L’association des maires ruraux de France recrute un(e) administrateur d’ERP pour assurer la gestion, l’évolution et le bon fonctionnement de nos outils informatiques (ERP Odoo et Campagnol.fr notre plateforme internet WordPress).
Poste à pourvoir rapidement (juin 2025). Localisation à Lyon.
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Candidature à envoyer avant le 15 juin 2025 à :
Association des maires ruraux de France 302 rue Garibaldi, 69007 Lyon
Commune : La Grigonnais Département : Loire-Atlantique (Pays-de-la-Loire) Code commune : 44224 Population : 1732 habitants Superficie : 2122 Ha
DESCRIPTION DU PROJET
Thème : Culture
Résumé du projet : Mise en place d’une commission culture dans l’optique d’organiser des concerts
Contexte : Pour renforcer la démocratie locale, la commune a cherché à coordonner les nombreuses associations culturelles au sein d’une commission.
Objectifs : Coordonner les associations et allouer des fonds municipaux pour participer à l’organisation de plusieurs concerts pour les scolaires afin d’attirer un plus large public.
LE PROJET EN DÉTAIL
Déroulement : Début 2022, un programme de participation citoyenne est mis en place, avec des comités municipaux réunissant élus et citoyens. L’objectif est d’organiser un spectacle en fin d’année pour les scolaires. Pour cela est créé le “collectif perpet” afin de perpétuer la culture en milieu rural avec un représentant de chaque association. Ensemble, ils ont programmé cinq dates du groupe les Ogres de Barback dont deux réservées aux scolaires.
Année de réalisation : 2024
Durée de réalisation du projet : Depuis l’été 2023 jusqu’aux concerts organisés en septembre 2024.
Coût financier : 80 000€
Ingénierie : Associations et la commune
Cofinancement (prévu) : Mise en place d’une billetterie pour couvrir les frais d’organisation.
Partenaires mobilisés(prévus) : Les nombreuses associations, l’EPCI, le groupe des Ogres de Barback
POUR ALLER PLUS LOIN
Résultats attendus : Un total de 3200 places vendues dont 640 réservées pour les scolaires
Difficultés rencontrées : Des difficultés de financement à cause de l’absence de financement complémentaire par l’État (DRAC), le Département ou la Région.
« C’est important de mouiller le maillot pour ses projets et ses habitants. On a cherché à garantir une coordination fluide entre les associations pour permettre au projet d’exister. »
La commune de La Grigonnais cherche depuis 2022 à permettre la participation citoyenne dans les décisions municipales. La mairie a pour cela créé de nombreux comités municipaux qui, à l’inverse des commissions municipales, intègrent des membres non-élus : citoyens, associations, etc. “Ces efforts d’inclusion passent aussi par la création de cérémonies d’accueil des nouveaux habitants, ou d’un conseil municipal des enfants”, détaille Gwenaël Crahes, maire depuis 2020. Un premier comité avait permis de consulter associations, assistantes maternelles, enfants et habitants sur la rénovation de l’aire de jeux et la création d’un jardin en forêt.
Favoriser la participation citoyenne
L’un des dernier comité municipal en date a ainsi eu pour objectif de coordonner l’action de nombreuses associations pour organiser un spectacle de fin d’année pour les enfants des écoles alentours. Ce sont 12 communes sur les 13 de l’EPCI qui participent à la démarche. Le comité municipal a permis de favoriser le dialogue entre l’amicale laïque, les saltimbanques, le comité des fêtes, la troupe d’art de rue, la charpenterie et de nombreuses autres compagnies.
Le projet a débuté avec la volonté du maire de soutenir l’accès à la culture pour tous en accueillant le groupe des Ogres de Barback. Ce groupe de musique française et tzigane constitué de cinq frères et sœurs multi-instrumentistes a rapidement enthousiasmé les associations et communes avoisinantes. Le comité a servi d’intermédiaire entre le groupe et les associations pour convenir de cinq dates de concert au total, parmi lesquelles, deux sont réservées aux scolaires pour des concerts plus interactifs, dans la continuité des albums jeunesses à succès composés par le groupe. Les spectacles tout public, eux, se sont déroulés sous un chapiteau de 640 places.
Un spectacle pour tous
Le coût total de l’opération s’élève à 80 000€, cependant aucun soutien financier de la part du Département, de la Région ou de l’État n’ont pu être obtenus. La commune, les associations et l’EPCI sont les seuls à assurer ce coût, mais le maire de La Grigonnais est resté, persuadé que les ventes des billets permettraient d’équilibrer les comptes. En plus des 3 200 places mises en vente à un tarif de 32€ pour les adultes et 19 € pour les enfants, le maire rappelle que le bar aux abords du chapiteau a aussi permis d’aider à rembourser ce projet. Les scolaires, eux, ont bénéficié d’un tarif plus avantageux, comme le souhaitait le maire, aux alentours du prix d’une place de cinéma. L’objectif reste avant tout de rendre la culture et le spectacle accessibles au plus grand nombre. Côté communication, le comité est très impliqué tout comme les élus, Gwenaël Crahes insistant sur la nécessité de “mouiller le maillot” comme lorsqu’il a fait l’homme-sandwich en distribuant des tracts dans la ville voisine.
Rester à l’écoute
Grâce à la mise en œuvre d’un comité municipal, la commune a piloté le projet en assurant une coordination fluide des nombreux acteurs. “La clé, c’est de faire confiance aux acteurs locaux qui ont l’habitude de s’organiser pour mener à bien leurs projets”, confie le maire. Pour lui, l’écoute est une capacité essentielle pour faire vivre la démocratie à l’échelle d’une commune.
L’Association des maires ruraux de France (AMRF) et l’Association des maires Ville & Banlieue de France (AMVBF) organisent le mercredi 4 juin 2025 une journée nationale dédiée à la cohésion des territoires.
En présence de Michel Fournier, président de l’AMRF, et Gilles Leproust, président de l’AMVBF, entre Quittebeuf et Évreux (Eure), les élus proposent des rencontres et des échanges entre acteurs, habitants et élus des villages et des banlieues. […]
Michel Fournier, Maire de Les Voivres (88) Président de l’Association des maires ruraux de France (AMRF)
Gilles Leproust, Maire d’Allonnes (72) Président de l’Association des maires Ville & Banlieue de France (AMVBF)
Guy Lefrand, Maire d’Évreux (27) Président d’Évreux Portes de Normandie (27)
Benoît Hennart, Maire de Quittebeuf (27)
Laurance Bussière, Maire de Daubeuf-la-Campagne (27) Présidente de l’Association des maires ruraux d’Eure (AMR27)
Driss Ettazaoui, Vice-président d’Évreux Portes de Normandie (27) Vice-président de l’Association des maires Ville & Banlieue de France (AMVBF)
ont le plaisir de vous convier à l’événement itinérant :
Journée nationale de la cohésion des territoires : Faire République ensemble
Mercredi 4 juin 2025 De Quittebeuf à Évreux
Programme :
9h00 : Rendez-vous à Évreux Hôtel d’agglomération d’Évreux Portes de Normandie 9 rue Voltaire, 27000 Évreux
9h15 : Départ en navette pour Quittebeuf
9h30 : Accueil-café à Quittebeuf Salle des fêtes de Quittebeuf 3 rue de la Garenne, 27110 Quittebeuf
10h00 : Discours d’ouverture Salle des fêtes de Quittebeuf
10h15 : Atelier Culture Salle des fêtes de Quittebeuf Florence Cailleau, animatrice et coordinatrice au Kiosque des Ateliers de Quittebeuf Alexandre Jardin, écrivain et fondateur de Lire et faire lire
11h00 : Atelier Violences intrafamiliales Salle des fêtes de Quittebeuf Pauline Deveaux, directrice de l’association Accueil Service Marie-Christine Ménard-Chevalier, présidente de la Fédération régionale des CIDFF de Normandie
11h45 : Atelier Mobilités Salle des fêtes de Quittebeuf Fatima Aït-Ouailal, directrice interrégionale de Wimoov Jean-Matthieu Farenc, responsable du Pôle mobilités à la DREAL Normandie
12h30 : Repas champêtre
13h30 : Départ en vélo électrique ou en navette pour Évreux
15h40 : Atelier Emploi et insertion économique Hôtel d’agglomération d’Évreux Portes de Normandie
16h20 : Atelier aux services publics Hôtel d’agglomération d’Évreux Portes de Normandie
17h00 : Présentation du sondage Ifop-ConfiNews Hôtel d’agglomération d’Évreux Portes de Normandie
17h30 : Présentation et signature du manifeste d’Évreux Hôtel d’agglomération d’Évreux Portes de Normandie Frédéric Dabi, directeur général de l’Ifop Brice Soccol, Essayiste et politologue spécialiste des territoires
18h00 : Cocktail de clôture
Présence sous réserve de :
Juliette Méadel, Ministre déléguée chargée de la Ville Françoise Gatel, Ministre déléguée chargée de la Ruralité
Un événement organisé par :
Association des maires Ville & Banlieue de France (AMVBF) Association des maires ruraux de France (AMRF) Association des maires ruraux d’Eure (AMR27) Communauté d’agglomération Évreux Portes de Normandie (27) Ville d’Évreux (27) Commune de Quittebeuf (27)
En partenariat avec :
Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) Institut français d’opinion publique (Ifop) ConfiNews
L’Association des maires ruraux de France organise une étape clé de son travail sur la transition écologique ce vendredi 23 juin 2025 à Paris avec la Journée « Eau : le rôle clef des communes rurales » pour réfléchir collectivement aux enjeux de la ressource en eau et de sa gouvernance.
Des adhérents de l’AMRF se rassemblent pour une journée conviviale d’échanges, de retours d’expérience et d’éclairage d’experts pour évoquer la gestion des phénomènes extrêmes entre sécheresses et inondations, compétence eau-assainissement, protection des aires de captages, gestion des conflits d’usage, les enjeux autour de l’eau sont multiples pour les territoires ruraux et se font sentir de plus en plus intensément. […]
Commune : Saint-Georges d’Aurac Département : Haute-Loire (Auvergne-Rhône-Alpes) Code commune : 43188 Population : 473 habitants Superficie : 1740 Ha
DESCRIPTION DU PROJET
Thème : Commerce
Résumé du projet : Le bar le 102, seul commerce restant du centre-bourg, a été rénové par la commune et la gérance reprise par un habitant
Contexte : Alors que la commune venait de mener des opérations de réhabilitation de son centre-bourg, le seul commerce du village allait bientôt fermer. Un appel à projet a alors été lancé pour reprendre le bar-tabac.
Objectifs : Maintenir ouvert un lieu de vie essentiel pour le village
LE PROJET EN DÉTAIL
Déroulement : La commune a repris le commerce en 2023 puis le nouveau propriétaire a commencé les travaux peu de temps après. Le bar faisant aussi office de dépôt de pain, épicerie et restaurant a débuté officiellement son activité en juin 2024.
Année de réalisation : 2023
Durée de réalisation du projet : 2 ans
Coût financier : Le coût d’achat de l’immeuble s’élève à 47 000 euros, le fond de commerce et les frais de notaire à 20 000 euros ainsi que 53 000 euros pour les travaux. Au total, le projet est revenu à 128 000 euros.
Ingénierie : La commune s’est occupée des travaux au rez-de-chaussée, tandis que le jeune s’est occupé des travaux restants à l’étage.
Cofinancement (prévu) : La commune a bénéficié d’aides de l’Etat, tandis que l’ANCT est intervenue à hauteur de 14 124 euros et la région Auvergne Rhône-Alpes de 34 661 euros. Le fonds européen Leader devrait bientôt attribuer 21 000 euros de financement supplémentaire. La charge de la commune s’élève à environ 45%.
Partenaires mobilisés(prévus) : ANCT, Région Auvergne Rhône Alpes, Leader.
POUR ALLER PLUS LOIN
Résultats attendus : Maintenir ouvert un lieu de rencontres convivial et multi-services pour les habitants.
Difficultés rencontrées : Conserver la gérance du tabac qui constitue un produit d’appel important et signer un compromis de vente avec la garantie d’un porteur de projet en respectant une date butoir.
La commune de Saint-Georges-d’Aurac relance l’activité d’un lieu de vie essentiel pour les habitants
À Saint-Georges-d’Aurac (43), la commune a décidé de relancer l’activité de son village en sauvant le dernier commerce du centre-bourg. Après avoir réaménagé l’église, la place centrale et installé deux bornes de recharges électriques, le maire Alain Garnier a décidé d’agir face à la fermeture annoncée du bar-tabac « Le 102 ». Ce lieu de vie, qui fait aussi office de service de proximité, était tenu depuis une vingtaine d’années par un gérant qui souhaitait arrêter son activité. Des porteurs de projets s’étaient alors manifestés, mais les refus des banques rendaient toute reprise difficile. En 2023, consciente de l’importance du bar pour la vie locale, la commune a racheté à la fois l’immeuble et le fonds de commerce.
Un jeune habitant du village voisin s’est alors porté volontaire pour reprendre l’établissement, en y ajoutant une épicerie de première nécessité, un dépôt de pain et un point vert CIC. La mairie a pris en charge les travaux du rez-de-chaussée (électricité, sols, accès PMR), tandis que l’aménagement intérieur (bar, frigos, vaisselle…) a été financé par le nouveau gérant. En tout, la mise en place du projet a duré deux ans et l’activité du commerce a pu reprendre en juin 2024, avec une première saison encourageante. Grâce au soutien des habitants et le passage régulier des quelques 9 000 automobilistes journaliers de la RN102 traversante, le commerce continue ainsi d’animer le village. D’après Antoine Chanteloube, le gérant du bar, cette initiative a ravi les habitants qui ont retrouvé un espace de vie convivial dans leur village et souligne l’importance du soutien de la commune : « Les autres maires des communes rurales doivent donner l’impulsion pour ne pas lâcher leurs commerces, sans quoi nos communes deviendraient des villages dortoirs. »
Aujourd’hui, l’établissement est accessible aux clients six jours sur sept avec un nouvel espace de restauration assuré par Antoine.
Le maire se réjouit de ce pari réussi, rendu possible grâce aux aides précieuses de l’État et de son conseil municipal. Selon lui, cette initiative prouve qu’il est essentiel de se battre pour maintenir ouverts ces lieux de vie en milieu rural : « Si un dernier commerce menace de fermer, il faut se retrousser les manches. Ces espaces de convivialité sont vitaux pour nos villages. ».
L’Association des maires ruraux de France salue la décision du 15 mai 2025 du Conseil constitutionnel déclarant « l’extension à l’ensemble des communes du scrutin de liste paritaire conforme à la Constitution ». Cette décision est une étape clé pour dynamiser la démocratie locale avant 2026 avec la validation du principe du scrutin de liste pour toutes les communes rurales. Elle attend désormais sa promulgation au Journal officiel.
L’Association des maires ruraux de France alerte les députés pour adopter une loi portant création d’un statut de l’élu. L’AMRF demande que le calendrier des travaux prévoie en urgence l’étude de la proposition de loi issue du Sénat. Car pour la quatrième fois l’examen d’un texte sur le statut de l’élu semble à nouveau reporté par l’Assemblée Nationale. Les grognards de la République que sont les maires, et en particulier les maires ruraux, sont en effet aujourd’hui inquiets quant à la promesse d’un passage de la réforme avant la fin de la session parlementaire. […]
Questions à Marie-Claire Martel, vice-présidente du CESE en charge de la participation citoyenne et présidente de la COFAC
Quel regard portez-vous sur l’engagement citoyen et la place des femmes dans la vie démocratique ?
L’engagement citoyen est un sujet du quotidien, et pas uniquement le jour du vote. C’est pourquoi la Cofac (Coordination des fédérations et associations de culture) se sent assez proche des revendications de l’AMRF, car il y a très peu de différences entre l’engagement associatif et l’engagement dans un collectif municipal. Pour nous, c’est une continuité, et d’ailleurs on observe aujourd’hui des freins communs liés aux engagements municipaux et associatifs, avec une prise de responsabilité rendue difficile dans tous les domaines à cause des difficultés juridiques et pénales et de la complexité administrative. C’est compliqué pour les maires et pour les associatifs : nous sommes malheureusement tous logés à la même enseigne !
Ces difficultés créent des inégalités extrêmement préjudiciables à la démocratie, avec le sentiment de plus en plus répandu qu’il faut avoir bac + 5 pour accéder à des responsabilités. La volonté de s’engager n’est pas en panne, mais on est face à un plafond de verre administratif et psychologique. C’est le même constat sur l’engagement féminin, d’où l’importance des dispositions votées récemment. Quand une femme est engagée localement, il n’y pas de doute sur sa capacité à s’investir pour l’intérêt général dans un conseil municipal. Dans le secteur culturel que je suis de près, la part des femmes actives au sein du noyau dur des associations employeuses est de 54 % (72% dans le livre et la lecture).
Quels conseils donneriez-vous aux maires ou aux futures équipes municipales pour faire vivre la démocratie locale ?
Les valeurs de la République et la cohésion sociale des territoires sont nos modes d’action communs entre élus et associatifs. D’ailleurs, l’éducation populaire a longtemps permis de faire émerger les responsables politiques de notre pays. Nous serons capables de faire société qu’en créant du lien entre les gens. Élus et associatifs, ce sont deux endroits différents, mais c’est une même prise de responsabilité pour se prendre en main au niveau local et affirmer qu’on ne peut pas tout attendre des pouvoirs nationaux. Le CESE n’a pas vocation à faire de la politique et à prendre parti dans le cadre des municipales de 2026, mais j’invite les élus ruraux à se nourrir de nos travaux sur la construction politique de la décision et notamment les deux Avis que nous avons adoptés en 2022 sur « l’engagement bénévole, la cohésion sociale et la citoyenneté » et sur « l’engagement et la participation démocratique des jeunes ». Agir, ce n’est pas seulement prendre des décisions, c’est aussi les construire ensemble pour les rendre acceptables.
Questions à Jean-François Fruttero, Président de la caisse centrale de la MSA, adjoint au maire de la commune de Sadillac (100hab. & 500ha.) en Dordogne
Quel message souhaitez-vous adresser pour encourager à l’engagement dans les conseils municipaux en 2026 ?
Je vous remercie tout d’abord de cette initiative à croiser les regards, parce que l’enjeu des élections pour la MSA arrive vite (au mois de mai) et on partage beaucoup d’enjeux attachés aux territoires et aux communes. Que ce soit à la MSA ou dans les conseils municipaux, notre sujet commun est celui de la mobilisation de nos citoyens à la vie locale. Les communes rurales sont le premier relais de proximité de nos concitoyens et les élus locaux sont les premières sentinelles de nos territoires. Le moment démocratique à venir et aussi le nôtre, car nous allons renouveler cette année nos 13 000 élus à l’échelle des cantons. Engagés locaux, nous sommes le cœur battant des territoires et les relais du premier kilomètre pour mettre en œuvre des actions autour notamment de la santé et de la prévention. Je précise que nous sommes le seul régime de protection sociale obligatoire qui dispose de délégués élus de façon totalement démocratique.
Après l’adoption de la généralisation du scrutin de liste, un texte sur le statut de l’élu est en préparation. Quelles sont les réponses que vous attendez pour faciliter l’engagement municipal ?
Sur la question du scrutin de liste paritaire, nous avons également beaucoup travaillé sur la parité au sein de la MSA avec un livre blanc sur les femmes en agriculture, dans lequel nous portons cette notion de mixité dans nos instances pour bénéficier des regards féminins et pour qu’elles puissent participer plus qu’aujourd’hui au mutualisme agricole. Les freins que nous avons identifiés sont nombreux notamment sur la conciliation entre la vie d’engagement et les vies professionnelles et personnelle. Cela doit aussi être une priorité pour nos communes rurales car manifestement les choses évoluaient, mais un coup d’accélérateur était nécessaire.
Nous sommes également totalement alignés sur le rôle de l’élu et son nécessaire statut pour réussir à concilier les nombreuses vies de l’engagé. La formation est un levier puissant pour les accompagner dans l’exercice de leur mission, mais il est nécessaire qu’ils soient mieux valorisés et identifiés sur nos territoires, comme outil à la disposition des pouvoirs publics. C’est aussi le sens de la démocratie : si on veut qu’elle vive il faut lui en donner les moyens ! La démocratie ce n’est pas une charge, mais un investissement sur l’avenir. C’est la même chose entre nos élus MSA et les élus locaux : formons-les, sécurisons leur périmètre de fonctionnement et ils seront les meilleurs relais à destination de nos populations !
Questions à Xavier Piechaczyk, Président du Directoires de RTE et Président de la Fondation RTE
RTE a présenté son plan stratégique, évalué à 100 milliards d’euros sur 15 ans. Pouvez-vous nous en décrire les principaux enjeux pour les territoires et la place du monde rural ?
La France est un territoire attractif d’une part grâce à son électricité abondante et à 95 % décarbonée et d’autre part grâce à la performance de ses réseaux, qui maillent l’ensemble du territoire. Construit lors de 2 grandes phases pour accompagner la reconstruction de la France (après la Seconde Guerre mondiale) et son développement économique dans les années 70-80 (avec le développement du nucléaire) : le réseau de RTE vit désormais une 3e ère qui accompagne la décarbonation et la réindustrialisation de notre économie.
Le schéma de développement du réseau (SDDR) est un plan stratégique d’investissement qui doit nous permettre de transformer le réseau de transport d’électricité à l’horizon 2040, avec comme double objectif la réindustrialisation et la sortie des énergies fossiles. Pour cela, notre plan stratégique repose sur trois principaux piliers : le renouvellement du réseau existant et son adaptation au changement climatique ; le raccordement de nouvelles productions et de nouvelles consommations d’électricité ; le renforcement de la grande colonne vertébrale électrique existante (lignes 400 000 volts).
« Nos territoires ne seront attractifs que s’ils sont bien équipés »
Ce programme est également un grand plan d’aménagement et d’attractivité pour les territoires. Enfin, ce plan participe à la reconquête de la souveraineté énergétique et industrielle du pays en augmentant la part d’électricité produite majoritairement sur notre sol dans le mix énergétique mais aussi en s’assurant que nos investissements soient sources de croissance économique et d’emplois en France.
Près de 20 000 communes sont directement concernées par la présence sur leur territoire d’un ouvrage électrique géré par RTE. De nouvelles installations sont-elles prévues dans ce plan et comment fonctionne la concertation avec les élus locaux ?
Sortir des énergies fossiles passe inévitablement par une hausse de notre consommation d’électricité. Or cette grande bascule n’est possible que si le réseau de transport, qui est un des traits d’union entre les lieux de production et de consommation d’électricité, est adapté ou renforcé selon la situation locale. Pour limiter au maximum notre empreinte territoriale, notre plan d’investissement applique une stratégie qui privilégie la transformation des infrastructures existantes. Il s’agit concrètement d’augmenter, voire doubler, la capacité des lignes électriques, dans leur tracé actuel. Il s’agira d’installer des câbles plus gros, des pylônes peut-être plus hauts mais cette stratégie permet d’éviter la construction de 30 % de lignes aériennes supplémentaires. Les nouvelles lignes très haute tension en dehors des tracés existants seront donc l’exception, et ne concerneront que les zones qui n’en comptent pas aujourd’hui ou dans lesquelles le maillage électrique actuel est insuffisant. Enfin, RTE s’engage aussi à mettre certaines lignes en souterrain quand c’est possible, c’est à dire pour les lignes de plus petites tensions.
Les gestionnaires de réseaux doivent travailler avec les territoires pour développer leurs projets. La consultation publique du SDDR, au printemps 2024, a permis de recueillir près de 300 réponses, dont une très grande majorité émane des collectivités. Notre plan fera aussi l’objet d’un débat public, sous l’égide de la Commission nationale du débat public (CNDP), et chaque projet sera ensuite soumis aux règles en vigueur de concertation et de participation du public.
Au-delà de ne pas artificialiser les sols et de permettre les activités agricoles et économiques à proximité de nos lignes : tous nos projets sont guidés par la nécessité d’accompagner et de servir les projets et les dynamiques de développement des territoires.
RTE a été l’un des premiers partenaires du Grand atelier des maires ruraux pour la transition écologique piloté par l’AMRF. Pourquoi avez-vous souhaité ce rapprochement avec les élus ruraux impliqués dans la transition énergétique et que retenez-vous de ces échanges ?
Le réseau de transport d’électricité traverse de très nombreux territoires ruraux, 90% de nos lignes très haute tension y sont installées, et il est, depuis longtemps, naturel de travailler avec l’AMRF. Mais RTE n’est pas seulement un opérateur industriel, il joue aussi un rôle légal d’éclaireur du débat public. C’est à ce titre que nous publions des études approfondies sur l’évolution du système électrique. L’initiative du “Grand Atelier des maires ruraux pour la transition écologique” s’inscrit pleinement dans cette mission. Cela a été, pour nous, une opportunité d’échanger sur le rôle du réseau et sur l’évolution du système électrique dans son ensemble.
C’était aussi une chance de partager avec les élus qui vivent avec nos infrastructures, au quotidien, sur leurs territoires. J’espère que ces échanges offrent aux maires des clés pour exercer pleinement leurs responsabilités en matière d’énergie, notamment concernant le développement de la production d’énergie, l’accueil de nouvelles industries et le réseau qui les accompagne. Enfin ces échanges nourrissent la responsabilité sociétale et territoriale de notre entreprise : celle d’un aménageur durable et responsable qui limite l’empreinte de son infrastructure vitale à l’économie du pays.
Beaucoup d’élus alertent sur les choix budgétaires récents. N’est-ce pas le temps de revoir le modèle de rétribution des territoires ruraux notamment à travers l’IFER ? Plus globalement, comment un groupe comme le vôtre appréhende les enjeux de péréquation ?
Grâce à son maillage sur l’ensemble du pays, RTE garantit les mêmes services à tous les territoires, quelle que soit leur situation géographique et démographique. Un principe nous guide : le principe du « timbre-poste », c’est-à-dire une tarification indépendante de la distance parcourue entre le site d’injection et le site de soutirage. En outre, nos 10 000 salariés répartis sur plus de 150 sites en France participent quotidiennement à la vie économique des territoires et RTE s’engage depuis plusieurs années à favoriser les retombées économiques locales de ses projets.
RTE contribue aussi chaque année à la fiscalité locale directe, notamment dans le cadre de l’imposition forfaitaires sur les pylônes (361 M€) et l’imposition forfaitaires des entreprises de réseaux pour l’ensemble de nos transformateurs (IFER) (115 M€). Il est normal que la fiscalité des réseaux renvoie de la valeur vers les communes qui accueillent nos infrastructures. À cet égard, RTE est très sensible au partage équilibré de cette valeur entre les communes et les EPCI.
« Il est normal que la fiscalité des réseaux renvoie de la valeur, il faut veiller au partage équilibré de cette valeur »
RTE semble avoir pris conscience plus que d’autres entreprises de ses responsabilités sociales et territoriales, notamment au travers de sa Fondation, dont vous êtes le nouveau président. Comment se décline votre slogan « la ruralité est notre cause » ?
La Fondation RTE est la seule fondation dédiée aux ruralités, elle est indépendante de RTE et du développement de ses projets d’infrastructures. La mission de la Fondation RTE, depuis 2008, est d’apporter deux types de soutien aux projets associatifs qui contribuent à la cohésion sociale et à la vitalité des territoires ruraux. D’abord un soutien financier, avec 700 projets soutenus depuis 17 ans, à travers des thématiques très diverses, qui répondent aux enjeux spécifiques des territoires (insertion, habitat, mobilités, tiers-lieux, transitions agricoles, culture). Ensuite avec un soutien humain et une politique forte d’engagement de nos collaborateurs.
La Fondation RTE met en visibilité cette cause du monde rural par ses actions partenariales avec d’autres acteurs, à l’exemple du programme “Entreprendre la ruralité” ou par le lancement de notre programme “Hors-Champ” qui est dédié aux jeunes et aux femmes dans les territoires ruraux. Sur ces questions de la cause rurale, il faut travailler et s’investir collectivement pour mettre en visibilité tous les talents et les projets très innovants qui fourmillent au cœur des territoires ruraux. J’invite donc tous les élus à devenir les relais de la Fondation auprès des habitants et des associations de leurs territoires : que ce soit pour s’inspirer de projets exemplaires déjà soutenus qui peuvent répondre à leurs propres besoins ou pour faciliter la mise en réseau.
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