TRAMAYES (71) ACCUEILLE UN CENTRE DE FORMATION EN ESS

Commune : Tramayes
Département : Saône-et-Loire
Code commune : 71 545
Population : 1 075 habitants

DESCRIPTION DU PROJET

Thème : Éducation

Résumé du projet : Création de l’Institut de Tramayes, dédié à la formation des métiers en économie sociale et solidaire.

Contexte : L’association “arcencielfrance” forme des jeunes à la gestion de projet et à l’économie sociale et solidaire depuis 12 ans dans plusieurs établissements d’études supérieures. L’association souhaitait créer son propre établissement pour former des étudiants bacheliers, en réorientation ou en reconversion aux métiers manuels. L’organisme avait la volonté de s’implanter dans un village qui œuvre en faveur de la transition énergétique et dont la production d’électricité relève presque uniquement d’énergies renouvelables.

Objectifs : Créer un centre de formations dédié aux métiers manuels au sein d’un village pour tout type de profil.

LE PROJET EN DÉTAIL

L’ancienne école élémentaire date du XIXème siècle et ses locaux ne sont pratiquement plus utilisés depuis, seule la maison des associations occupait l’un des quatre grands bâtiments rachetés par l’association. Depuis quelques mois, de grands travaux sont réalisés pour réhabiliter les bâtiments de l’ancienne école et accueillir les premiers étudiants en automne 2023.

Année de réalisation : 2023

Durée de réalisation du projet : 1 an

Coût financier : Aucun pour la commune, “arcencielfrance” se charge de payer les coûts de la rénovation des bâtiments.

POUR ALLER PLUS LOIN

Résultats obtenus : Grâce à l’arrivée d’étudiants, il y a aura davantage de création de richesses pour le village. Les étudiants pourront s’investir dans les associations sportives, culturelles et solidaires locales.

Difficultés rencontrées : Beaucoup de travaux à réaliser. La pose de panneaux solaires sur tous les bâtiments de l’établissement n’a pas été possible en raison du mécontentement de certains.

CONTACT

Nom du maire : Michel MAYA

Téléphone mairie : 03 85 50 51 18

Adresse e-mail mairie : contactmairie@tramayes.fr

Site internet de la commune : https://www.tramayes.fr/accueil

Le conseil du Maire :

L’activité générée autour de l’implantation d’un établissement d’études supérieures est une vraie opportunité pour un village. Cette activité éducative contribuera grandement au développement économique et social local. “

Quelques mètres après avoir quitté le centre-bourg et la mairie, deux grands bâtiments en pierres s’élèvent près des habitations. L’un manque encore de toit et de fenêtres tandis que l’autre est en plein travaux. Impossible de rentrer dans les deux édifices, toutes les entrées sont fermées. « Début août, les artisans sont en vacances. Il y a encore du boulot mais ils feront tout pour être prêts en octobre », affirme Michel Maya, maire de Tramayes.

Ancien enseignant à l’école d’ingénieur de Cluny, le maire tenait à l’idée d’offrir la possibilité à un établissement d’études supérieures de s’installer dans sa commune. « Les deux bâtiments que vous voyez vont accueillir deux ateliers. À gauche un atelier de menuiserie et à gauche un atelier de métallerie. Un peu plus bas dans le village, ils auront également à disposition un terrain de maraîchage de 2 hectares pour labourer et apprendre le métier », explique Michel Maya.

La philosophie de cet Institut est d’affirmer que c’est en pratiquant que les étudiants apprennent. L’Institut propose trois formules de formation courte : le parcours “Boussole” pour les 18-25 ans d’une durée de 9 mois, le parcours “Azimut” pour les 25-35 ans d’une durée de 10 semaines et la “Formation Découverte” pour découvrir un métier manuel pendant 3 à 5 jours.

Après être remonté vers la micro-crèche de la commune puis avoir traversé un petit chemin, on trouve deux autres bâtiments rectangulaires et perpendiculaires également en travaux pour accueillir les étudiants. « C’est ici qu’il y avait l’ancienne école du village au XIXème siècle. Il y avait près de 5 classes à l’époque car Tramayes avoisinait largement les 2 000 habitants » indique le maire. Ces deux édifices abriteront les salles de cours et de conférence, une bibliothèque, une salle informatique, un espace de détente, une salle de restauration et de petits ateliers.

LE COMBAT D’ECHOURGNAC (24) POUR SAUVER UNE CLASSE DE L’ECOLE PRIMAIRE DE LA COMMUNE

Depuis la notification en janvier 2020, par le directeur académique des services de l’éducation (DASEN), de la volonté de fermer une des trois classes de l’école primaire d’Échourgnac, le maire, les parents d’élèves et des élus locaux se mobilisent.

Leur objectif : sauver la classe en rendant l’école la plus attractive possible.

Si les résultats ont été à la hauteur de ses attentes, le maire continue tout de même d’agir et veut créer une maison d’assistants maternelles (MAM) sur la commune pour pérenniser l’existence de la classe.

Issue d’un regroupement pédagogique avec la commune de Saint-Michel-de-Double, l’école primaire publique d’Échourgnac était fréquentée par des élèves de plusieurs communes. « Avec la volonté de la région d’optimiser les transports en communs, le ramassage scolaire est devenu de moins en moins important, il y a donc eu nécessairement moins d’enfants dans l’école », explique Jacques Gambro, maire d’Échourgnac. Le nombre d’élèves est tombé à 30, un chiffre qui ne justifiait pas de maintenir les 3 classes de l’école selon le DASEN. Pour autant, personne dans la commune n’entendait se satisfaire de cette décision. « Nous sommes déjà dans un désert scolaire, il était impossible de laisser une classe disparaitre. D’autant plus qu’elle risquait, à terme, d’entrainer la fermeture de l’école puisque les parents n’étaient pas emballés par des classes avec 4 ou 5 niveaux différents », détaille Jacques Gambro.

Communiquer et rendre l’école « plus attractive »

Pour sauver la classe de l’école d’Échourgnac il fallait, selon les termes du préfet, la rendre « plus attractive » afin d’attirer de nouveaux élèves. Le maire de la commune a donc entrepris plusieurs projets en ce sens. Le premier a été d’obtenir un label « éco-école » ainsi que de rendre la cantine scolaire éco-responsable. Les plats servis sont désormais réalisés à partir d’une majorité de produits bios et la quantité de déchets produits est limitée. Ensuite, à la rentrée de septembre 2022 sera lancé le programme « Lire et faire lire » avec les élèves.

« Nous avons beaucoup communiqués sur ces actions et cela a payé puisque l’école accueille aujourd’hui une cinquantaine d’enfants », explique Jacques Gambro.

La mobilisation générale contre la fermeture a aussi beaucoup aidé. Les parents d’élèves étaient très mobilisés ainsi que des maires de communes alentours. Le mouvement a aussi reçu le soutien de l’inspecteur de circonscription de l’époque, M. Gutwoski, ainsi que de sa successeuse Mme Milliard. « Deux autres classes de la région étaient frappées d’une décision de fermeture donc nous avons décidé de faire front commun », détaille le maire d’Échourgnac. Des rassemblements réunissant plusieurs dizaines de personnes devant les écoles ont donc été organisés. Selon Jacques Gambro la médiatisation de cette lutte a aussi servi la cause. En effet, compte tenu de l’augmentation des effectifs et de la mobilisation le DASEN a assuré que la classe resterait ouverte au moins jusqu’à la rentrée de septembre 2023.

Pérenniser le succès de la mobilisation avec la création d’une MAM

Aujourd’hui, le sursis obtenu par la commune ne satisfait pas complétement le maire qui cherche des solutions pérennes.

C’est pourquoi il a décidé de se lancer dans un projet de création d’une maison d’assistants maternelles (MAM).

« Parce que nous n’avions pas de structures pour accueillir les enfants en bas-âge, les parents étaient obligés de les envoyer dans d’autres communes.

Une fois là-bas ils se faisaient des amis et ils n’étaient donc pas scolarisés dans l’école d’Échourgnac. En créant une MAM on s’assure que les enfants restent », explique Jacques Gambro.

Tout est prêt pour lancer la construction du bâtiment qui va accueillir cette structure, ne manquent plus que les subventions.

Le coût total du projet s’élève à 280 000€ mais la CAF ainsi que le département ont déjà prévu d’accorder des aides à la commune.

Deux assistantes sont déjà recrutées, le maire espère donc que les travaux pourront commencer en septembre 2022.

POUR ALLER PLUS LOIN :

> Site de la commune

> Article de France Bleu

Jacques Gambro

Maire de la commune d’ Échourgnac

« J’ai déjà été contacté par plusieurs maires qui connaissent une situation similaire. Je leur ai dit qu’il est essentiel de mettre en place des projets complémentaires qui permettent de valoriser l’école et de la distinguer. Cela permet de faire venir de nouveaux élèves tout en restant dans le système de l’école publique républicaine. »

A BLANQUEFORT-SUR-BRIOLANCE (47), LA MAIRE SAUVE L’ECOLE PUBLIQUE GRACE A LA PEDAGOGIE MONTESSORI

Au cours de l’année 2015, Sophie Gargowitsch, maire de Blanquefort-sur-Briolance, apprend qu’une des trois classes de l’école publique de la commune va être fermée.

Pour la sauver elle va se lancer dans un projet original : la transformer en école Montessori tout en conservant son statut d’école publique.

Depuis la rentrée 2016 c’est un véritable succès, qui a même permis à l’école de se développer.

Les maires des communes rurales savent que l’annonce d’une fermeture de classe n’est souvent que la première étape avant une fermeture totale de l’école. Consciente de ce risque, Sophie Gargowitsch, voulait s’engager pour défendre l’établissement de Blanquefort-sur-Briolance. « Pour sauver notre école, où mes deux enfants étaient scolarisés, j’ai décidé de l’ouvrir à la pédagogie Montessori », témoigne-t-elle. Pour autant, pas question qu’elle devienne privée. Afin, de faire bouger les choses la maire n’a pas hésité à passer par des chemins peu conventionnels, au risque de froisser le rectorat. « J’ai réussi à obtenir un rendez-vous au ministère de l’Education – à l’époque Najat Vallaud-Belkacem était ministre – pour leur présenter mon projet », explique-t-elle. « Le rectorat nous a fait savoir que l’on ne pouvait pas directement s’adresser au ministère mais je voulais que ça aille vite », continue Sophie Gargowitsch. Elle ne regrette d’ailleurs pas cette démarche puisque la commune a obtenu un feu vert. Le projet a donc été lancé et en septembre 2016 les élèves ont fait leur première rentrée avec la pédagogie Montessori.

Une nouvelle pédagogie dans une école publique

La maire de Blanquefort-sur-Briolance tenait absolument à inclure les enseignants dans le projet. Tous ont été convaincus par la transformation et ont donc été formés au cours de l’été 2016. Des travaux et des aménagements ont aussi été réalisés pendant cette période. « La pédagogie Montessori est basée sur l’expérimentation de l’enfant, il faut donc du matériel adapté. L’aménagement des salles de classe est aussi différent. Par contre, nous continuons de respecter strictement le programme de l’Education nationale », explique Sophie Gargowitsch.

Aujourd’hui, la maire se félicite de la réussite du projet. Elle-même professeure de lycée, elle est satisfaite qu’on laisse plus de place à de nouvelles formes de pédagogie, qui accompagnent les enfants et qui suppriment toutes compétitions entre eux. « Je craignais que les enseignants reçoivent des pressions ou des sanctions mais ça n’a pas été le cas. Je suis contente que l’on puisse mettre en avant des formes de pédagogie alternatives, d’autant plus que celles-ci existent déjà dans l’Education nationale mais qu’elles sont parfois marginalisées », détaille Sophie Gargowitsch.

Une prise de risque récompensée

« Au début, j’avais peur de la réaction des parents plus que de celle de l’administration. Finalement, je n’ai eu que des retours très positifs, tout le monde était emballé par le projet. », confie la maire de Blanquefort-sur-Briolance. Son projet est original puisqu’à l’époque l’école de sa commune était le premier établissement public de France à user de cette pédagogie.

Le succès a été tel que ce qui n’était qu’un moyen de sauver l’école a permis de la développer. De nouvelles personnes sont venus s’installer sur la commune et une quatrième classe a été ouverte en septembre 2018. Aujourd’hui, il y a 80 enfants qui y sont scolarisés.

Des règles strictes ont même été fixées pour éviter de se retrouver en surnombre. « Seuls les enfants qui vivent sur le RPI de l’école sont acceptés », détaille Sophie Gargowitsch qui se dit prête à rencontrer le nouveau ministre de l’Education nationale pour lui présenter le travail des enseignants. « Il faut que nous luttions bien plus contre la désertification scolaire pour éviter que nos enfants aient à se déplacer sur des kilomètres pour trouver une école », conclut-elle.

POUR ALLER PLUS LOIN :

> Site internet de la commune

> Article du journal Le Monde

Sophie Gargowitsch

Maire de la commune de Blanquefort-sur-Briolance

«Si on veut transformer son école publique, il est absolument essentiel d’inclure les professeurs et les parents d’élèves à la discussion. Sans les enseignants rien ne peut se faire, s’ils ne sont pas motivés par le projet il n’a pas de chance d’aboutir. Il faut donc se montrer à l’écoute et ne pas essayer de forcer les choses coûte que coûte.»

MUROL (63) – UNE CRÈCHE DANS UN ANCIEN MILLE-CLUBS

(Crédit photo : Commune de Saint-Victor-la-Rivière)

Dans les années soixante-dix, Sous la présidence de Valéry Giscard D’Etaing, l’Etat a fait réaliser 1000 clubs, qu’il a donné aux communes volontaires et fait livrer en pièces détachées.

Ces bâtiments à l’architecture bien reconnaissables étaient voués à la jeunesse.

Depuis, les mille clubs sont tombés dans l’oubli. Soit détruits, soit détournés dans leur première fonction. Le Sivom Vallée verte de la Couze Chambon, dans le Puy-de-Dôme, qui regroupe 4 communes (Murol, Saint-Nectaire, Chambon-sur-Lac et Saint-Victor-la-Rivière) a décidé de rénover le mille clubs de Murol pour accueillir une micro-crèche et un relais d’assistantes maternelles.

Le bâtiment était voué à la destruction.

Depuis le mois de septembre, 12 enfants sont accueillis chaque jour.

La crèche est ouverte toute l’année, sauf à Noël.

« Nous avons beaucoup de demandes, nous sommes obligés de refuser des enfants », confie Sébastien Gouttebel, maire de Murol et vice-président de l’AMRF.

Coût de l’opération : 300 000 euros environ, financés par l’Etat, la Caf, la MSA et le Sivom.