INTERVENTION DU PRÉSIDENT DE L’AMRF À LA 1ÈRE ÉDITION DE RURALITIC DANS LES VOSGES

Image mise en avant - Ruralitic dans les Vosges

Le 29 juin 2022 le département des Vosges accueillait RURALITIC, au centre de Congrès d’Épinal. L’occasion pour les communes rurales de débattre et de s’informer sur les thématiques liées au numérique. Des problématiques au cœur des préoccupations des maires ruraux que l’AMRF entend représenter et accompagner comme l’a rappelé son président, Michel Fournier, présent lors de cette rencontre. 

La journée s’est ouverte sur une exposition du Smart village de RURALITIC, au cours de laquelle les intervenants et participants ont eu l’opportunité de découvrir les stands des 16 exposants présents. Des sujets variés, mais tous en lien avec les préoccupations principales des communes rurales, y étaient abordés. Ce sont donc à la fois le lien entre l’éducation et le numérique, l’accès à internet et à un débit de qualité, les consultations médicales à distance ainsi que les outils numériques en lien avec le tourisme qui étaient mis à l’honneur. En effet, comme l’a rappelé Michel Fournier, « le numérique permet de répondre à différentes problématiques au niveau social, éducatif, sanitaire, … ».

L’après-midi a été consacré à une série de conférences auxquelles plusieurs intervenants ont participé. Lors de la première, sur la thématique de la construction de l’avenir des territoires avec le numérique, Michel Fournier s’est exprimé. « L’inclusion numérique est un vrai challenge », précise-t-il en expliquant que cette thématique se trouve aux carrefours de plusieurs problématiques. « Le numérique peut être une véritable réponse aux déserts médicaux et il doit aussi rester un outil essentiel dans le monde éducatif », continue le président de l’AMRF. 

Prise de parole de Michel Fournier, président de l’AMRF, lors de la visite du smart village de RURALITC dans les Vosges 

Cette rencontre organisée par RURALITIC a aussi été l’occasion de rappeler la façon dont se matérialise l’accompagnement de l’AMRF sur les thématiques liées au numérique. Une action qui intervient sur trois volets : défendre, conseiller et accompagner. L’AMRF et son réseau d’associations départementales défendent et représentent les intérêts des communes rurales auprès des institutions, notamment pour le déploiement d’un réseau 4G sur l’ensemble du territoire. A travers ses différents services, l’AMRF prodigue des conseils aux maires des communes rurales, aussi bien au niveau juridique, réglementaire, ingénierie, que dans la prise en main d’outils numérique. En effet, elle les accompagne dans la prise en main de certains outils numériques déjà existants ou s’occupe de palier à l’absence de certains en en créant. C’est l’objectif de services comme RuraConnect, plateforme de location d’espace publics de télétravail, et Campagnol.fr, une solution qui vise à proposer des sites internet sur mesure pour les communes rurales. Le numérique est donc essentiel dans l’action communale, un point que Michel Fournier n’a pas manqué de souligner : « Le numérique permet l’accès aux services 24h/24h en complément de l’accueil humain, les mairies jouent donc un rôle central en tant que premier lieu des services publics. »

Retrouvez RURALITIC et l’AMRF à Aurillac les 23, 24 et 25 août pour la 17ème édition consacrée au « Numérique et attractivité »

Agir et vite ! La nouvelle donne politique doit être utile à la ruralité, à ses habitants et aux communes

Image mise en avant - Communiqué de presse

Constatant une abstention trop élevée, une tension vive dans le pays et une situation politique incertaine, les Maires ruraux de France appellent chacun à assumer ses responsabilités. La leur sera d’abord de travailler avec le Parlement et la nouvelle Assemblée pour que les questions rurales et de démocratie deviennent des sujets clés de la décision publique. Comme les maires, soucieux de l’intérêt général, les nouveaux députés et le Gouvernement devront d’abord changer de stratégie et cesser de mégoter pour répondre aux attentes du monde rural et ses 22 millions d’habitants.

Cliquez ici pour lire l’intégralité de ce communiqué de presse

GUERN (56) S’APPRÊTE À INAUGURER UNE ÉPICERIE PARTICIPATIVE AVEC L’AIDE DE BOUGE TON COQ !

Image mise en avant - Guern 56 - Epicerie participative

D’ici à la fin de l’été la commune de Guern, dans le Morbihan, sera dotée d’une épicerie participative.

Ce projet, qui a vu le jour grâce à l’aide de l’association Bouge ton coQ!, devrait permettre de répondre à la problématique de l’accès aux services de vente alimentaire. L’association a pour objectif de permettre aux communes rurales de se doter d’épicerie gérées directement par des habitants-bénévoles. Une initiative qui a rencontré un véritable engouement auprès des résidents de Guern.

Le maire de Guern, Joseph le Bouédec, a découvert l’initiative #Lemoisépic’ grâce à l’AMRF qui est partenaire de Bouge ton coQ!.

Cette initiative lancée par l’association consistait en un appel à 50 candidatures pour ouvrir une épicerie participative dans des communes de moins de 3 500 habitants sans commerce de proximité.

« Une étude réalisée par l’INSEE et Famille Rurales a montré que 81% des Français considèrent que vivre à la campagne est un cadre de vie idéal », explique Aymard de la Guillonnière, responsable manifestations d’intérêts chez Bouge ton coQ!. « Pour autant, parmi ces 81% de Français, il y en a 65% qui estiment que la vie dans un milieu rural est difficile », continue-t-il.

Si plusieurs facteurs peuvent expliquer ce sentiment, la difficulté pour accéder à des commerces joue un rôle central selon lui. C’est donc à cette problématique que l’association Bouge ton coQ! tente d’apporter des réponses en se rapprochant de communes comme Guern.

Un projet qui a rencontré un véritable succès

Pour commencer à sonder l’intérêt des habitants sur ce projet, la commune a lancé une grande enquête. Au total, plus de 250 personnes ont répondu favorablement. Le projet pouvait donc être lancé sans craindre que celui-ci ne s’essouffle. « Le plus important, au début, a été de se montrer à l’écoute des besoins des habitants pour être certain qu’ils s’investissent », explique Marie Kerampran, chargée de mission revitalisation à Guern. « Afin d’être le plus efficace possible nous avons séparé les bénévoles selon des groupes thématiques comme la recherche des fournisseurs, l’aménagement du local, … », continue-t-elle.

L’association Bouge ton coQ! a de son côté pris en charge la formation des habitants souhaitant s’investir dans le projet. « La part la plus importante de la formation concerne l’application Monépi », détaille Aymard de la Guillonnière. Cet outil numérique permet de gérer l’épicerie dans sa globalité grâce à un planning partagé sur lequel les bénévoles indiquent leurs disponibilités. C’est aussi elle qui permet par exemple de gérer les relations avec les producteurs.

Chaque bénévole donne ensuite deux heures de son temps par mois pour se consacrer à la gestion de l’épicerie, que ce soit à la vente, à la gestion de l’inventaire, etc.

Le fonctionnement de l’épicerie participative

L’épicerie participative valorise au maximum les producteurs locaux pour les produits alimentaires. « Pour tous les autres biens, l’application Monépi permet d’avoir accès à des grossistes », explique Marie Kerampran. Toutes les ventes sont réalisées à prix coûtant puisque le but de l’épicerie n’est pas de faire des bénéfices.

Pour pouvoir acheter un produit il est par contre nécessaire de devenir adhérent. Le tarif est de 10€ par an, il existe aussi un tarif pour les familles à 20€. Ensuite, il suffit simplement de recharger son compte sur internet pour pouvoir effectuer des achats. « Nous avons aussi un tarif spécial pour les personnes qui ne sont pas adhérentes, il leur suffit simplement d’ajouter 1€ à leur panier total quand elles achètent », explique Marie Kerampran

« La commune de Guern n’a pas eu à investir d’argent dans le projet puisque Bouge ton coQ! octroie à chaque commune 1 100€, qui servent à financer l’aménagement d’un local mis à disposition par la mairie », confie Aymard de la Guillonière.

En ce qui concerne la gestion quotidienne de l’épicerie, celle-ci est faite sur un mode collégial.

« Il n’y a pas de conseil d’administration ou de personne à la tête du projet, cela permet d’assurer la pérennité dans le temps puisque l’épicerie est gérée de façon autonome via l’application et si des bénévoles quittent le projet il peut continuer à perdurer », explique Aymard de la Guillonière, fier du succès que rencontre aujourd’hui l’initiative réalisée en collaboration avec la mairie de Guern.

SIGY-LE-CHATEL (71) ACCUEILLE LE BUS ITINERANT « CHEZ MARGUERITE »

Image mise en avant - Sigy-le-Chatel 71 - Bus itinerant

Pour répondre à la problématique de la mobilité, la commune de Sigy-le-Châtel, dans la Saône-et-Loire, envisage de mettre en place un système de co-voiturage entre les habitants.

Afin de l’aider à progresser dans la construction de cette initiative, le bus « Chez Marguerite » a été accueilli par le village le 7 mai.

Ce bus part à la rencontre des habitants des communes rurales de la région et organise des débats sur des sujets qui touchent à la vie quotidienne, dans un cadre ludique.

Selon le constat de Nicole Raphanel, 1ère adjointe au maire de Sigy-le-Châtel, Alain Douard, sa commune a besoin d’un service de co-voiturage pour permettre aux habitants de mutualiser les trajets récurrents vers les communes proches.

« Pour mettre en place ce système, il était nécessaire d’organiser une grande concertation avec tous ceux qui vivent sur la commune, c’est pourquoi nous avons saisi l’opportunité que nous offrait le bus chez Marguerite », explique-t-elle.

Mis en place par le FRGS (Foyer Rural Grand Secteur) clunisois, ce bus se compose entièrement de bénévoles, qui interviennent sur des sujets très variés, autour d’un café et de différentes activités culturelles comme des concerts.

Une concertation plus informelle

« Le but du bus Chez Marguerite est de rompre l’isolement des habitants des communes rurales pour leur permettre d’avoir une vraie concertation citoyenne dans un cadre festif », détaille Pauline Bonnard, coordinatrice du bus. C’est toujours la commune qui l’accueille qui propose un sujet aux organisateurs. Ils se chargent alors de contacter des professionnels bénévoles, qui acceptent de consacrer une part de leur temps à une ou plusieurs interventions sur la thématique retenue. Celles-ci sont très larges et peuvent aller de la mobilité à l’aménagement du territoire. « Le bus prend la couleur de la commune où il fait étape », explique Pauline Bonnard.

La commune de Sigy-le-Châtel a fait pour sa part le choix de la mobilité.

Comme à chaque fois, après une définition de la thématique, plusieurs réunions avec les élus ont eu lieu afin de préciser le planning de l’après-midi de ce 7 mai.

« Parfois, le bus se déplace aussi pour proposer des aides aux habitants pour les démarches administratives, quand ces services sont trop éloignés de chez eux », ajoute Pauline Bonnard.

Concernant l’organisation logistique, les communes ne doivent s’occuper que de dégager un espace pour accueillir le bus.

La participation financière est surtout symbolique puisqu’il faut payer uniquement le prix de l’essence, le reste étant financé par le FRGS. Pour Sigy-le-Châtel cela représentait un total de 80€.

BILLOM (63) SE LANCE DANS L’AUTO-STOP MODERNE EN COLLABORANT AVEC HALT O STOP

Image mise en avant - BILLOM (63) Se lance dans l'auto-stop moderne en collaborant avec Halt o stop

Jean-Michel Charlat, maire de Billom dans le Puy-de-Dôme, a voulu soutenir l’initiative de Loan Momboisse fondateur de HALT ô STOP.

Son association, qui deviendra bientôt une entreprise, vise à faciliter la pratique de l’auto-stop dans les communes rurales.

Une initiative qui permet de répondre aux difficultés en matière de mobilité que connaissent les territoires ruraux.

« La commune de Billom souffre de problèmes importants en matière de mobilité », explique Jean-Michel Charlat.

C’est ce constat qui a poussé le maire à accepter d’installer 4 panneaux HALT ô STOP. Ces installations sont assez simples mais très efficaces. Elles permettent aux auto-stoppeurs de sélectionner, en faisant dérouler des panneaux, une série de villes proches. Ensuite, ils n’ont plus qu’à pointer du doigt la ville vers laquelle ils veulent se rendre et attendre qu’une voiture les laisse monter.

Pour que les communes puissent s’équiper de cette installation, il faut compter entre 1000 et 15000€.

HALT ô STOP : un projet simple mais innovant

Loan Momboisse, à l’origine de cette initiative, a grandi à Billom. « La ville est isolée et marginalisée des moyens de transports », explique-t-il. C’est pourquoi le stop est souvent une nécessité pour les habitants et en particulier pour les plus jeunes. « Le maire a été tout de suite très intéressé par mon projet », confie le jeune homme qui espère maintenant développer HALT ô STOP vers d’autres communes du département.

Le projet rencontre pour l’instant un véritable succès puisqu’en l’espace de 8 mois Loan Momboisse a eu un total de 147 avis d’usagers positifs via Facebook et par des connaissances. La problématique qui se pose désormais est celle des retours. Souvent les utilisateurs parviennent à se faire transporter mais cela reste difficile de revenir puisque les panneaux HALT ô STOP ne sont pour l’instant qu’à Billom. « J’ai déjà pris contact avec la communauté de communes et a priori les maires sont très intéressés, c’est pour eux un moyen d’apporter une solution aux problématiques de mobilité des territoires ruraux. »

L’investissement de Billom dans le projet

 Le fondateur d’HALT ô STOP admet volontiers qu’il a reçu une aide précieuse de la part de Billom. Le maire a en effet accepté très rapidement d’installer les 4 panneaux tests. « L’accord de la mairie permet d’institutionnaliser la pratique du stop, les gens se sentent beaucoup plus confiants et prennent plus facilement des passagers », explique Jean-Michel Charlat.

Billom ne s’est pas contentée d’accueillir les panneaux, elle a participé activement à leur création notamment en fournissant à Loan Momboisse les matériaux nécessaires à leur fabrication. La commune a aussi procédé à quelques aménagements. Elle a notamment créé autour d’un panneau un espace assez large pour que les voitures puissent s’arrêter sans danger pour faire monter des auto-stoppeurs.

Le projet HALT ô STOP témoigne donc, de par son succès, de la manière dont une commune peut jouer un rôle actif pour promouvoir la pratique du stop. « On est content du succès de cette opération car nous avions déjà essayé de mettre en place un système de co-voiturage mais cela n’avait pas vraiment fonctionné », détaille Jean Michel-Charlat.

POUR ALLER PLUS LOIN :

> Site internet de la commune de Billom : http://www.billom.fr

> Site HALT ô STOP

> Article de France 3 régions

Jean-Michel Charlat

Maire de la commune de Billom

« Pour réussir à mettre en place un système de stop efficace il est important de communiquer avec les habitants de la commune, en particulier les jeunes, pour connaître leurs besoins. » 

PEYRUS (26) – INSTALLATION D’UNE TURBINE HYDROELECTRIQUE

Image mise en avant - PEYRUS (26) - Installation d'une turbine hydroélectrique

La commune de Peyrus, dans la Drôme, va installer prochainement une turbine hydroélectrique sur le réseau d’eau potable. « Comme toutes les communes rurales, nous avons besoin de créer des ressources financières », confie Georges Deloche, le maire de cette commune de 600 habitants.

La commune possède une source. L’eau est vendue à la communauté d’agglomération, ce qui permet d’avoir une ressource financière, qui représente un tiers du budget de fonctionnement du village.

L’eau de la source tombe de la montagne dans un tuyau de 130 mètres de hauteur directement sur le brise charge. L’idée est venue d’installer une turbine hydroélectrique.

Mais est ce que la turbine peut-elle être compatible avec de l’eau courante ? Le maire a donc fait appel à un bureau d’études. « Nous avons fait un dossier pour les services de l’Etat et pour l’ARS », explique Georges Deloche. Le projet a été accepté. « C’est un projet vertueux : on produit de l’énergie propre sans porter atteinte à l’environnement ».

Deux choix se sont alors posés :

. soit la commune décide d’utiliser l’énergie produite et peut financer l’installation grâce à des subventions,
. soit elle choisit de revendre l’électricité à un tarif bonifié pendant 20 ans mais ne peut pas prétendre à une subvention pour financer l’installation.

Peyrus a choisi la deuxième option.

La commune a souscrit un prêt pour financer les 400 000 euros nécessaires à l’installation de la turbine. L’électricité revendue permettra de rembourser l’emprunt, d’entretenir l’ouvrage et d’apporter 35 000 à 40 000 euros de recettes annuelles supplémentaires à la commune.

Les habitants du village sont ravis de cette initiative.

Les travaux devraient démarrer fin 2022 pour une mise en service en 2023.

POUR ALLER PLUS LOIN :

> Site internet de la commune

> Article de presse du Dauphiné Libéré

Georges Deloche

Maire de la commune de Peyrus (26)

“il ne faut pas hésiter. On n’a rien à perdre à faire une étude. La technologie permet aujourd’hui de turbiner de l’eau qui sort d’une station d’épuration. Il n’y a plus besoin d’énormément de flux pour faire tourner une turbine.” 

36000 COMMUNES – JUIN 2022

Image mise en avant - 36000 Communes - n°396

LE JOURNAL DES MAIRES RURAUX

Mensuel de 20 pages, 36 000 Communes entend aider les maires ruraux à se tenir informés de l’actualité nationale en leur apportant une information précise et ciblée. Fidèle aux valeurs d’indépendance de l’AMRF, ce journal porte un regard critique sur l’actualité. Il a vocation à donner aux maires ruraux les outils pour influer sur les décisions qui concernent la ruralité.

Le journal est aussi un lieu d’échanges, rendant compte des actions menées par les maires ruraux dans leur commune ou dans leurs associations départementales. Tiré à plus de 10 000 exemplaires, il est adressé aux adhérents de l’AMRF ainsi qu’à tous les parlementaires, les Conseils généraux et les Conseils régionaux.

N°396 – Il n’est plus temps de « prendre son temps » !

ÉDITO

Michel Fournier,

président de l’AMRF

« Prendre son temps » a souvent été une expression du monde rural. Pour autant, cela ne veut pas dire « ne rien faire » !

Si cela implique que la réflexion avant chaque acte ou décision doit être nécessaire, cela oblige aussi à décider !

Depuis des décennies, les élus ruraux ont pratiqué cette maxime « prendre son temps », souvent contraints et forcés sous le joug de la technocratie légitimée par l’acte politique.

Et puis soudain, ce ronronnement imposé n’est plus accepté ! 

La secousse des gilets jaunes fut l’expression d’un malaise social initialement et principalement dans les territoires ruraux.

L’initiative des maires ruraux pour désamorcer cette violence a permis l’obtention d’un Agenda Rural et la nomination d’un Secrétariat à la Ruralité. Ce fut la reconnaissance de la nécessité d’un regard spécifique pour les 33% de la population vivant sur les 88% du territoire national. 

Ces acquis doivent être pérennisés et confortés. 

Car au regard du dernier scrutin présidentiel, il est malheureusement rappelé à nos décideurs que « prendre son temps » pour une véritable politique d’aménagement du territoire et une sanctuarisation de la reconnaissance de la notion d’Espace, n’est plus possible.

Les 100 propositions et les 10 engagements de l’AMRF sont les outils nécessaires pour aider à la décision. Certes, faisons-le ensemble, mais maintenant, il faut décider ! 

Alors décidons !

METHANISEUR D’APPRIEU (38) : L’ACCEPTATION PROGRESSIVE D’UN PROJET CONTROVERSE

Image mise en avant - METHANISEUR D’APPRIEU (38) : L’acceptation progressive d'un projet controversé

Le maire d’Apprieu, Dominique Pallier, a organisé en mai une visite du méthaniseur se situant sur sa commune de l’Isère. Dirigé par la société Méthanisère dont les 12 associés sont des agriculteurs de la région, le projet lancé en 2012 a été inauguré en 2019.

Il permet aujourd’hui aux agriculteurs associés de vendre une partie de leurs récoltes pour qu’elles soient transformées en gaz vert, une alternative écologique efficace aux gaz fossiles qui permet d’alimenter la zone industrielle, Apprieu et les communes environnantes.

Pour autant la création de cette structure a pendant longtemps agité la commune et les habitants qui n’y étaient pas favorables. Selon Dominique Pallier « la création d’un méthaniseur a été un véritable choc de culture. »

Une absence de communication fatale

Maire de la commune d’Apprieu depuis 2014, Dominique Pallier explique que la méthanisation est un sujet qui l’a toujours intéressé. Pour autant lorsque lui a été présenté le permis de construire du méthaniseur cela a été un choc. « Il n’y avait eu aucune discussion avec la commune et les riverains avant l’obtention du permis, on a considéré qu’ils étaient passés en force. » La commune a estimé que ce permis n’était pas en accord avec le PLU et a donc effectué un recours au fond et en référé pour empêcher la poursuite des travaux. Le juge des référés a ordonné la suspension du chantier mais le jugement au fond a donné raison aux agriculteurs à l’origine du projet. 

La commune a ensuite préféré reprendre le chemin des discussions avec les agriculteurs jusqu’à l’inauguration du site en 2019. « Le fond du problème, c’était la communication pas le méthaniseur en lui-même » confie Dominique Pallier. 

Un projet qui a réussi à convaincre 

Les apports du méthaniseur pour la commune ont permis de fédérer autour du projet. Selon Max Gros-Balthazard, président de Méthanisère, 2 600 foyers, à Apprieu et dans les communes alentours, sont fournis en énergie verte grâce à sa société. Les 12 agriculteurs associés peuvent aussi réaliser d’importantes économies en engrais grâce au digestat, entre 15 et 20 000 euros par an selon le président de la société, et tirer des gains de la vente de cultures pour créer du gaz. 

Au niveau de la commune le méthaniseur a aussi permis le développement d’une nouvelle économie locale plus expérimentale basée sur les thématiques d’avenir que sont la transition écologique et les énergies vertes. Pour le maire d’Apprieu ce projet n’a aujourd’hui plus que des avantages. 

Les projets futurs de la commune autour du méthaniseur

La commune espère aussi capitaliser sur cette source d’énergie verte à l’avenir. Avec la création de ZFE-m (Zones à faibles émissions mobilité) par des villes proches comme Grenoble et Lyon les habitants des communes rurales, et notamment les professionnels, doivent s’adapter pour pouvoir circuler sans difficultés.

C’est pourquoi le maire d’Apprieu envisage de créer une station multi-énergie qui pourrait capitaliser sur les ressources produites par le méthaniseur permettant ainsi d’alimenter des véhicules propres. 

La fierté locale vient aussi du fait que cette nouvelle installation s’inscrit dans les débats européens relatifs à l’indépendance énergétique notamment vis-à-vis du gaz russe.

« Le bénéfice n’est pas que pour la commune, il est aussi collectif et présente un véritable atout pour la protection de l’environnement » explique le maire.  

POUR ALLER PLUS LOIN :

> Site internet de la commune

> Article de presse de l’Essor

Dominique Pallier

Maire de la commune d’Apprieu (38))

« Pour des projets tels que celui du méthaniseur une communication transparente est indispensable en raison du nombre d’acteurs présents. »

VARENNES-SUR-LOIRE (49) : LA MAISON DE SANTE DE VARENNES-SUR-LOIRE AU CŒUR DES PREOCCUPATIONS DE LA COMMUNE

Image mise en avant - VARENNES-SUR-LOIRE (49) : La maison de santé de Varennes-sur-Loire au coeur des préoccupations de la commune

Grâce à l’impulsion de son maire, Gilles Talluau, la commune de Varennes-sur-Loire dans le Maine-et-Loire (49), s’est dotée d’une maison de santé.

Un projet de grande ampleur et d’un coût total de 470 000€ qui permet aujourd’hui aux habitants d’avoir à proximité plus d’une dizaine de professionnels de santé ainsi qu’une pharmacie.

Si la construction de la maison de santé s’est achevée en 2015 elle continue d’occuper l’attention du maire qui gère son fonctionnement et son développement.

La genèse du projet 

Le projet de maison de santé de Varennes-sur-Loire a débuté en 2009. Avant, la commune ne comptait qu’un médecin généraliste et face à l’absence de véritable aide de l’ARS le maire a décidé de prendre les choses en main. 

Un nouveau bâtiment visant à accueillir la maison de santé a été construit en même temps qu’étaient contactés les médecins. Deux nouveaux médecins généralistes, un homme et une femme, ont alors accepté de venir s’installer sur la commune. Une fois les premiers médecins présents il a été beaucoup plus facile de faire venir d’autres professionnels de santé et d’installer une pharmacie. « La maison de santé a rencontré un grand succès et les habitants sont très satisfaits » explique Gilles Talluau.  

La gestion quotidienne de la maison de santé

Le prix du loyer a été fixé par la mairie à 330€ par mois. Une somme qui permet de couvrir le prix du bâtiment à 40%, le reste étant totalement pris en charge par la commune. « Sans des loyers aussi attractifs il aurait été impossible de faire venir les médecins » explique Gilles Talluau.

Pour l’entretien des parties communes, en particulier la salle d’attente, le maire a décidé de mettre à disposition les agents municipaux mais le coût de cette opération est inclus dans les charges mensuelles des médecins.

Le futur de la maison de santé 

« Un des objectifs principaux de 2022-2023 pour continuer de développer la maison de santé est de permettre l’arrivée d’un dentiste sur le site » explique Gilles Talluau. 

Pour s’assurer de la convivialité à la maison de santé le maire organise chaque année une réunion entre la commune et les professionnels qui se termine par un barbecue. « C’est l’occasion de renforcer les liens et de maintenir une bonne entente, ce qui est essentiel pour rendre le lieu attractif à d’autres médecins » selon le maire de la commune.

La maison de santé de Varennes-sur-Loire en chiffres 

– 3 médecins généralistes

– 1 podologue

– 1 psychologue

– 1 kiné

– 4 infirmières 

– 1 sage-femme 

– 1 orthophoniste 

– 1 psychomotricienne 

– 1 pharmacie

– 25m2 de cabinet pour chaque professionnel

– 470 000€ investit par la mairie pour le projet. 

– 330€/mois pour les loyers 

– 80€/mois de charges

POUR ALLER PLUS LOIN :

> Site internet de la commune : http://www.varennessurloire.fr/Service-de-sante-130.php

> Article de presse de l’Ouest France

Gilles Talluau

Maire de la commune de Varennes-sur-Loire (49)

“Aujourd’hui, le seul moyen de faire venir des médecins dans des communes rurales ce sont les maisons de santé. Les professionnels de santé ne veulent plus travailler seuls.”