans le sens de tout ce qu’on nous demande. Ça ne représente aucune difficulté de mise en œuvre et les avantages sont multiples.”

La commune de Saint-Médard-de-Guzières a obtenu le Prix Territoria Or 2022 pour son projet d’ombrières photovoltaïques. Un projet écologique en tous points : il permet à la commune de produire de l’énergie verte et de récupérer de l’eau pluviale.

Seule commune rurale à avoir obtenu une distinction lors du Prix Territoira 2022, Saint-Médard-de-Guzières a réalisé un projet très innovant. Mises en service en décembre 2022, deux ombrières ont été installées sur le parking du stade municipal de football, soit sur une surface de 490 m².

Cet aménagement permet en outre à la mairie de récupérer l’eau de pluie grâce à des canalisations. Elle est ensuite stockée dans une réserve d’eau enterrée. La ressource est utilisée par les pompiers ou permet d’arroser le terrain de football sans pomper la nappe phréatique.

Grâce au photovoltaïque, la commune obtient une énergie renouvelable située au plus près des zones de consommation. L’électricité produite équivaut à la consommation de 40 foyers, et Mireille Conte Jaubert, maire de la commune, précise que « la production va très probablement augmenter à l’avenir. »

Le projet a vu le jour grâce au SDEEG, le syndicat départemental a contacté la commune pour implanter ces panneaux solaires. La commune a accepté d’en accueillir sur deux surfaces : le parking du stade municipal et le terrain de pétanque, mais pour le moment seul le parking en est équipé. Le SDEEG a financé tous les travaux pour un montant de 130 000 euros et verse un petit loyer annuel à la commune.

Pour 2023, le terrain de pétanque devrait lui aussi obtenir son ombrière avec le même système pour récupérer l’eau de pluie afin d’arroser le terrain de rugby qui se trouve à côté. Les études sont en cours pour déterminer si une implantation est vraiment possible, sachant que l’emplacement se trouve en zone inondable.

Un projet vert qui permet à la commune d’injecter de l’électricité dans le réseau sans importation, « une démarche avec un vrai impact écologique » conclut Mireille Conte Jaubert.

SAINT-ANGEL (03) SOUHAITE IMPLANTER UN PARC ÉOLIEN

Commune : Saint-Angel
Département : Allier
Code commune : 03 217
Population : 760 habitants

DESCRIPTION DU PROJET

Thème : Transition énergétique

Résumé du projet : Implantation d’un parc éolien

Contexte : Saint-Angel est régulièrement contactée par des opérateurs depuis une dix ans car c’est une « zone à fort potentiel » pour l’implantation d’éoliennes. Guy Fabre, conseiller municipal, a une expérience professionnelle dans le domaine de la transition énergétique et souhaitait mener un projet éolien sur sa commune. En 2022, l’équipe municipale se lance à l’unanimité dans ce projet.

Objectifs : Utiliser les ressources financières de la production des éoliennes pour favoriser le développement économique de la commune et contribuer à une meilleure maitrise de la consommation des habitants.

LE PROJET EN DÉTAIL

Déroulement : Neuf opérateurs avaient contacté la commune. Le Conseil municipal en a sélectionné quatre, puis deux, puis un seul. Ils sont tous venus à la mairie pour présenter leurs projets aux conseillers municipaux. Les élus ont ensuite visité deux sites pour s’imprégner du futur projet. Depuis mai 2022, Saint-Angel est dans une phase d’études menées par l’opérateur Boralex. Un comité de suivi de 15 personnes (habitants et personnes sollicitées par la commune) a été mis en place pour éclairer et apporter des critiques constructives au comité de pilotage du projet.

Année de réalisation : En cours

Durée de réalisation du projet (prévue) : 4 à 5 ans

Coût financier : Aucun pour le moment, les dépenses des études de faisabilité sont prises en charge par l’opérateur.

Ingénierie : Prestataire extérieur (opérateur Boralex).

Cofinancements (prévus) : Pas de montants précis pour le moment mais ce projet devrait se financer par la vente de l’électricité produite.

Partenaires mobilisés : Région, État, Europe

POUR ALLER PLUS LOIN

Résultats obtenus : Les études sur la faune et la flore ont bien avancé, il reste l’analyse du vent (en cours). Un mât a été installé pour prendre les mesures. Toutes les études prendront fin en 2023 et la commune aura toutes les informations nécessaires (nombre d’éoliennes, hauteur, puissance…) pour déposer son dossier à la préfecture début 2024. La validation du dossier prendra alors un à deux ans.

Difficultés rencontrées : Les conseillers municipaux, dont certains étaient sceptiques, n’étaient pas tous informés ou mal informés sur l’énergie éolienne.

> Projet éolien de Saint-Angel

CONTACT

Nom du maire : Olivier LABOUESSE

Téléphone mairie : 04 70 07 80 16

Adresse e-mail mairie : mairie-saint-angel03@wanadoo.fr

Site internet de la commune : https://saintangel03.fr/

Personne en charge du projet :
Guy FABRE

Fonction : Conseiller municipal

Le conseil du Maire :

“Pour engager un projet éolien dans sa commune, il faut une conviction, une ambition pour embarquer le Conseil municipal derrière soi. Si on est complètement impliqué, avec une faisabilité technique et financière établie, on sera convaincant.”

La commune de Saint-Angel dans l’Allier, 760 habitants, travaille sur un projet d’implantation d’éoliennes sur son territoire depuis 2020.

Conseiller municipal en charge du projet, Guy Fabre a une expérience professionnelle précieuse dans le domaine de l’énergie. Ancien salarié de l’Agence de la transition écologique (ADEME), ce passionné n’a pas hésité à prendre la tête de cette initiative environnementale sur la demande du maire. « Lorsque Olivier Labouesse m’a demandé de prendre en charge le dossier pour avancer sur le projet, en connaissant mon expérience dans le changement climatique et les énergies renouvelables, c’était un grand oui mais à deux conditions : que le Conseil municipal vote le projet à l’unanimité et que la production d’électricité issue de l’implantation des éoliennes contribue au développement économique de la commune et au meilleur confort de tous. »

Améliorer le confort de vie des habitants

Les objectifs sociaux et environnementaux du projet sont multiples. Les élus souhaitent diminuer les factures d’électricité de leurs administrés pour apporter à l’ensemble des habitants un meilleur confort de vie. Mais la démarche a aussi pour ambition de « contribuer au mix énergétique de demain pour que la France soit plus autonome et responsable avec un outil de production localisé et intégré à son patrimoine » déclare Guy Fabre.

De longues étapes pour un grand projet en faveur de la transition énergétique

 « Déjà il y a 10 ans, les élus avaient fait des démarches mais il y avait eu un vote négatif du Conseil municipal. » Néanmoins Guy Fabre explique que les mentalités ont évolué et que l’arrivée d’une nouvelle équipe municipale a changé la donne. La commune a été de nouveau sollicitée par des opérateurs prêts à investir sur son territoire, « il faut dire que Saint-Angel est une zone à “fort potentiel” comme l’appellent les experts. » Convaincu de la pertinence d’un projet éolien dans sa commune, l’élu l’a présenté au Conseil municipal. La motivation et la détermination de Guy Fabre ont emporté l’unanimité, 13 votes pour et 1 abstention, le projet éolien était déjà sur un très bon départ.

Depuis le vote en mai 2022, les élus restent impliqués en se rappelant que « toutes les ressources financières liées aux éoliennes seront dédiées au développement économique de la commune et à l’allégement de la facture des habitants. » Mais Guy Fabre précise que le travail n’a pas été aussi simple qu’il en a l’air, « j’ai conduit un important travail d’information des élus qui n’étaient pas tous convaincus car mal informés sur le sujet de l’énergie éolienne. »

Le choix du bon opérateur

Les opérateurs se bousculaient aux portes de Saint-Angel. Mais les élus ne se sont pas laissés facilement convaincre. Ils s’y sont pris méthodiquement, « j’ai réuni les neuf opérateurs qui ont sollicité la commune puis j’ai rassemblé le Conseil municipal pour participer à la réunion et à l’audition des opérateurs. Nous avons sélectionné quatre d’entre eux, qui sont venus présenter leur projet aux élus, puis deux opérateurs ont été sélectionnés. À la fin, notre choix s’est porté sur Boralex. Il avait la qualité de pouvoir traiter l’intégralité du projet en tant que développeur et exploitant. Il était également très attaché à la concertation, que nous souhaitions privilégier. »

Ensuite, les 15 élus de la commune rurale ont effectué plusieurs visites de sites pour s’imprégner et imaginer la concrétisation du projet. Déjà prêts à s’engager, ces déplacements n’ont fait que renforcer leur motivation.

Les études de faisabilité

Depuis 2021, plusieurs études sont menées par l’opérateur en charge du projet pour définir le bon endroit, la bonne puissance et le bon nombre d’éoliennes à implanter. Guy Fabre précise que les « études sur la faune et la flore sont pratiquement finies mais qu’il reste encore l’analyse des potentiels de vents qui dure 12 à 18 mois. » En effet, un mât de 104 mètres de haut a été dressé sur un terrain communal pour permettre de mesurer les vents locaux.

Un comité de suivi a été également mis en place en mai 2022 pour éclairer et accompagner le comité de pilotage du projet. Guy Fabre indique que « cet organe consultatif est constitué de deux habitants volontaires et d’autres personnes que nous avons sollicitées, aussi bien en accord qu’opposées fermement au projet. »

Une arrivée du dossier en préfecture prévue pour 2024

La prochaine grande étape pour l’arrivée des aérogénérateurs à Saint-Angel aura lieu au mois d’octobre 2023. L’élu explique que la commune aura alors « des éléments pour mettre toutes les couches du projet sur la table : le lieu exact d’implantation, la puissance, le nombre et la hauteur des éoliennes. » Début 2024, le dossier sera déposé en préfecture et la commune n’aura plus qu’à faire preuve de patience. « On restera dans l’incertitude pendant un moment car avec la commission d’enquête publique qui aura lieu, cela peut prendre un à deux ans avant de valider le dossier. »

L’élu affirme que la commune ne s’est pas encore penchée sur les demandes de subvention. Confiant, Guy Fabre indique que Boralex, porteur du projet, s’en occupera au moment venu et que « la production électrique par l’éolienne est aujourd’hui rentable et le projet s’autofinancera par les ressources financières de sa production. » Pour le moment, l’opérateur a pris à sa charge toutes les dépenses concernant les études de faisabilité. Les élus municipaux sont optimistes sur la préparation du dossier, l’avenir du projet sera bientôt entre les mains de la préfecture.

PAROLE À LAURENCE TUBIANA : Interpeller les politiques globales à partir du niveau local

POINTS DE REPÈRES

Fondation européenne pour le climat : L’European Climate Foundation (ECF), est une initiative indépendante dont l’objectif est de promouvoir des politiques liées au climat et à l’énergie pour atteindre une société à zéro émission nette de gaz à effet de serre à l’horizon 2050. En tant que Fondation, ECF accompagne un large éventail d’organisations et la fondation est à ce titre partenaire du « Grand atelier des Maires ruraux pour la transition écologique » porté par l’AMRF. 

Green deal : Le pacte vert pour l’Europe est un ensemble d’initiatives politiques proposées en 2019 par la Commission européenne dans le but de rendre l’Europe climatiquement neutre en 2050. Le plan consiste à revoir chaque loi existante sur ses mérites climatiques et à introduire également de nouvelles directives sur l’économie circulaire, la rénovation des bâtiments, la biodiversité, l’agriculture et l’innovation.

Vous dirigez la Fondation européenne pour le Climat après avoir joué un rôle clé lors de la Conférence de Paris en 2015. Aujourd’hui, quel message avez-vous envie d’adresser aux maires ruraux ? 

Quand on parle de transition écologique, le discours médiatique présente souvent les territoires ruraux comme les laissés-pour-compte, alors qu’ils font preuve d’une incroyable dynamique d’innovation. Il est donc important aujourd’hui de reconnaitre leur rôle, et par conséquent leur capacité à s’approprier et à interroger en retour les politiques nationales ou internationales. C’est une erreur fondamentale que d’opposer le global avec le local. Il faut cesser avec cette lecture de visions et d’intérêts très spécifiques, avec des citoyens et des élus qui ne feraient pas le lien avec des enjeux plus collectifs. Or, quand on regarde toutes les mobilisations dans les territoires ruraux, on voit très souvent que l’application locale des politiques soulève des questions plus globales qui sont éminemment légitimes pour interroger le niveau national et international, qui est incapable de créer les bases, non seulement d’un consensus, mais d’un engagement des citoyens pour la transition. 

Le débat sur la transition écologique n’est pas un débat linéaire ; c’est aussi une question de vivre ensemble et de modèle d’organisation de nos sociétés. C’est pourquoi il me parait vraiment important de restituer le caractère positif des projets menés et des solutions recherchées, et en même temps, dans la légitimité des territoires locaux, d’interroger la cohérence des politiques nationales et internationales.

« Les territoires ruraux font preuve d’une incroyable dynamique d’innovation »

Si la lutte contre le réchauffement nécessite d’ar­ticuler le local et le global, comment reconnaître la capacité d’agir des acteurs locaux et valoriser le fait que les territoires ruraux portent une part de la solution pour parvenir à un horizon décarboné ? 

Au moment où nous en sommes, le Green Deal demeure un cadre technique, fruit d’une discussion entre gouvernements et différents représentants au niveau européen. On a une grande direction ambitieuse, mais ce que je souhaite pousser la Fondation à faire, c’est de voir comment les territoires vont reconstruire ce projet de transition global à partir d’abord de leurs ressources. Je ne pense pas que ce Green deal puisse s’incarner en déclinant une directive européenne dans une loi nationale. On ne peut pas traiter cela en silo, sujet par sujet, en prenant séparément la question des transports, de la production agricole, des infrastructures, des bâtiments, etc., comme c’est malheureusement bien souvent le cas dans les politiques de transition. 

L’enjeu majeur aujourd’hui c’est de savoir comment les citoyens vont organiser leur vie collective dans un système très différent. Il faut rompre avec un certain nombre de doctrines administratives, qui ont par ailleurs en partie été un facteur de destruction de la vie collective des territoires ruraux. C’est frappant de voir comment ce système a organisé la disparition des services publics, l’éloignement du travail par rapport aux possibilités de logement, l’artificialisation des terres agricoles, et j’en passe… C’est pourquoi il est temps, notamment dans la perspective des élections européennes, dans un an et demi maintenant, d’arriver à mettre ces sujets dans le débat public et alimenter les plateformes qui vont être proposées et débattues. On a un besoin urgent d’innovation démocratique pour alimenter le projet de Green Deal après 2024.

« Rompre avec les doctrines administratives qui ont détruit la vie collective des territoires ruraux »

L’engagement des habitants réactive la dimension locale de la citoyenneté. Alors que les questions démocratiques sont au coeur des enjeux de nos sociétés européennes, quel rôle peuvent avoir les élus pour mettre en oeuvre le pacte vert que vous appelez de vos voeux ? 

Le réseau des maires ruraux de l’AMRF pourrait utilement être une force de proposition sur la reconnaissance de la contribution des territoires et la manière de donner vie à ces innovations démocratiques ; car encore une fois, une politique descendante ne va pas fonctionner.

C’est cela que j’ai trouvé très intéressant dans l’approche présentée dans l’article de Fanny Lacroix (voir 36000 Communes n°402), montrant que sur des sujets éminemment polémiques, on pouvait complètement retourner la dynamique à condition que le projet soit conçu, approprié, dessiné, ajusté avec les principaux intéressés. 

Je crois que pour que la transition s’inscrive pleinement dans la transformation de la société, il faut s’affranchir de ce que nous disent les gouvernements qui répètent que : « ce n’est pas possible, les citoyens ne vont pas l’accepter ». Mais l’acceptation ce n’est pas la même chose que l’acceptabilité. La transition doit être pensée comme le produit de la réflexion collective à différentes échelles.

« La transition doit être le produit de la réflexion collective à différentes échelles »

Le rééquilibrage des politiques de développe­ment territorial pourrait-il être une partie de la réponse et à quelles conditions ? 

De fait, beaucoup de sujets sont finalement très mal connus, car très peu repérés et avec tant de préjugés. Pourquoi semble-t-il impossible de se passer de la voi­ture dans les territoires ruraux ? Parce qu’on n’a pas as­sez bien réfléchi d’abord au minimum de transport col­lectif, ni à imaginer un “autre chose” qui serait adapté aux zones rurales. Ensuite parce qu’on n’a cessé de dé­sertifier les lieux de sociabilités, sans réfléchir aux liens entre travail et lieux de vie. On reste avec des visions d’aménagement qui ont 50 ans ! Les métropoles ce n’est pas une idée nouvelle, or on continue à penser que c’est le modèle à suivre, alors que lorsque ce schéma a été trop poussé, il devient complètement ingérable tant du point de vue de la santé publique, que de l’efficacité de la vie quotidienne tout simplement ! La multitude des externa­lités négatives, comme le fait de passer des heures dans les embouteillages, ne permet pas d’avoir la vie sociale et donc la solidarité, l’entraide, la socialisation qui sont nécessaires à cette transition. 

Je suis notamment très inquiète à propos de l’artificialisation des sols, quand les contournements routiers ont pris une proportion sans précédent en France ces cinq dernières années. Et ce avec comme justification le fait que ces projets ont été préparés il y a plus de 40 ans… ! Ce qui est le pire argument que l’on puisse utiliser. Et pourtant le Conseil d’État continue de trouver cela encore parfaitement légitime d’un point de vue légaliste… Il y a besoin d’une petite révolution intellectuelle. Une autre idée reçue très dommageable est de lire les territoires ruraux comme conservateurs et impuissants, or il y a en ruralité des mouvements de population important susceptibles de créer quelque chose de nouveau. Or, s’il y a une image positive de l’écologie à valoriser, c’est sa dimension humaine, alors qu’on se réfère tout le temps à sa dimension technologique. Cela implique de regarder les territoires ruraux comme des lieux de vie et d’activité, et non pas seulement comme des espaces de ressources.

« On reste avec des visions d’aménagement qui ont 50 ans ! »

Beaucoup d’élus, en France et en Europe portent les enjeux spécifiques des ruralités. Comment les aider dans cette mission d’acteurs clé ? 

Le rôle de l’élu est très important, notamment parce qu’il nous interroge collectivement sur la nouvelle façon des maires de gérer leurs administrés. Car si les élus ruraux n’ont plus tous les moyens pour agir sur l’administration de leur territoire, leur relation directe avec les citoyens demeure le niveau le plus actif de participation et d’élaboration d’idées. Les principes de représentativité sont essentiels, mais cela me paraît indispensable d’y ajouter les principes d’une démocratie participative. 

Avec les élus, il s’agit de réussir à faire réfléchir la commune sur son avenir, de discuter – pas seulement en conseil municipal – des plans d’occupation des sols, etc. ; en somme, de réfléchir à ce que cela veut dire de redonner de la vie et de gérer avec le collectif. Les moyens de certaines collectivités sont limités, mais ils peuvent être décuplés grâce à l’effort collectif que chacun peut contribuer à apporter. Il y a un changement de culture à faire, qui interroge aussi la capacité des citoyens à s’engager dans un mandat local, pour animer le débat collectif et amener chacun à être un acteur de cette réflexion sociale rénovée. Mais il faut aussi être équipé pour cela, et je vois trop souvent malheureusement que le fossé se creuse entre les moyens dont disposent les élus et la tâche qu’ils doivent accomplir. 

Mais il y a globalement un manque de soutien et de formation des élus sur la manière de faire un état des lieux sur les ressources, notamment humaines, et les capacités de mise en oeuvre d’une transition. Il y a une « infrastructure de débat » qui de­vrait être apportée aux élus pour qu’ils se familiarisent et puissent trouver, parmi les nom­breux outils existants, des leviers pour faire vivre le dé­bat et créer une projection collective sur leur territoire, car on oublie parfois qu’il y a beaucoup de ressources chez les citoyens que l’on peut activer à l’échelle commu­nale. À l’échelle européenne, il y a des choses qui ont été un peu décoincées, et notamment par exemple la facili­tation des communautés énergétiques, qui permettent d’autoriser des formes d’associations innovantes. Mais d’une manière générale, il y a trop de mécanismes qui ne sont pas mis en valeur.

« La relation directe avec les citoyens demeure le niveau le plus actif de participation et d’élaboration d’idées »

Si les territoires ruraux ont besoin d’être accompagnés, comment la prise en compte de la ruralité a-t-elle évoluée ?

Les outils techniques (Sraddet/Scot/Plu) sont importants, mais ils restent des outils techniques. Un projet mobilisateur pour les citoyens à l’échelle locale ne peut pas être celui de la compatibilité du Scot avec le Sradett ! Par ailleurs, la gouvernance ne doit pas effacer les enjeux de gouvernement. Le Scot ce n’est pas un espace de gouvernement. Comment les habitants du territoire sont-ils représen

La manière de projeter les atouts et les difficultés des espaces ruraux a considérablement évoluée ces vingt dernières années. Le pari initial d’une transition écolo­gique centrée sur les seules transitions technologiques s’est construit, dans la manière de concevoir des poli­tiques, en pensant qu’on aurait le soutien des urbains et l’opposition des ruraux. Maintenant, à la fois parce qu’on voit les liens extraordinairement étroits entre les changements globaux, comme le changement clima­tique et toutes ses composantes comme les questions de biodiversité qui sont à la fois des phénomènes généraux mais aussi éminemment ancrées localement, on voit bien qu’on ne peut plus séparer les échelles d’action et oppo­ser les territoires entre eux. 

Face aux questions de résilience, et notamment cette capacité des humains à continuer à vivre là où ils sont, si on porte uniquement une solution technologique, on n’arrivera jamais à reconnaitre tous les efforts qu’il faut faire. La construction de cette résilience doit se faire kilomètre carré par kilomètre carré ; mais ce n’est pas avec un plan global que l’on y arrivera. En cela, le regard a complètement changé, car on voit bien aujourd’hui que les sources de régénération autour des enjeux de l’eau, de la biodiversité, et du climat se jouent à l’échelle fine du territoire. Nous sommes en train de basculer dans des processus qui reconnaissent et valorisent enfin les interactions complexes à l’échelle locale. 

tés à cette échelle ? Et qui agit ? On peut discuter pendant des heures des questions techniques, mais le problème fonda

« La relation directe avec les citoyens demeure le niveau le plus actif de participation et d’élaboration d’idées »

FONDS VERT : TOUT COMPRENDRE EN 2′

Les crédits du fonds vert sont désormais mobilisables et accessibles à toutes les communes, y compris rurales, souhaitant financer des projets s’inscrivant dans la transition écologique.

Aussi, pour vous guider dans vos démarches de sollicitation, l’AMRF a réalisé une fiche récapitulative. Vous pourrez y trouver les renseignements nécessaires concernant le cadre général du dispositif, les projets éligibles, les modalités de sollicitation et les interlocuteurs auprès desquels vous rapprocher sur le terrain.

Le service ingénierie de l’AMRF (charlie.fournier@amrf.fr) reste par ailleurs à votre disposition pour vous accompagner.

GRAND ATELIER – C’EST PARTI !

Grand atelier des maires ruraux pour la transition écologique
Première session les 25 et 26 février à Paris

L’association des maires ruraux de France inaugure ce week-end le Grand Atelier des maires ruraux pour la transition écologique et souhaite ainsi illustrer l’effort collectif des élus ruraux. Près de 100 élus ruraux venant de 56 départements participeront à cet exercice inédit en France se déroulera sur 4 fins de semaines à Paris  avec l’objectif de définir une stratégie pour l’action publique rurale. 

Les trois orientations principales du Grand Atelier

  • Faciliter l’implication des élus ruraux dans l’effort national et européen de lutte contre le changement climatique.
  • Permettre d’engager par le bas des démarches de transition à haute qualité démocratique. 
  • Permettre un changement d’approche de la transition écologique, moins portée sur une visée technique et d’investissement que sur une mise en capacité politique et citoyenne des territoires. 

Session 1 : samedi 25 et dimanche 26 février

Thématique 1 – Formation et installation – Energies

Session 2 : samedi 22 et dimanche 23 avril 

Suite Thématique 1 – Energies : sobriété et production d’énergies renouvelables 

Session 3 : samedi 3 et dimanche 4 juin

Thématique 2 : Biens communs naturels et aménités rurales au service de la transition écologique

Session 4 : samedi 1 et dimanche 2 juillet 

Thématique 3 : Leviers d’action et ressources pour la transition écologique des territoires ruraux

Pour en savoir plus, rendez-vous sur la page du Grand Atelier