36000 COMMUNES – DÉCEMBRE/JANVIER 2025/2026

LE JOURNAL DES MAIRES RURAUX

Mensuel de 24 pages, 36 000 Communes entend aider les maires ruraux à se tenir informés de l’actualité nationale en leur apportant une information précise et ciblée. Fidèle aux valeurs d’indépendance de l’AMRF, ce journal porte un regard critique sur l’actualité. Il a vocation à donner aux maires ruraux les outils pour influer sur les décisions qui concernent la ruralité.

Le journal est aussi un lieu d’échanges, rendant compte des actions menées par les maires ruraux dans leur commune ou dans leurs associations départementales. Tiré à plus de 15 000 exemplaires, il est adressé aux adhérents de l’AMRF ainsi qu’à tous les parlementaires, les Conseils généraux et les Conseils régionaux.



N°431 – Être et aimer, du statut à la posture de l’élu !


ÉDITO

Jean-Paul Carteret,

Président par intérim de l’AMRF

Être et aimer, du statut à la posture de l’élu !

C’était notre demande, notre combat de longue date à l’AMRF. À moins de cent jours des élections municipales, alors que la crise de l’engagement local est bien réelle, comment ne pas saluer l’adoption du statut de l’élu ?

Le texte adopté le 8 décembre constitue une avancée majeure. Il renforce concrètement les conditions d’exercice des mandats locaux : meilleure articulation entre vie professionnelle et engagement public, clarification des droits et des protections juridiques, reconnaissance accrue de l’investissement des élus. Il marque aussi une étape importante dans la reconnaissance du rôle des maires, avec une visibilité nouvelle de leurs droits.

Oui, ce statut est un progrès. Mais il ne saurait suffire. Car être maire, surtout dans nos communes rurales, ne relève pas seulement d’un cadre juridique : c’est une posture, une manière d’être au service des autres. Avec l’expérience, je peux en témoigner : on ne devient pas maire pour soi, ni pour quelques-uns. On le devient parce que l’on aime les gens et son village.

Polyvalents par nécessité, les maires ruraux sont sur tous les fronts. Ils s’occupent de tout, souvent sans compter, avec une priorité constante : répondre aux attentes de leurs concitoyens. Organiser des activités péri ou extrascolaires, une chasse aux œufs, un carnaval ou un simple goûter n’est jamais anodin. Cela suppose d’aimer les enfants, de les écouter, de leur répondre, parfois simplement de leur rendre un bonjour.

Être à l’écoute des aînés impose la même exigence. Comprendre, accompagner, faire preuve d’empathie : il faut aimer pour entendre leurs besoins de proximité, de services, d’humanité, à l’heure où le numérique envahit leur quotidien et, souvent, les dépasse.

Et pour faire vivre le lien social, pour cultiver le bien vivre ensemble, pour maintenir ces rencontres indispensables entre habitants tout au long de l’année, là encore, il faut aimer. L’avons-nous oublié ? Durant la crise sanitaire, le maire a été le premier maillon de la chaîne sociale, parfois le seul repère.

Alors oui, je forme un vœu : celui de parlementaires qui aiment « les gens » et la France comme nous aimons nos habitants et nos villages. Et qui nous proposent, eux aussi, des budgets responsables et équilibrés – comme nous y sommes contraints chaque jour dans nos communes et nos intercommunalités.

Jean-Paul Carteret
Président par intérim de l’AMRF

Ingénierie – Gilles Noel, vice-président de l’ANCT

Image mise en avant - Communiqué de presse

L’Association des maires ruraux de France salue l’élection de Gilles Noël, à la vice-présidence de l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) à l’occasion du renouvellement des instances ce mardi 16 décembre. Christophe Bouillon, président sortant, président de l’Association des petites villes de France, a été réélu. 

Maire de Varzy (Nièvre), Gilles Noel est le vice-président de l’association des maires ruraux de France en charge de l’accès aux soins et de la prévention. Il succède à cette fonction à Michel Fournier récemment nommé ministre délégué, chargé de la ruralité et, avant lui, à Vanik Berberian premier vice-président à l’occasion de la création de l’ANCT en 2020.

Photo de Gilles NOEL

L’agence désormais clairement identifiée par les élus ruraux est l’organisame qui gère les programmes d’appui aux communes notamment avec les programmes Villages d’avenir et Petites villes de demain. Isabelle Dugelet, maire de la Gresle (42), administratrice de l’association assure la suppléance.

Consulter l’intégralité du communiqué

DNC – Les maires ruraux, solidaires des agriculteurs, tirent la sonnette d’alarme

Image mise en avant - Communiqué de presse

L’Association des maires ruraux de France, d’abord et avant tout, apporte tout son soutien aux éleveurs de bovins, dont les cheptels nés d’une sélection et d’un travail ardus sont aujourd’hui abattus ou menacés par la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

C’est ensuite un drame pour les espaces ruraux et donc tout notre pays. L’accompagnement des agriculteurs est l’affaire de tous. Les maires sont présents à leur côté depuis le début dans cette épreuve ; l’AMRF y prend toute part en lien avec son réseau d’associations départementales déjà mobilisées. […]

Cliquez ici pour consulter l’intégralité du communiqué de presse

DSR : Action de l’AMRF face aux problèmes des longueurs de voirie

A l’automne 2025, l’Association des maires ruraux de France a été interpellée par des élus sur une nouvelle modalité de calcul des fractions « péréquation » et « cible » de la DSR, défavorable à de nombreuses communes rurales, avec un impact financier négatif. 

Le changement

En pratique, la loi de finances 2025 a changé le mode de calcul de la longueur de voirie prise en compte pour le calcul des fractions « péréquation » et « cible » de la dotation de solidarité rurale. Elle a supprimé la référence à la longueur des voiries classées dans le domaine public communal, telle que déclarée chaque année par la commune auprès des services de l’Etat.

A la place, c’est la longueur de voirie calculée directement par l’IGN selon son « référentiel à grande échelle » qui est prise en compte ; différence notable, l’IGN ne retient dans son calcul que les voiries goudronnées classées dans le domaine public communal et exclut les routes empierrées et les chemins non revêtus. Des communes rurales ont ainsi vu le nombre de kilomètres retenus diminuer considérablement.

C’est une vraie « prime au goudronnage » qui va à l’encontre de la politique de désimperméabilisation et d’intégration des routes et chemins non revêtus dans la « voirie classée dans le domaine public communal », ancien critère de calcul de la DSR.

Cette modification, intervenue sans concertation avec l’AMRF, n’a fait l’objet d’aucune communication officielle. La publication tardive des données (novembre 2025), exclusivement sous forme de cartes générées par l’IGN ne garantissant pas la bonne information des maires.

Nous avons saisi la DGCL sur ce sujet (courrier consultable via ce lien) pour que des outils simples et efficaces soient élaborés et mis en œuvre afin de fournir aux élus ruraux un cadre clair et opérationnel sur la connaissance de l’impact de cette réforme et sur leurs droits à rectification.

A vous de jouer

1. Nous vous invitons dans un premier temps à vérifier la longueur retenue pour le calcul de votre DSR 2026 en cliquant sur le territoire de votre commune sur la carte relative aux longueurs de voiries, accessible via ce lien . 

Vous pouvez consulter les voiries retenues pour ce calcul sur une seconde carte via ce lien  et demander des modifications à l’IGN en cas d’erreurs sur cette carte : il existe un tutoriel vidéo accessible via ce lien et un tutoriel papier accessible via ce lien. Vous pouvez enfin contacter votre IGN par e-mail en identifiant la direction territoriale dont vous dépendez via ce lien.

 2. Compte tenu de l’opacité entourant cette réforme, nous vous invitons également à interpeller votre préfet et vos parlementaires en cas d’effets négatifs ; vous pouvez consulter et télécharger un modèle d’interpellation de vos parlementaires via ce lien (à personnaliser une fois téléchargé). Le modèle de courrier pour les préfets est accessible via ce lien en consultation et téléchargement (à compléter une fois téléchargé).

36000 COMMUNES – OCTOBRE 2025

LE JOURNAL DES MAIRES RURAUX

Mensuel de 24 pages, 36 000 Communes entend aider les maires ruraux à se tenir informés de l’actualité nationale en leur apportant une information précise et ciblée. Fidèle aux valeurs d’indépendance de l’AMRF, ce journal porte un regard critique sur l’actualité. Il a vocation à donner aux maires ruraux les outils pour influer sur les décisions qui concernent la ruralité.

Le journal est aussi un lieu d’échanges, rendant compte des actions menées par les maires ruraux dans leur commune ou dans leurs associations départementales. Tiré à plus de 15 000 exemplaires, il est adressé aux adhérents de l’AMRF ainsi qu’à tous les parlementaires, les Conseils généraux et les Conseils régionaux.

N°429 – Carpe Diem


ÉDITO

Michel Fournier,

président de l’AMRF

Carpe Diem

Notre congrès ouvre à nouveau, grand ses portes, à la jeunesse, lors d’une journée consacrée à deux enjeux essentiels : la participation et l’engagement dans la vie locale.

À l’heure où de nombreuses interrogations sur l’investissement des jeunes dans notre société alimentent le débat, il est utile de poser quelques constats.

Dire « les jeunes » ne veut rien dire : il y a autant de situations que de parcours individuels !

Il est souvent plus facile, pour les moins jeunes, de dénoncer le prétendu laxisme lié aux écrans et aux réseaux dits sociaux, et d’en tirer une opinion tranchée.

Certes, il y a une part de vérité, mais il y a surtout une incompréhension face à un mode de vie que beaucoup découvrent, souvent avec dépit.

À chaque époque de l’histoire humaine, les façons « d’être » ont évolué : ce ne sont que des transformations de comportements propres à la société du moment.

Si La Guerre des boutons peut nous faire sourire ou susciter une douce nostalgie, il ne faut pas oublier qu’elle illustrait aussi une violence inscrite dans la nature des mammifères que nous sommes, où la loi du plus fort reste un combat permanent.

Et lorsque surviennent des dysfonctionnements regrettables, ils traduisent souvent un mal-être profond et une grande solitude.

Une évidence demeure : être jeune doit rester une ambition permanente de dépassement de soi, même en bravant l’interdit, souvent pour le plaisir ou pour affirmer sa personnalité. Utilisons donc au mieux cette énergie.

De même que l’atome a d’abord suscité la peur et le rejet, avant d’être reconnu aujourd’hui, lorsqu’il est maîtrisé, comme une énergie indispensable à la transition écologique et aux besoins croissants liés à l’électrification de nos usages quotidiens, l’énergie de la jeunesse est une ressource précieuse.

Si l’homme et la femme sont devenus les créatures les plus évoluées de cette terre, c’est en grande partie grâce à la turbulence perpétuelle de leur jeunesse !

Rassurez-vous, les jeunes : vous avez tout le temps de ne plus l’être.

Et je me retrouve pleinement dans cette histoire, car pour devenir sage, il faut d’abord avoir été rebelle.

Michel Fournier
Président de l’AMRF