RENCONTRE AVEC CYRILLE MADINIER, MAIRE, PRESIDENT D’AMR, ORGANISATEUR DU CONGRES NATIONAL 2023 DE L’AMRF

« Ce sera un magnifique écrin pour accueillir les élus de toute la France pour trois jours de travail  »

Cyrille Madinier est maire de la commune de Flachères, en Isère, et président de l’association des maires ruraux du département depuis 2020 ; conseiller départemental, vice-président de sa communauté de communes. Il est, avec le Bureau de l’AMR38 et les bénévoles, l’organisateur du congrès national de l’AMRF qui se tient en septembre à l’Alpe d’Huez, en Isère. Il nous livre quelques propos sur le congrès et sur l’actualité en Isère : le vote d’une charte départementale de la ruralité.

Vous accueillez le prochain congrès national de l’AMRF à l’automne prochain, quel message souhaitez-vous faire passer aux participants ?

Cyrille Madinier : L’objectif est que les collègues élus et les partenaires qui seront présents se sentent bien chez nous, en Isère. Le choix du lieu n’est pas anodin, on va prendre de la hauteur. On veut qu’ils soient heureux. Ce sera un magnifique écrin pour accueillir les élus de toute la France pour trois jours de travail.

Comment le congrès va-t-il permettre aux maires ruraux de faire remonter tous les sujets qui touchent la ruralité au niveau de l’État et des partenaires ? 

C.M. : On a une visibilité de plus en plus importante au niveau des AMR. La presse et des ministres seront présents. Je remarque aussi que l’on parle davantage de la ruralité et c’est normal. En Isère, 76% des communes sont rurales. On est capable de se faire entendre sur des sujets définis. On est de plus en plus importants au niveau des AMR départementales, et ça joue.

Ce congrès est aussi l’occasion de faire valoir les préoccupations propres aux élus de votre département. Quelle place le congrès donnera-t-il aux spécificités locales ?

C.M. : Un partenaire local, la marque Isère, sera présent. C’est une volonté de notre part de valoriser nos producteurs en suivant un cahier des charges clair, c’est de la bonne consommation au juste prix. On va aussi valoriser le département via le tourisme. Rien que la station des Alpes d’Huez, c’est la valorisation de nos massifs alpins.

Les sujets portés par l’AMRF au niveau national sont nombreux et feront l’objet d’un programme assez dense (transition, rénovation du bâti, ingénierie, statut de l’élu, etc.). Quel est le thème qui attire le plus l’attention des membres de l’AMR38 ? 

C.M. : La charte départementale de la ruralité est très importante pour nous. Je suis vice-président au Conseil départemental de l’Isère en charge de la ruralité et cette charte a été votée à l’unanimité le 30 juin. Je vais pouvoir la présenter aux élus lors du congrès. C’est vraiment un sujet qui me tient à cœur. Les autres maires vont pouvoir s’y intéresser et proposer à leurs départements respectifs une similitude. C’est la première fois que l’on écrit une charte aussi transversale. Il n’existe que des chartes sur des thèmes définis. Or, la charte de la ruralité touche toutes les compétences départementales. Mais elle sera aussi au service des maires ruraux.

Comment est née l’idée de cette charte et comment y ont été associés les différents partenaires locaux ?

C.M. : Lors de l’élection de 2021 du Conseil départemental, le président a fait le choix de créer une vice-présidence déléguée à la ruralité. C’était un choix politique fort. J’ai été nommé, et nous avons travaillé sur une charte de la ruralité avec de nombreux partenaires. Ça a été un travail transversal et surtout d’équipe. Toutes les associations départementales d’élus, la fédération de la chasse, de la pêche, une association environnementale… y ont participé. Les contributions des membres de l’AMR38 ont été assez importantes sur l’aspect de valorisation des communes rurales.

En quoi cette charte est un outil pour le maire ?

C.M. : C’est un outil opérationnel pour les maires ruraux, ils pourront l’adapter à leur territoire. Cette charte est une prise en compte du fait que de plus en plus de néo-ruraux veulent vivre dans nos campagnes. Ce qui est une bonne chose, mais ils doivent comprendre qu’il y aura toujours des contreparties : le chant du coq, les engins agricoles, les cloches qui sonnent, les odeurs de lisier… On parle aussi d’environnement dans la charte, de la gestion de l’eau, de l’artificialisation des sols, des alternatives comme la méthanisation, ou encore des panneaux photovoltaïques. On aborde aussi le rôle du monde associatif dans nos communes rurales, c’est un sujet important car les associations permettent de maintenir le lien social. Et pour l’école c’est la même chose, il faut se battre pour son maintien dans nos villages. Cette charte est une boîte à outils pragmatique.