SAINT-POINT (71) INSTALLE DES PANNEAUX PHOTOVOLTAÏQUES SUR SON HANGAR

Commune : Saint-Point
Département : Saône-et-Loire
Code commune : 71 470
Population : 400 habitants

DESCRIPTION DU PROJET

Thème : Transition écologique

Résumé du projet : Installation de panneaux photovoltaïques sur le toit du hangar communal

Contexte : Les conseillers municipaux, notamment la première adjointe très engagée en faveur de l’environnement, ont soumis leur volonté au maire d’installer des panneaux photovoltaïques dans la commune pour couvrir les besoins d’électricité des bâtiments communaux. Conscient que le mix-énergétique de sa commune est un vrai enjeu d’avenir, le maire accepte le projet. Il est décidé que 500 m2 de panneaux seront installés sur le toit du hangar appartenant à la municipalité.

Objectifs : Répondre aux besoins d’électricité de la population, s’engager dans la transition écologique.

LE PROJET EN DÉTAIL

Déroulement : Toute l’équipe municipale est très engagée dans le projet. Après plusieurs études de faisabilité et de rentabilité, tous les feux étaient au vert. Mais le hangar se trouvant dans le périmètre des 500 mètres du château Lamartine classé au titre des Monuments Historiques, la commune s’est retrouvée dans une situation complexe. Après 1 an et demi de procédure, Saint-Point a convaincu l’État. Les panneaux seront installés pour septembre 2023 et opérationnels en janvier 2014.

Année de réalisation : 2023

Durée de réalisation du projet : 2 ans

Coût financier : 50 000 euros

Ingénierie : Mairie de Saint-Point

Cofinancement : DETR, Appel à projet du département

Partenaires mobilisés : État, Département

POUR ALLER PLUS LOIN

Résultats : Autoconsommation collective d’électricité dans un rayon de 1 kilomètre, production d’électricité pour les bâtiments communaux qui s’étendra sûrement à l’avenir au camping et au lac de Saint-Point.

Difficultés rencontrées : Les panneaux se situent dans un rayon de 500 mètres du château Lamartine classé au titre des Monuments Historiques.

CONTACT

Nom du maire : Pierre-Yves QUELIN

Téléphone mairie : 03 85 50 54 84

Adresse e-mail mairie : mairie@saintpoint.fr

Site internet de la commune : https://www.saintpoint.fr/

Le conseil du Maire :

« On a plus le choix de s’engager dans les énergies renouvelables, la demande d’énergie va augmenter. Je conseille l’installation de panneaux photovoltaïques car de toutes les manières de produire de l’électricité cela reste la mieux adaptée malgré ses défauts. Il faut s’accrocher au niveau administratif mais c’est faisable. »

L’équilibre fragile entre transition écologique et préservation du patrimoine n’est pas nouveau, mais les exemples sur le terrain se multiplient. À Saint-Point, la détermination du maire et de son équipe a permis de faire valoir l’avenir énergétique de la commune.

Village de 400 habitants, Saint-Point est concentré sur des bâtiments situés à quelques centaines de mètres les uns des autres : l’église, la mairie, la salle des fêtes, l’école, le camping municipal, le lac, le hangar et le château Lamartine classé au titre des Monuments Historiques. Dès lors, installer des panneaux solaires sur un hangar situé dans les 500 mètres du château de Lamartine, c’était loin d’être gagné.

Arrivé à la tête de la commune en 2021 à la suite de la démission de l’ancienne maire, Pierre-Yves Quelin a tout fait pour répondre au mieux aux attentes de son équipe. Très attachés à l’environnement, les conseillers municipaux ont souhaité que Saint-Point se lance dans l’installation de panneaux photovoltaïques. « Le conseil municipal a évolué, ce n’est plus la même chose que lorsque mon grand-père était maire, ce ne sont plus des agriculteurs ou des natifs. Les préoccupations ne sont plus les mêmes. Aujourd’hui beaucoup d’élus et d’habitants travaillent en ville mais viennent habiter à Saint-point pour avoir leur bouffée d’air frais donc ils font tout pour avoir un bon cadre de vie », explique le maire.

Tous les feux techniques au vert

En 2020, les premières bases étaient lancées. Les études de faisabilité et de rentabilités ont démontré que le projet était une vraie opportunité pour la commune : pas de travaux à réaliser au niveau du bâtiment grâce à l’existence d’une solide charpente en bois et en métal, et la présence d’un transformateur ENEDIS qui se situe juste à quelques mètres du hangar.

Le plan de financement est rodé depuis trois ans : l’État et le Département ont accordé leurs subventions et la commune doit apporter environ 13 000 euros de fonds propres sur un budget de 50 000 euros.

Le combat administratif de Saint-Point

Situé dans un périmètre de 500 mètres autour du château de Lamartine, la commune ne pouvait commencer les travaux sans l’avis de l’ABF. Mais le résultat est sans appel : refus catégorique car les panneaux solaires sembleraient être visibles du site historique, gênants alors la vue sur le paysage environnant.

Coup de frein incompréhensible pour le maire, « je vous assure qu’on ne peut pas voir les panneaux du château, ils sont situés en contre-bas par rapport au monument et de grands arbres les cachent. » Malgré un rendez-vous précipité avec le préfet du département, Pierre-Yves Quelin n’a pas pu obtenir gain de cause. « La décision des Monuments Historiques vient de Paris, ce n’est pas de la compétence du préfet. Il n’a rien pu faire », explique le maire. Une décision d’autant plus difficile à accepter pour la commune qui a reçu un courrier de la préfecture quelques mois plus tôt l’invitant à agir davantage en faveur de la transition énergétique.

Contradiction que Pierre-Yves Quelin n’a pas hésité à démontrer devant le juge de première instance lorsque la commune l’a saisi pour contester la décision de l’ABF. Grâce à des images de drones, un dossier de preuves bien ficelé et une conviction sans faille du maire sur les bienfaits de ce projet pour Saint-Point, la justice a fini par donner son feu vert. « Je suis conscient que nous avons un monument historique qu’il faut absolument préserver mais ce n’est pas une raison pour mettre le village sous cloche. C’est notre avenir qui est en jeu », affirme le maire.

Défi relevé : répondre aux besoins d’énergie avec du renouvelable

Ce sont ainsi 500 m2 de panneaux solaires qui seront installés sur le toit du hangar communal au cours du mois de septembre pour une production d’électricité effective à partir de janvier 2024. Cette électricité alimentera la mairie, l’école, la salle des fêtes, le hangar et peut-être même le camping municipal dans quelques années. « Étant donné que l’école n’a pas besoin d’électricité juillet-août alors que c’est le moment où le camping en a le plus besoin avec l’arrivée des touristes, on réfléchit à un basculement de la production lors de cette période », explique le maire.

LUCINGES (74) A MENÉ LE PREMIER PROJET CITOYEN DE RÉSEAU DE CHALEUR BOIS

Commune : Lucinges
Département : Haute-Savoie
Code commune : 74 153
Population : 1 630 habitants

DESCRIPTION DU PROJET

Thème : Transition

Résumé du projet : Création d’un projet citoyen de réseau chaleur bois

Contexte : L’adjoint Yves Dieulesaint est arrivé au conseil municipal en 2015 et était déjà sensibilisé au problème du dérèglement climatique. La commune avait pour projet de faire venir du gaz afin d’alimenter les bâtiments en construction mais l’adjoint était persuadé que ce n’était pas une solution durable. Ainsi, après des heures de documentation et une formation sur les réseaux chaleur bois énergie, l’adjoint a convaincu les conseillers municipaux.

Objectifs : Quitter les énergies fossiles, être acteur de la transition énergétique et apporter de la chaleur pour les anciens et futurs bâtiments en construction de la commune.

LE PROJET EN DÉTAIL

Déroulement : La commune a fait des études de faisabilité qui ont démontré qu’un réseau de chaleur bois serait rentable mais uniquement s’il alimente les bâtiments communaux et des bâtiments privés. Pour vendre de l’énergie à des personnes privées, la commune a décidé de lancer un appel d’offres pour délégation de service public. L’opérateur ForestEner a été choisi et s’est chargé de l’investissement, de la conception, de la réalisation, et aujourd’hui de l’exploitation et de la maintenance du réseau de chaleur bois. Le contrat est d’une durée de 20 ans au bout de laquelle la commune récupérera l’installation en parfait état de marche. La commune reste maître d’ouvrage et co-actionnaire de ForestEner. Pour le financement, ForestEner a fait appel à Énergie Partagée pour la levée de fonds citoyens, ces derniers pouvaient investir dans le projet en achetant des parts à cet organisme.

Année de réalisation : 2018

Durée de réalisation du projet : 2 ans 1/2

Coût financier : Réseau de chaleur (ForestEner) – 1 000 000 euros
Coût pour la commune :
Études de faisabilité – 2 000 euros
Cabinet juridique – 10-15 000 euros
Actions ForestEner – 1 500 euros

Ingénierie : ForestEner

Cofinancement :
Région (réseau de chaleur) – 450 000 euros
Syndicat d’énergie de Haute-Savoie (études de faisabilité) – 2 000 euros

Partenaires mobilisés : ForestEner, Énergie Partagée, Syndicat d’énergie de Haute-Savoie, Cabinet juridique Kairos

POUR ALLER PLUS LOIN

Résultats : La commune n’a plus à s’occuper de l’achat d’énergie, tous les bâtiments communaux sont alimentés par le réseau de chaleur bois. 

Difficultés rencontrées : Convaincre les élus, aucun exemple existant – c’est le premier projet citoyen de ce type en France.

CONTACT

Nom du maire : Jean-Luc SOULAT

Téléphone mairie : 04 50 43 30 93

Adresse e-mail mairie : accueil@lucinges.fr

Site internet de la commune : http://www.lucinges.fr/

Personne en charge : Yves Dieulesaint

Fonction : Adjoint

Le conseil du Maire :

« Il ne faut pas hésiter à nous appeler ! Vous allez voir sur place que ce n’est pas si compliqué que ça. Il faut juste trouver des entreprises qui soient prêtes à s’impliquer sur des petits projets. Plusieurs acteurs se sont regroupés dans le “Collectif Chaleur Bois et Territoires”  »

Le 29 septembre 2018, la commune de Lucinges a officiellement entamé sa propre transition énergétique. Le premier projet citoyen de réseau de chaleur bois de France a remplacé 50 chaudières fioul et alimente désormais l’ensemble des bâtiments communaux, quatre immeubles, une brasserie, une entreprise et cinq maisons individuelles.

La chaufferie, située dans une partie de l’ancienne salle communale, est constituée de 2 chaudières bois de 330 et 150 kW et d’une chaudière fioul de 600 kW de secours. 300 tonnes d’émissions de CO2 sont ainsi évitées chaque année.

La persuasion et la détermination d’un adjoint

Arrivé au conseil municipal en tant qu’adjoint en 2015, Yves Dieulesaint était déjà un convaincu de la transition énergétique. À l’époque, Lucinges avait pour projet de faire venir du gaz pour alimenter les bâtiments disposant de chaudières vieillissantes ainsi que pour les nouveaux édifices du centre-bourg. Mais pour l’adjoint, « le gaz n’est pas la solution même s’il est vendu comme une énergie de transition. »

Ingénieur de formation, Yves Dieulesaint s’est informé sur la consommation d’énergie de la commune et en a conclu qu’il fallait trouver une source d’énergie capable d’alimenter la future salle communale et les futures constructions dans le centre du village.

En faisant des analyses, l’élu s’est rendu compte « que la commune avait des systèmes au fuel obsolètes, plus aux normes. Il fallait faire quelque chose. » Il s’est alors documenté, « j’en suis arrivé à la conclusion que si on voulait s’éloigner des énergies fossiles et avoir quelque chose d’économiquement accessible, il fallait aller vers le réseau chaleur bois. »

Convaincre les élus

Après avoir assisté à une formation sur les réseaux de chaleur bois énergie et rencontré plusieurs spécialistes, Yves Dieulesaint a fait sa proposition au conseil municipal. « Les études de faisabilité faites par un organisme extérieur ont convaincu les élus que le projet était rentable. Le seul souci était qu’il ne fallait pas alimenter uniquement les bâtiments communaux mais aussi des privés. On s’est retrouvé à devoir faire un choix : créer une régie nous-même ou passer par une délégation de service public. »

Réticente à l’idée de devoir vendre l’énergie produite à des privés avec le peu de moyens humains disponibles en interne, la commune a lancé un appel d’offres pour délégation de service public. « Aujourd’hui, 3 grands acteurs font des réseaux de chaleur : EDF, ENGIE et IDEX. Et elles ne s’intéressent pas aux petits réseaux de chaleur. Il faut se rapprocher d’autres acteurs. » À Lucinges, deux opérateurs ont répondu à l’offre et ForestEner a été choisi. « Nous faisons à peine deux conventions de délégation de service public par an, nous avons donc dû faire appel à un cabinet juridique pour nous aider », précise l’adjoint.

Une dimension citoyenne

« Pour nous, la dimension citoyenne était importante. Je connaissais Énergie Partagée et je trouvais ça bien de donner la possibilité aux citoyens de pouvoir investir dans des projets qui ont du sens pour eux », explique Yves Dieulesaint.

En effet, les administrés pouvaient participer au projet en investissant dans des parts Énergie Partagée. Ils sont ainsi impliqués dans la gouvernance via Énergie Partagée et peuvent envoyer un représentant lors des assemblées générales de ForestEner.

Une centaine de citoyens ont permis de récolter 180 000 euros pour réaliser le projet.

Un projet écologique et pédagogique

« Dès le début du projet, on a pris contact avec l’école pour que ce soit un projet pédagogique, les élèves ont suivi le chantier », affirme Yves Dieulesaint. Une grande fête lors de l’inauguration a permis aux enfants de présenter les panneaux pédagogiques qu’ils ont fabriqués et installés sur la façade de la chaufferie.

Une visite de la chaufferie est organisée chaque année. ForestEner et la mairie organisent également différentes animations, telles que la réalisation d’une fresque du climat ou une présentation des énergies photovoltaïques.

Cinq ans plus tard, les élus sont très satisfaits du réseau de chaleur bois. « On a été actif dans la transition énergétique, on a décarboné le chauffage de nos bâtiments », se réjouit l’adjoint. Depuis l’inauguration, plusieurs communes sont venues visiter l’installation et Lucinges les a accompagnées pour leur présenter la chaufferie et les démarches à suivre.

TRAMAYES (71) RÉNOVE LE BÂTIMENT DE L’ANCIENNE GENDARMERIE POUR CRÉER DES LOGEMENTS

Commune : Tramayes
Département : Saône-et-Loire
Code commune : 71 545
Population : 1 075 habitants

DESCRIPTION DU PROJET

Thème : Transition écologique

Résumé du projet : Rénovation du bâtiment de l’ancienne gendarmerie du XIXème pour créer des logements.

Contexte : La commune est propriétaire d’un bâtiment qui a servi d’hébergement à l’activité de la gendarmerie cantonale. Dans les années 1970, l’ancienne gendarmerie a été exploitée en logements de particuliers puis en activités médicales au rez-de-chaussée. La municipalité a ensuite souhaité vendre l’immeuble mais l’édifice nécessitant une rénovation importante n’a pas trouvé d’acquéreur. Ainsi, le conseil municipal a décidé d’étudier une solution de rénovation globale du bâtiment.

Objectifs : Créer un bâtiment de 10 appartements avec une production d’énergies renouvelables.

LE PROJET EN DÉTAIL

Déroulement : Pour rénover le bâtiment, la commune a d’abord fait appel au Conseil de l’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement de Saône-et-Loire et à l’Agence Technique Départementale afin d’établir un cahier des charges du projet. Tramayes est reconnue à travers la France pour son implication active au niveau environnemental, ce qui lui a valu plusieurs distinctions notamment le label “Territoire à énergie positive” depuis 2011. Le projet de rénovation devait donc être exemplaire. La commune a fait un emprunt dont le remboursement s’effectue grâce aux loyers générés par la location des 10 appartements.

Année de réalisation : 2021

Durée de réalisation du projet : 7 ans

Coût financier : 1 700 000 euros
Travaux – 1 500 000 euros
Ingénierie – 200 000 euros

Ingénierie : Mairie de Tramayes

Cofinancement : TEPCV – 90 000 euros
DSIL – 350 000 euros
Conseil régional – 500 000 euros
Conseil départemental – 18 700 euros
Emprunt – 700 000 euros sur 20 ans

Partenaires mobilisés : État, Région et Département

POUR ALLER PLUS LOIN

Résultats : Les travaux se sont terminés en janvier 2021. Une chaudière à pellets et des panneaux solaires permettent de produire l’énergie nécessaire à l’alimentation de l’immeuble.

Difficultés rencontrées : Le bâtiment est classé au titre des Monuments Historiques et se situe en face d’un château également classé. La commune a dû faire appel à l’Architecte des Bâtiments de France (ABF) pour avoir un avis conforme sur le projet. En 2016, ce dernier a indiqué que le projet d’isolation par l’extérieur ne respectait pas le cadre architectural et paysagé de la place, donnant lieu à une procédure administrative retardant les travaux.

CONTACT

Nom du maire : Michel MAYA

Téléphone mairie : 03 85 50 51 18

Adresse e-mail mairie : contactmairie@tramayes.fr

Site internet de la commune : http://www.tramayes.fr

Le conseil du Maire :

« Il ne faut pas hésiter à investir et emprunter pour des projets d’avenir, viser des investissements productifs avec des ressources financières. Dans la rénovation énergétique des bâtiments il y a des retours : la consommation baisse et l’énergie va devenir de plus en plus chère donc il y aura un gain de plus en plus élevé. Aller sur les énergies renouvelables, c’est garantir une ressource financière pour la collectivité.  »

Après sept années de procédures et de travaux, les 10 appartements du bâtiment de l’ancienne gendarmerie de Tramayes ont enfin accueilli leurs locataires en janvier 2021. L’édifice du XIXème siècle a été totalement rénové et ce sont aujourd’hui des logements avec une production énergétique vertueuse de l’environnement qui occupent les lieux.

Un projet aux nombreuses péripéties administratives

Même si ce projet remarquable en faveur de la transition écologique sert aujourd’hui de modèle, rien n’était gagné. Bâtiment classé et situé en face d’un château également classé au titre des Monuments Historiques, le maire de Tramayes a eu une mauvaise surprise après la visite de l’ABF sur les lieux. Dans un mail de 2016, ce dernier affirme que le projet comporte une faille : l’isolation par l’extérieure souhaitée par la mairie ne peut être acceptée dans le cadre architectural et paysagé de la place. En pratique, Michel Maya, maire de la commune, explique que « c’est la façade qui posait problème, l’architecte voulait qu’on la conserve telle qu’elle était. »

Cependant, malgré cet avis négatif, le conseil municipal est resté persuadé qu’une isolation par l’extérieur était la meilleure des réponses techniques et qu’elle ne portait pas atteinte aux vues paysagères. Partant de ce constat, les élus ont voté à l’unanimité le dépôt d’un permis de construire retenant cette solution. Mais le préfet n’a pas laissé la commune s’en sortir avec un avis non conforme de l’ABF. Après trois ans de bataille administrative contre la préfecture et l’ABF, transition énergétique contre sauvegarde du patrimoine, la Cour d’appel de Lyon a donné raison à la commune en 2019.

Tramayes a alors vu son attribution de permis de construire confirmée et les travaux ont débuté en 2020. Le plan de financement a été revu au vu du dépassement des délais dû à l’instruction. Une subvention de 350 000 euros a été accordée par le préfet de Saône-et-Loire au titre de la Dotation d’Équipement des Territoires Ruraux.

La victoire d’un projet énergétiquement exemplaire

Tout a été pensé avec minutie par le maire, ancien ingénieur et fervent artisan de la transition écologique. Ce nouveau bâtiment abritant 10 logements dispose de couloirs et d’escaliers extérieurs, « ça ne servait à rien de faire des espaces communs intérieurs pour les chauffer alors que les habitants y passent juste quelques minutes pour rentrer chez eux », explique le maire.

L’énergie consommée par l’immeuble est produite par une chaudière à pellets et 200 m2 de panneaux solaires sur les deux ombrières du parking. Cette chaufferie de 45 kW produit peu grâce à l’excellente isolation du bâtiment. La rénovation énergétique totale a déjà porté ses fruits au bénéfice du portefeuille des résidents. « L’isolation performante du bâtiment permet aux locataires d’avoir une facture énergétique annuelle égale au montant d’un loyer mensuel uniquement », indique le maire.

Grâce à un contrat d’achat sur 20 ans avec EDF, la commune obtient 4 500 euros par an avec la revente d’électricité. Construites en même temps que la rénovation du bâtiment, les deux ombrières avec panneaux solaires d’une puissance de 36 kW ont nécessité un budget de 55 000 euros dont 30 000 ont été financés par la commune et 25 000 euros en aides publiques.

Pour ce projet au budget colossal, la commune a fait un emprunt de 700 000 euros sur 20 ans. Un montant qui est loin d’inquiéter Michel Maya puisque le plan de financement est bien ficelé, « avec 60 000 euros de gain avec les loyers par an et le paiement des annuités de 37 000 euros par an, on s’en sort largement. Le projet va être rapidement rentabilisé. »

Aujourd’hui, l’immeuble est un modèle de projet s’inscrivant concrètement dans la dynamique de transition énergétique menée par son maire depuis une quinzaine d’années. Plusieurs projets vont bientôt émerger, dont l’arrivée de l’Institut de Tramayes qui formera 80 étudiants à l’économie sociale et solidaire. (Lien de l’article qui sera publié)

MOUTIER-MALCARD (23) INSTALLE UN RÉSEAU DE CHALEUR PAR GÉOTHERMIE

Commune : Moutier-Malcard
Département : Creuse
Code commune : 23 139
Population : 548 habitants

DESCRIPTION DU PROJET

Thème : Transition écologique

Résumé du projet : Isolation d’un ensemble de 3 bâtiments communaux (mairie, salle polyvalente et immeuble locatif) et création d’un réseau de chaleur par géothermie.

Contexte : Lorsque les deux chaudières à gaz et à fuel des bâtiments communaux devaient être remplacées, la commune a réfléchi à l’installation d’un réseau de chaleur plus vertueux pour l’environnement. Moutier-Malcard a alors contacté le Syndicat des énergies de la Creuse (SDEC) pour trouver une énergie renouvelable en mesure de chauffer la mairie, la salle des fêtes et un petit immeuble avec un local commercial et trois appartements. Ainsi, la mairie a décidé de se lancer dans la géothermie.  

Objectifs : Chauffer les trois bâtiments communaux avec une énergie renouvelable et avoir une baisse de la facture d’électricité d’environ 60%.

LE PROJET EN DÉTAIL

Déroulement : Dans un premier temps, la mairie a souhaité mieux isoler ses trois bâtiments communaux avant de mettre en place un réseau de chaleur par géothermie afin que ce dernier soit le plus efficace possible. Le SDEC s’est occupé de l’ingénierie, des appels d’offres pour le bureau d’études et les entreprises. Il est co-maître d’œuvre avec la mairie. Tous les dossiers de vérifications, de l’avancement et de facturation des chantiers sont montés par le syndicat.

Année de réalisation : 2023

Durée de réalisation du projet : 1 an

Coût financier :
600 000 euros HT
Autofinancement de 123 000 euros

Ingénierie : SDEC

Cofinancements : Subvention de 80%
DETR – 300 000 euros
DSIL – 120 000 euros
ADEME – 22 000 euros
SDEC – 35 000 euros

Partenaires mobilisés : État, SDEC

POUR ALLER PLUS LOIN

Résultats obtenus : 65% de gains de facturation énergétique.

Difficultés rencontrées : L’obtention des subventions a été fastidieuse. La commune a eu la réponse de la préfecture 6 mois après le début des travaux.

CONTACT

Nom du maire : Pierre GUYOT

Téléphone mairie : 05 55 80 60 44

Adresse e-mail mairie : mairie-moutier-malcard@orange.fr

Site internet de la commune : https://www.moutiermalcard.com/

Le conseil de l’élu :

” La géothermie est un système performant mais c’est le plus coûteux à l’investissement. Il faut avoir une vision sur le très long terme et ne pas hésiter à l’élargir sur d’autres bâtiments communaux voire même aux particuliers aux abords des puits. “

Cette petite commune de 500 habitants au nord de la Creuse n’a pas froid aux yeux. L’équipe municipale de Moutier-Malcard, engagée en faveur de la transition écologique, n’a pas hésité à changer d’énergie pour chauffer ses bâtiments.

Lorsque les deux chaudières à gaz et à fuel chauffant les bâtiments communaux ont montré des signes de fatigue, le maire a cherché une alternative écologique.

Pierre Guyot, maire de Moutier-Malcard, s’est d’abord penché sur la biomasse avec une chaudière à bois mais « s’il n’y a pas de politique de reboisement efficace, cette énergie n’est pas vraiment verte à mon sens. J’ai donc choisi la géothermie, un système plus couteux mais plus efficace. »

Accompagnée du SDEC (société qui conçoit, fabrique et commercialise une large gamme d’équipements en faveur de l’environnement), la commune s’est donc lancée dans l’installation d’un réseau de chaleur qui permettra de chauffer la mairie, la salle des fêtes et un petit immeuble accueillant un local commercial et trois appartements.

Un projet écologique de grande ampleur en ruralité

Avant de débuter la création de son système de chauffage central géothermique, le maire a insisté pour isoler les trois bâtiments communaux. « Nous avons souhaité d’abord monter un programme d’isolation et donc de sobriété énergétique pour que le projet ait vraiment du sens », explique le maire.

Pour Moutier-Malcard, l’aide du SDEC a été très précieuse. « Ils ont géré l’ingénierie de départ, c’était un pré-bureau d’études pour que le Conseil municipal puisse commencer à travailler sur le projet », souligne Pierre Guyot. Le syndicat s’est également chargé des appels d’offres pour le bureau d’études et les entreprises. Le maire explique qu’une triple vérification de l’avancement du chantier et des facturations est effectuée par la mairie, le bureau d’études et le SDEC, ce qui lui permet d’être plus serein.

Deux années de réflexion sur le projet

La mairie travaille depuis plus de deux années sur l’accomplissement de tous ces travaux. « Nous avions réfléchi à la mise en place de ce projet avant l’augmentation des prix de l’énergie dû à la crise ukrainienne. Le gain sur la facturation énergétique va donc être d’autant plus intéressant pour la commune, nous l’estimons à 65% et je pense qu’on atteindra notre objectif » assure Pierre Guyot.

La principale difficulté rencontrée par la commune a été les demandes de subventions. « Même si nous avons un bon rapport avec la préfecture, cela reste compliqué. Nous avons dû attendre un long moment. C’est seulement en 2022 que la préfecture a donné son feu vert. On a pris des risques totalement inconfortables pour une petite commune », précise le maire. En effet, la commune a reçu les arrêtés préfectoraux il y a quinze jours alors que les travaux ont débuté six mois auparavant. « Il a eu des nuits où j’ai eu du mal à dormir », se rappelle Pierre Guyot.

Pour un chantier d’une telle ampleur, le maire s’entoure de personnes expertes sur le sujet. « Un élu du Conseil municipal est un ancien maçon et vient vérifier régulièrement les changements. De mon côté, je m’y rends tous les mercredis matin pour la réunion de chantier », souligne le maire. Les travaux ont débuté en janvier et devraient s’achever en septembre pour une mise en route en octobre 2023.

SAINT-PIERREVILLE (07) A INSTALLÉ UNE CENTRALE SOLAIRE SUR LA TOITURE D’UN EPHAD

Commune : Saint-Pierreville
Département : Ardèche
Code commune : 07 286
Population : 520 habitants

DESCRIPTION DU PROJET

Thème : Transition écologique

Résumé du projet : Installation d’une centrale photovoltaïque en autoconsommation sur la toiture d’un EHPAD.

Contexte : Guillaume Barras, conseiller municipal de Saint-Pierreville connaissait l’existence du dispositif Territoires à énergie positive (TEPOS). Il a partagé son idée de mettre des panneaux solaires sur le toit de l’EPHAD, et a expliqué au maire que l’opération pourrait être financée par l’État via la Communauté de communes Val’eyrieux dans le cadre du dispositif TEPOS.

Objectifs : Pour atteindre un objectif d’autoconsommation, les panneaux solaires ont été conçus pour couvrir 20% des besoins en électricité de l’établissement.

LE PROJET EN DÉTAIL

Déroulement : La commune s’est associée à la Communauté de communes pour déposer un dossier de candidature au dispositif TEPOS. Plusieurs devis et études ont été menés. Le dossier a été retenu et la commune a obtenu 64 000 euros de subventions de l’État pour réaliser le projet. Un projet d’autoconsommation de cette taille n’existait pas encore. Le syndicat départemental d’énergie de l’Ardèche s’est chargé de l’appel d’offres et du suivi du chantier. Après un an de démarches et environ un an de travaux, 170 panneaux solaires ont été installés sur la toiture de l’EPHAD.

Année de réalisation : 2018

Durée de réalisation du projet : 2 ans

Coût financier : 85 000 euros HT

Ingénierie : Mairie de Saint-Pierreville et Communauté de communes Val’eyrieux

Cofinancements (prévu) : 64 000 euros – Dispositif TEPOS

Partenaires mobilisés (prévus ) : État, Syndicat départemental d’énergie de l’Ardèche

POUR ALLER PLUS LOIN

Résultats obtenus :L’établissement a déjà fait 5 000 euros d’économies chaque année sur le budget électricité. À partir de 2023, la mairie estime que les économies réalisées seront de 10 à 15 000 euros par an au vu du contexte de tensions des prix de l’énergie.

Difficultés rencontrées : Le site est classé « établissement recevant du public » de 3ème catégorie, avec des locaux de sommeil. Il y avait donc d’importantes exigences à respecter pour garantir un accès optimal des pompiers à l’établissement. Des études ont également été menées pour analyser le surpoids des panneaux sur les charpentes.

CONTACT

Nom du maire : Florent DUMAS

Téléphone mairie : 04 75 66 60 14

Adresse e-mail mairie : secretariat@saint-pierreville.fr

Site internet de la commune : https://saint-pierreville.fr

Personne en charge du projet : Guillaume BARRAS

Fonction : Conseiller municipal

Le conseil de l’élu :

” Il faut aller vers des dispositifs innovants car ils permettent d’obtenir davantage d’aides qu’un projet plus traditionnel qui doit s’auto-financer “

170 panneaux solaires installés sur le toit de l’EPHAD de la commune.
C’est le projet dans lequel Guillaume Barras, conseiller municipal de Saint-Pierreville, a réussi à lancer sa commune en 2017.

Six ans plus tard, la production d’électricité s’élève à 22% des besoins de l’établissement et permet de réaliser des économies non négligeables. « Ce projet novateur a permis à l’EPHAD de réaliser 5 000 euros d’économies chaque année et avec le contexte de tensions des prix de l’énergie on estime qu’il réalisera entre 10 et 15 000 euros d’économies en 2023 et dans les années qui suivent » indique Guillaume Barras.

Les Territoires à énergie positive

Dans le cadre du dispositif Territoires à énergie positive (TEPOS) à l’échelle de la Communauté de communes Val’eyrieux, Saint-Pierreville a décidé de présenter son projet emblématique au ministère de l’environnement. « Après plusieurs devis et études réalisés, notre dossier a été retenu et nous avons obtenu pas mal de financements publics » raconte le conseiller municipal. En effet, l’État a financé à 80% les 80 000 euros de travaux à effectuer. Après un an de démarches, les travaux ont démarré.

« Ça n’a pas été simple car un projet d’autoconsommation de cette taille n’existait pas encore et il a fallu défricher nos demandes de raccordement au niveau d’ENEDIS. De plus, le site étant classé ”établissement recevant du public” nous avons dû aménager des espaces libres en périphérie pour les pompiers » explique Guillaume Barras.

Avant le début des travaux, la mairie a réalisé des études sur la structure du bâtiment afin de savoir si les charpentes étaient en mesure de soutenir le surpoids des panneaux solaires. Le conseiller municipal indique que le coût de ces études s’est élevé à 5 000 euros, et qu’il n’est pas compris dans l’estimation du prix des travaux (80 000 euros).

56 mégawattheures par an

Avec 285 m² de surface de panneaux solaires, l’établissement dispose de 56 mégawattheures par an entièrement utilisés par l’EPHAD. Le projet a été dimensionné pour que toute l’énergie produite soit consommée sur place.

Pour obtenir le bon nombre de panneaux solaires à poser et la puissance nécessaire, une phase d’études avec des mesures sur site a eu lieu pour caractériser le besoin journalier de l’établissement. « Plusieurs mouchards ont été positionnés et on a enregistré 3 ou 4 mois de consommation pour dimensionner la partie solaire par rapport au besoin » se rappelle Guillaume Barras.

Aujourd’hui, la commune réfléchit à plusieurs projets d’autoconsommation collective. D’ici la fin du mandat municipal, Saint-Pierreville souhaite positionner un panneau solaire sur la toiture de son église et implanter une ombrière sur le parking de l’EPHAD.

SAINT-MÉDARD-DE-GUZIÈRES (33) INSTALLE UNE OMBRIÈRE PHOTOVOLTAÏQUE QUI RÉCUPÈRE L’EAU DE PLUIE

Commune : Saint-Médard-de-Guzières
Département : Gironde
Code commune : 33 447
Population : 2 413 habitants

DESCRIPTION DU PROJET

Thème : Transition écologique

Résumé du projet : La commune a obtenu le Prix Territoria 2022 avec l’implantation de deux ombrières photovoltaïques sur le parking du stade municipal qui produisent de l’électricité mais aussi récupèrent l’eau de pluie pour arroser le terrain de football et fournir de l’eau aux pompiers sans pomper la nappe phréatique.

Contexte : La commune a été contacté par le Syndicat Départemental Énergies et Environnement de la Gironde (SDEEG) et a accepté d’implanter des ombrières sur deux surfaces de son territoire.

Objectifs : Avoir des grandes surfaces ombragées, produire de l’énergie verte, récupérer de l’eau pluviale pour arroser les terrains de football et de rugby, et fournir de l’eau aux pompiers.

LE PROJET EN DÉTAIL

Déroulement : Le SDEEG a démarché la commune pour savoir si elle était intéressée par l’implantation d’ombrières sur son territoire. Il fallait des surfaces de 500 m². Saint-Médard-de-Guzières a trouvé deux emplacements : le parking de son stade municipal et son terrain de pétanque. Pour le moment, deux ombrières photovoltaïques ont été implantés sur le parking du stade et le terrain de pétanque est toujours en cours d’études sachant qu’il se trouve dans une zone inondable.

Année de réalisation : 2022

Durée de réalisation du projet : 3 ans

Coût financier : Aucun

Ingénierie : SDEEG

Cofinancements : Non

Partenaires mobilisés : SDEEG – Investissement de 130 000 euros

POUR ALLER PLUS LOIN

Résultats obtenus : Parking couvert, production d’électricité donc pas d’importation, et récupération de l’eau pluviale.

Difficultés rencontrées : Aucune

CONTACT

Nom du maire : Mireille CONTE JAUBERT

Téléphone mairie : 05 57 56 45 45

Adresse e-mail mairie : s.mairie@saintmedarddeguizieres.fr

Site internet de la commune : https://www.saintmedarddeguizieres.fr/

Le conseil du Maire :

“Mettre des ombrières photovoltaïques sur sa commune va dans le sens de tout ce qu’on nous demande. Ça ne représente aucune difficulté de mise en œuvre et les avantages sont multiples.”

La commune de Saint-Médard-de-Guzières a obtenu le Prix Territoria Or 2022 pour son projet d’ombrières photovoltaïques. Un projet écologique en tous points : il permet à la commune de produire de l’énergie verte et de récupérer de l’eau pluviale.

Seule commune rurale à avoir obtenu une distinction lors du Prix Territoira 2022, Saint-Médard-de-Guzières a réalisé un projet très innovant. Mises en service en décembre 2022, deux ombrières ont été installées sur le parking du stade municipal de football, soit sur une surface de 490 m².

Cet aménagement permet en outre à la mairie de récupérer l’eau de pluie grâce à des canalisations. Elle est ensuite stockée dans une réserve d’eau enterrée. La ressource est utilisée par les pompiers ou permet d’arroser le terrain de football sans pomper la nappe phréatique.

Grâce au photovoltaïque, la commune obtient une énergie renouvelable située au plus près des zones de consommation. L’électricité produite équivaut à la consommation de 40 foyers, et Mireille Conte Jaubert, maire de la commune, précise que « la production va très probablement augmenter à l’avenir. »

Le projet a vu le jour grâce au SDEEG, le syndicat départemental a contacté la commune pour implanter ces panneaux solaires. La commune a accepté d’en accueillir sur deux surfaces : le parking du stade municipal et le terrain de pétanque, mais pour le moment seul le parking en est équipé. Le SDEEG a financé tous les travaux pour un montant de 130 000 euros et verse un petit loyer annuel à la commune.

Pour 2023, le terrain de pétanque devrait lui aussi obtenir son ombrière avec le même système pour récupérer l’eau de pluie afin d’arroser le terrain de rugby qui se trouve à côté. Les études sont en cours pour déterminer si une implantation est vraiment possible, sachant que l’emplacement se trouve en zone inondable.

Un projet vert qui permet à la commune d’injecter de l’électricité dans le réseau sans importation, « une démarche avec un vrai impact écologique » conclut Mireille Conte Jaubert.

SAINT-ANGEL (03) SOUHAITE IMPLANTER UN PARC ÉOLIEN

Commune : Saint-Angel
Département : Allier
Code commune : 03 217
Population : 760 habitants

DESCRIPTION DU PROJET

Thème : Transition énergétique

Résumé du projet : Implantation d’un parc éolien

Contexte : Saint-Angel est régulièrement contactée par des opérateurs depuis une dix ans car c’est une « zone à fort potentiel » pour l’implantation d’éoliennes. Guy Fabre, conseiller municipal, a une expérience professionnelle dans le domaine de la transition énergétique et souhaitait mener un projet éolien sur sa commune. En 2022, l’équipe municipale se lance à l’unanimité dans ce projet.

Objectifs : Utiliser les ressources financières de la production des éoliennes pour favoriser le développement économique de la commune et contribuer à une meilleure maitrise de la consommation des habitants.

LE PROJET EN DÉTAIL

Déroulement : Neuf opérateurs avaient contacté la commune. Le Conseil municipal en a sélectionné quatre, puis deux, puis un seul. Ils sont tous venus à la mairie pour présenter leurs projets aux conseillers municipaux. Les élus ont ensuite visité deux sites pour s’imprégner du futur projet. Depuis mai 2022, Saint-Angel est dans une phase d’études menées par l’opérateur Boralex. Un comité de suivi de 15 personnes (habitants et personnes sollicitées par la commune) a été mis en place pour éclairer et apporter des critiques constructives au comité de pilotage du projet.

Année de réalisation : En cours

Durée de réalisation du projet (prévue) : 4 à 5 ans

Coût financier : Aucun pour le moment, les dépenses des études de faisabilité sont prises en charge par l’opérateur.

Ingénierie : Prestataire extérieur (opérateur Boralex).

Cofinancements (prévus) : Pas de montants précis pour le moment mais ce projet devrait se financer par la vente de l’électricité produite.

Partenaires mobilisés : Région, État, Europe

POUR ALLER PLUS LOIN

Résultats obtenus : Les études sur la faune et la flore ont bien avancé, il reste l’analyse du vent (en cours). Un mât a été installé pour prendre les mesures. Toutes les études prendront fin en 2023 et la commune aura toutes les informations nécessaires (nombre d’éoliennes, hauteur, puissance…) pour déposer son dossier à la préfecture début 2024. La validation du dossier prendra alors un à deux ans.

Difficultés rencontrées : Les conseillers municipaux, dont certains étaient sceptiques, n’étaient pas tous informés ou mal informés sur l’énergie éolienne.

> Projet éolien de Saint-Angel

CONTACT

Nom du maire : Olivier LABOUESSE

Téléphone mairie : 04 70 07 80 16

Adresse e-mail mairie : mairie-saint-angel03@wanadoo.fr

Site internet de la commune : https://saintangel03.fr/

Personne en charge du projet :
Guy FABRE

Fonction : Conseiller municipal

Le conseil du Maire :

“Pour engager un projet éolien dans sa commune, il faut une conviction, une ambition pour embarquer le Conseil municipal derrière soi. Si on est complètement impliqué, avec une faisabilité technique et financière établie, on sera convaincant.”

La commune de Saint-Angel dans l’Allier, 760 habitants, travaille sur un projet d’implantation d’éoliennes sur son territoire depuis 2020.

Conseiller municipal en charge du projet, Guy Fabre a une expérience professionnelle précieuse dans le domaine de l’énergie. Ancien salarié de l’Agence de la transition écologique (ADEME), ce passionné n’a pas hésité à prendre la tête de cette initiative environnementale sur la demande du maire. « Lorsque Olivier Labouesse m’a demandé de prendre en charge le dossier pour avancer sur le projet, en connaissant mon expérience dans le changement climatique et les énergies renouvelables, c’était un grand oui mais à deux conditions : que le Conseil municipal vote le projet à l’unanimité et que la production d’électricité issue de l’implantation des éoliennes contribue au développement économique de la commune et au meilleur confort de tous. »

Améliorer le confort de vie des habitants

Les objectifs sociaux et environnementaux du projet sont multiples. Les élus souhaitent diminuer les factures d’électricité de leurs administrés pour apporter à l’ensemble des habitants un meilleur confort de vie. Mais la démarche a aussi pour ambition de « contribuer au mix énergétique de demain pour que la France soit plus autonome et responsable avec un outil de production localisé et intégré à son patrimoine » déclare Guy Fabre.

De longues étapes pour un grand projet en faveur de la transition énergétique

 « Déjà il y a 10 ans, les élus avaient fait des démarches mais il y avait eu un vote négatif du Conseil municipal. » Néanmoins Guy Fabre explique que les mentalités ont évolué et que l’arrivée d’une nouvelle équipe municipale a changé la donne. La commune a été de nouveau sollicitée par des opérateurs prêts à investir sur son territoire, « il faut dire que Saint-Angel est une zone à “fort potentiel” comme l’appellent les experts. » Convaincu de la pertinence d’un projet éolien dans sa commune, l’élu l’a présenté au Conseil municipal. La motivation et la détermination de Guy Fabre ont emporté l’unanimité, 13 votes pour et 1 abstention, le projet éolien était déjà sur un très bon départ.

Depuis le vote en mai 2022, les élus restent impliqués en se rappelant que « toutes les ressources financières liées aux éoliennes seront dédiées au développement économique de la commune et à l’allégement de la facture des habitants. » Mais Guy Fabre précise que le travail n’a pas été aussi simple qu’il en a l’air, « j’ai conduit un important travail d’information des élus qui n’étaient pas tous convaincus car mal informés sur le sujet de l’énergie éolienne. »

Le choix du bon opérateur

Les opérateurs se bousculaient aux portes de Saint-Angel. Mais les élus ne se sont pas laissés facilement convaincre. Ils s’y sont pris méthodiquement, « j’ai réuni les neuf opérateurs qui ont sollicité la commune puis j’ai rassemblé le Conseil municipal pour participer à la réunion et à l’audition des opérateurs. Nous avons sélectionné quatre d’entre eux, qui sont venus présenter leur projet aux élus, puis deux opérateurs ont été sélectionnés. À la fin, notre choix s’est porté sur Boralex. Il avait la qualité de pouvoir traiter l’intégralité du projet en tant que développeur et exploitant. Il était également très attaché à la concertation, que nous souhaitions privilégier. »

Ensuite, les 15 élus de la commune rurale ont effectué plusieurs visites de sites pour s’imprégner et imaginer la concrétisation du projet. Déjà prêts à s’engager, ces déplacements n’ont fait que renforcer leur motivation.

Les études de faisabilité

Depuis 2021, plusieurs études sont menées par l’opérateur en charge du projet pour définir le bon endroit, la bonne puissance et le bon nombre d’éoliennes à implanter. Guy Fabre précise que les « études sur la faune et la flore sont pratiquement finies mais qu’il reste encore l’analyse des potentiels de vents qui dure 12 à 18 mois. » En effet, un mât de 104 mètres de haut a été dressé sur un terrain communal pour permettre de mesurer les vents locaux.

Un comité de suivi a été également mis en place en mai 2022 pour éclairer et accompagner le comité de pilotage du projet. Guy Fabre indique que « cet organe consultatif est constitué de deux habitants volontaires et d’autres personnes que nous avons sollicitées, aussi bien en accord qu’opposées fermement au projet. »

Une arrivée du dossier en préfecture prévue pour 2024

La prochaine grande étape pour l’arrivée des aérogénérateurs à Saint-Angel aura lieu au mois d’octobre 2023. L’élu explique que la commune aura alors « des éléments pour mettre toutes les couches du projet sur la table : le lieu exact d’implantation, la puissance, le nombre et la hauteur des éoliennes. » Début 2024, le dossier sera déposé en préfecture et la commune n’aura plus qu’à faire preuve de patience. « On restera dans l’incertitude pendant un moment car avec la commission d’enquête publique qui aura lieu, cela peut prendre un à deux ans avant de valider le dossier. »

L’élu affirme que la commune ne s’est pas encore penchée sur les demandes de subvention. Confiant, Guy Fabre indique que Boralex, porteur du projet, s’en occupera au moment venu et que « la production électrique par l’éolienne est aujourd’hui rentable et le projet s’autofinancera par les ressources financières de sa production. » Pour le moment, l’opérateur a pris à sa charge toutes les dépenses concernant les études de faisabilité. Les élus municipaux sont optimistes sur la préparation du dossier, l’avenir du projet sera bientôt entre les mains de la préfecture.

VILLECERF (77) ABANDONNE LE FIOUL POUR DES CHAUDIERES UTILISANT LA BIOMASSE

Par souci de réduction de la consommation énergétique et d’économies budgétaires, la commune de Villecerf, en Seine-et-Marne, a décidé d’abandonner l’utilisation du fioul.

Au cours de l’année 2022, les chaudières de l’école primaire et de la mairie ont donc été remplacées.

Elles utilisent désormais la biomasse, une source d’énergie bien plus écologique.

Les travaux pour installer la nouvelle chaudière de la mairie était bien prévue en 2021 mais le remplacement de celle de l’école était prévu en juillet 2022 C’était sans compter sur une panne irréparable 2 semaines avant Noël ! « Nous n’avions pas le choix… il fallait que la nouvelle chaudière à pellets soit opérationnelle pour la rentrée de janvier 2022 ! », se rappelle François Deysson, maire de Villecerf. L’entreprise a été très coopérative et ses employés ont travaillé fort tard et se sont beaucoup impliqués pour tenir les délais imposés à l’entreprise.

Il est important de souligner que ces installations ont fait l’objet d’un projet mûrement réfléchi depuis le précédent mandat, notamment avec le concours du SDESM (Syndicat des énergies de Seine-et-Marne).

Un projet pilote

« L’abandon du fioul par notre commune s’inscrit dans une logique économique et écologique. Désormais il n’est d’ailleurs plus possible d’installer de nouvelles chaudières à fioul », explique Jacques Illien, maire adjoint délégué au budget et également vice-président du SDESM.

La commune a fait le choix de la biomasse en conscience. Le retour sur investissement est notamment intéressant car, au bout de 12 ans, la commune fera des économies par rapport au fioul. « L’espérance de vie de ce genre de chaudière atteint les 50 ans », précise Jacques Illien.

Dans le cadre de ce projet d’un coût total de 177 K€, l’équipe municipale s’est faite accompagner par le syndicat. « Villecerf est devenu site pilote ce qui nous a permis de bénéficier d’un taux de subvention de 80% abondé, de manière importante par l’État dans le cadre du plan de relance », précise François Deysson.

Des travaux importants

Pour installer les deux nouvelles chaudières à pellets de bois, d’importants chantiers ont été lancés. Pour l’école primaire et ses 69 élèves, qui ont été installés deux semaines dans la salle polyvalente le temps des travaux, il a fallu construire un grand silo. « Nous n’avions pas la place dans l’ancien local d’installer le silo à pellets qui alimente la chaudière, nous avons donc construit un nouveau local à côté », détaille Jacques Illien. Tout au long de l’été, des travaux d’isolation sont réalisés sur l’école afin de pouvoir réduire plus encore la consommation énergétique du bâtiment. Une rénovation qui devrait aussi bientôt avoir lieu à la mairie.

La chaudière de la mairie étant plus petite que celle de l’école, il n’a d’ailleurs pas été nécessaire de construire un nouvel espace pour accueillir le silo de pellets. Les deux locaux ont été rénovés en même temps.

Un entretien plus simple que le fioul

Spécificité de ces nouvelles installations : elles peuvent être gérées à distance via une application, sur smartphone. Celle-ci indique aussi l’état de fonctionnement de la chaudière, ainsi que les différents paramètres de chauffe.

« Cela demande très peu d’entretien et de surveillance de la part des employés communaux, la seule chose à faire est de vider le cendrier de la chaudière de temps en temps », complète Jacques Illien.

Pour le combustible, le pellet, la commune devra passer chaque année une commande en prévision de l’hiver.

« Il sera sûrement nécessaire de refaire une seconde livraison au milieu de la saison mais c’est beaucoup moins cher que le fioul, dont les prix ne cessent d’augmenter », continue le maire délégué.

Le bois nécessaire à la fabrication des pellets est originaire de l’Est de la France plutôt que d’Europe de l’Est comme c’est souvent le cas ; un point auquel la commune tenait beaucoup pour que ce projet soit résolument écologique et durable.

POUR ALLER PLUS LOIN :

> Site de la commune

> Article (en page 4) dans le magazine de la commune



François Deysson

Maire de la commune de Villecerf et Président de l’AMR 77


” Il y a beaucoup de projets municipaux qui s’inscrivent dans la durée, comme celui d’un changement des chaudières. Ne craignez pas d’engager de tels projets d’investissement durant la dernière année de mandat, charge ensuite aux suivants de reprendre le flambeau ! C’est important pour permettre à la commune de continuer à se développer, c’est important pour les carnets de commande de nos entreprises et donc pour la sauvegarde de l’emploi !”

CREANCES (50) RENOVE SA SALLE MULTI-ACTIVITES DANS UNE LOGIQUE DE REDUCTION DE LA CONSOMMATION ENERGETIQUE COMMUNALE

En octobre 2022 commenceront les travaux de rénovation énergétique de la salle multi-activités de la commune de Créances dans la Manche.

L’objectif est double : réduire les dépenses de la commune en énergie et améliorer son empreinte carbone.

Ce projet s’inscrit dans une dynamique globale de réduction de la consommation au niveau de la commune.

Économiser de l’énergie

« Nous avons un objectif précis dans le cadre de ces travaux : économiser de l’énergie », explique le maire de Créances. L’isolation du plafond et des murs va donc être totalement remise à neuve, les lampes seront remplacées en LED, la chaudière à fioul va devenir une chaudière à gaz. « Une commune voisine de la nôtre va se lancer dans la construction d’un méthaniseur, à terme nous espérons pouvoir utiliser le gaz vert produit par cette structure. »

L’accent est donc aussi mis sur le local : l’énergie le sera et les 7 entreprises qui interviennent dans les travaux sont aussi issues de la région. Au total, la commune a dépensé 352 000€ et a bénéficié de 147 000€ de subventions, soit environ 60%.

Une logique déclinée sur toute la commune

La rénovation énergétique permet d’économiser à la fois de l’argent et de consommer moins de ressources. C’est pourquoi cette stratégie appliquée à la salle multi-activités est déclinée au niveau de la commune entière.

« Nous avons déjà remplacé la plupart des lampadaires par des éclairages LED, nous allons aussi refaire l’isolation de la mairie. », explique le maire de Créances.

Le travail de diagnostic de la consommation en énergie est au cœur de la politique écologique de la commune, qui compte pour cela sur l’aide du SDEM (Syndicat départemental d’énergie de la Manche).

« Tous les bâtiments communaux ont fait l’objet d’étude en vue de réduire, à terme, la consommation énergétique », conclut Henri Lemoigne.

POUR ALLER PLUS LOIN :

> Site internet de la commune

Henri Lemoigne

Maire de la commune de Créances

« Pour les projets de rénovation énergétique il faut toujours s’appuyer sur un diagnostic le plus détaillé possible, réalisé par un professionnel. Il faut ensuite aviser en fonction de la capacité financière de la commune et essayer de faire le maximum. Je pense qu’il faut se fixer pour objectif de réduire d’au moins 50% la consommation en énergie. »

PEYRUS (26) – INSTALLATION D’UNE TURBINE HYDROELECTRIQUE

La commune de Peyrus, dans la Drôme, va installer prochainement une turbine hydroélectrique sur le réseau d’eau potable. « Comme toutes les communes rurales, nous avons besoin de créer des ressources financières », confie Georges Deloche, le maire de cette commune de 600 habitants.

La commune possède une source. L’eau est vendue à la communauté d’agglomération, ce qui permet d’avoir une ressource financière, qui représente un tiers du budget de fonctionnement du village.

L’eau de la source tombe de la montagne dans un tuyau de 130 mètres de hauteur directement sur le brise charge. L’idée est venue d’installer une turbine hydroélectrique.

Mais est ce que la turbine peut-elle être compatible avec de l’eau courante ? Le maire a donc fait appel à un bureau d’études. « Nous avons fait un dossier pour les services de l’Etat et pour l’ARS », explique Georges Deloche. Le projet a été accepté. « C’est un projet vertueux : on produit de l’énergie propre sans porter atteinte à l’environnement ».

Deux choix se sont alors posés :

. soit la commune décide d’utiliser l’énergie produite et peut financer l’installation grâce à des subventions,
. soit elle choisit de revendre l’électricité à un tarif bonifié pendant 20 ans mais ne peut pas prétendre à une subvention pour financer l’installation.

Peyrus a choisi la deuxième option.

La commune a souscrit un prêt pour financer les 400 000 euros nécessaires à l’installation de la turbine. L’électricité revendue permettra de rembourser l’emprunt, d’entretenir l’ouvrage et d’apporter 35 000 à 40 000 euros de recettes annuelles supplémentaires à la commune.

Les habitants du village sont ravis de cette initiative.

Les travaux devraient démarrer fin 2022 pour une mise en service en 2023.

POUR ALLER PLUS LOIN :

> Site internet de la commune

> Article de presse du Dauphiné Libéré

Georges Deloche

Maire de la commune de Peyrus (26)

“il ne faut pas hésiter. On n’a rien à perdre à faire une étude. La technologie permet aujourd’hui de turbiner de l’eau qui sort d’une station d’épuration. Il n’y a plus besoin d’énormément de flux pour faire tourner une turbine.”